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Pierre Auguste RENOIR

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Message  livaste Mar 2 Déc - 23:14

Pierre Auguste RENOIR
peintre de la vie heureuse




C'est en 1855 que le père de Renoir, un modeste tailleur de pierres de Limoges établi à Paris depuis 1845, met son fils Auguste âgé de 14 ans en apprentissage dans une fabrique de porcelaine, rue du Temple, où l'adolescent est initié à la peinture sur porcelaine.

L'introduction d'une machine mettra fin à cette expérience et plusieurs autres suivront, dont la peinture de tentures d'Eglise pour des missionnaires d'outre-mer.

Huit ans plus tard Renoir disposait d'assez d'argent pour entrer, en avril 1862, à l'École des Beaux-Arts. Parallèlement aux cours de l'Ecole, il fréquente aussi l'Atelier privé de Charles Gleyre où il se liera d'amitié avec ses condisciples Alfred Sisley, Frédéric Bazille et Claude Monet.


LA PERIODE IMPRESSIONNISTE (1864-1883)

Suivant la recherche de ses amis du Café Guerbois, en particulier Bazille et Monet, sur la lumière naturelle, il travaille souvent «sur le motif» en forêt de Fontainebleau. Ses recherches artistiques vont alors couvrir un large éventail, étant moins sûr que d'autres peintres de la direction à prendre, tenu qu'il est par la double nécessité de vendre des tableaux pour vivre et de se tailler une place sur la scène parisienne.

Renoir ne s'appropriera un mode de représentation picturale qu'à l'été 1869, lorsqu'il travaille à La Grenouillère avec Monet, peignant l'animation de ce lieu de loisirs de la bourgeoisie parisienne, avec des touches de couleur rapides et vigoureuses simplifiées à l'extême, des personnages à l'état d'esquisse, un art de la lumière rendue par des reflets mobiles, rendant ainsi compte de l'"impression" régnant dans ce lieu.

Pourtant, si Renoir, avec "La Grenouillère" et quelques autres toiles datées de 1869 et 1870, affirme les composantes essentielles de la peinture impressionniste, en particulier la division des tons, sa recherche délibérée d'une clarté accrue par une couche légère de peinture qui apparaît dès 1872, va caractériser l'exécution de la plupart des œuvres traditionnellement rattachées à sa période impressionniste: "La loge" (1874), "Le chemin montant dans les herbes" (1875), "Le Moulin de la Galette" (1876), "La balançoire" (1876), "Portrait de Jeanne Samary" (1877), "Les canotiers à Chatou".

Ce parti pris semble bien constituer l'élément capital sur lequel s'appuient alors ses recherches plastiques et, petit à petit, naît une œuvre que certains n'hésiteront pas à qualifier d'anti-impressionniste («Renoir, comme Cézanne, fut un peintre anti-impressionniste», dira André Lhote).

Sa caractéristique principale est l'emploi d'une pâte plus ou moins épaisse mais toujours résineuse, c'est-à-dire, contrairement à la pâte d'un Monet, fort peu diluée dans l'essence de térébenthine, donc peu dégraissée.

La vive admiration que Renoir, dès 1872, éprouva pour Delacroix n'est peut-être pas étrangère à cette évolution qui, après les expositions impressionnistes «maudites» de 1874, 1876 et 1877 auxquelles il participa, contribua au très grand succès qu'il remporta au Salon de 1879 avec "Madame Charpentier et ses enfants" (1878). Il est vrai qu'il a renoncé, cette année-là, à exposer aux côtés de ses amis impressionnistes et que le goût de Georges Charpentier, l'éditeur très en vue de Zola, Maupassant et Daudet, n'a pas été sans cautionner l'art de Renoir auprès des amateurs de portraits.

Pissarro écrit : "Renoir a un grand succès au Salon. Je crois qu'il est lancé, tant mieux, c'est si dur la misère !".

Pendant ces années "misère", Renoir aura peint de fabuleuses toiles impressionnistes, aujourd'hui des chefs d'oeuvres connus dans le monde entier.


En 1880, Il rencontre une jeune modiste, Aline Charigot, qui travaille non loin de son atelier. Elle a vingt ans, elle posera pour lui dans de très nombreux tableaux. Ils se marieront en 1890, cinq ans après la naissance de Pierre, et auront trois enfants, Pierre, Jean (le cinéaste) et Claude.

Renoir est connu, apprécié, il peut maintenant profiter de la vie. Aline posera une première fois dans: "Les Canotiers à Chatou", puis comme les amis de Renoir, dans une de ses toiles majeures qu'il achèvera en 1881 "Le déjeuner des canotiers" (Aline est la jeune femme assise à gauche, et en face d'elle le peintre Gustave Caillebotte)


LA PERIODE INGRESQUE ou "SECHE" (1883-1890)


En 1881, grâce à la vente de ses tableaux, Renoir peut pour la première fois, partir au printemps en voyage vers le sud, sur les traces de Delacroix, d'abord en Algérie, puis à l'automne et l'hiver en Italie, où il découvre les maîtres florentins, Raphaël et les fresques de Pompéi, enfin à l'Estaque, près de Marseille, où il peint avec Cézanne, avec des coloris plus violents, et revient au dessin.

Renoir affiche encore plus de détachement à l'égard de l'impressionnisme: «Vers 1883, il s'est fait comme une cassure dans mon œuvre. J'étais allé jusqu'au bout de l'impressionnisme et j'arrivais à cette constatation que je ne savais ni peindre ni dessiner. En un mot, j'étais dans une impasse» (Renoir cité par Vollard, dans "Renoir", Paris, 1920).

A partir de ce moment, Renoir doute et remet son œuvre en question. Il s'éloigne de plus en plus de l'impressionnisme, les contours de ses personnages deviennent plus précis. Il dessine les formes avec plus de rigueur, les couleurs se font plus froides.

La transition sera progressive car Renoir est en perpétuelle recherche d'un art pictural absolu. Dès fin 1881, il écrit à Durand-Ruel: "Je suis encore dans la maladie des recherches. Je ne suis pas content et j'efface, j'efface encore....".

Sa nouvelle manière, qui correspond à la période dite «sèche» ou «ingresque», est d'abord caractérisée par un dessin plus précis et par des aplats comme dans "Les Parapluies" (1882-1884) ou "La Danse à la ville" (1883), puis par un contour net, une matière lisse et une répartition uniforme de la lumière comme dans "Les Grandes Baigneuses" (1884-1887).

La toile mesure 115 x 170 cm, les modèles principaux sont Aline Charigot, la brune, et Suzanne Valadon, la blonde. Cette oeuvre associe de façon insolite la gaieté d'un instantané où des filles de rue se comportent d'une façon décontractée et une composition stylisée, "classique". Les figures ne se fondent plus dans le paysage, mais apparaissent nettement démarquées.


LA PERIODE "NACREE" (1890-1897)


En 1890 Renoir épouse Aline Charigot.

Critiqué, mal compris, Renoir va peu à peu sortir de la période "sèche". Sans revenir à un coup de pinceau purement impressionniste, il va infléchir le trait, abandonner la rigueur tout en conservant le modelé de ses sujets. Délicatesse, forme, couleur, lumière et volupté sont les maîtres mots de cette nouvelle période.

Abandonnant le style linéaire, Renoir adopte une facture plus souple et onctueuse,avec plus de fluidité et des effets de transparence. C'est ce que l'on a appelé la période «nacrée» .

Cette évolution de Renoir qui approche la cinquantaine est aussi due au fait suivant : «Il s'aperçut en effet, à cette époque, que ses œuvres de jeunesse se craquelaient et que les tons s'altéraient. Il surveilla donc ses mélanges, qu'il réduisit, comme Rubens , au minimum, et se contenta d'une couche mince et unique» ( André Lhote ).

"Les Jeunes Filles au piano" (1892), première toile de l'artiste achetée par l'État, est une œuvre célèbre de cette période.


L'intérêt du public est enfin immense. Après 1897 et jusqu'à la fin de sa vie, Renoir en vint à une manière impulsive, directe, sans retouches, à laquelle vont se rattacher d'innombrables figures de femmes plantureuses et nues ("Baigneuse s'essuyant la jambe", 1905), peintes souvent en une seule séance dans des coloris à dominante ocre-rouge.

Souffrant de rhumatismes articulaires, Renoir fut contraint, au début du siècle, de rechercher le climat du Midi. Il s'établit tout d'abord à Grasse (1900), ensuite au Cannet (1902), puis à Cagnes (1903), où il fut frappé, en janvier 1912, d'une paralysie des jambes et des bras. Opéré au mois d'août de la même année, il continua de peindre, son pinceau attaché à la main, durant les sept années qui lui restaient à vivre.
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Les fiancés, dit le ménage Sisley
1868
Wallraf-Richartz Museum
Cologne, Allemagne
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Critiqué, mal compris, Renoir va peu à peu sortir de la période "sèche". Sans revenir à un coup de pinceau purement impressionniste, il va infléchir le trait, abandonner la rigueur tout en conservant le modelé de ses sujets. Délicatesse, forme, couleur, lumière et volupté sont les maîtres mots de cette nouvelle période.
[url=http://62.193.218.250/peintres_impressionnistes/grandes_images/affiche_grand.php?image=renoir/girls_piano_orsay.jpg&title=Les jeunes filles au piano - 1892]Pierre Auguste RENOIR Renoir_filles_piano[/url]
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