est ce aujourd'hui la fin de feuilleton ps ?

LA GUERRE des chefs au PS, on est pour, on est contre, mais en tout cas, elle intrigue ­ et même passionne ­ les Français. Tous les indicateurs montrent que le duel hors normes entre ces deux fortes personnalités que sont Martine Aubry et Ségolène Royal fait bondir les audiences. Comme si le public regardait chaque épisode de cette bataille comme une sitcom hollywoodienne à rebondissements.
Interrogé hier matin, sur RTL, le député du Doubs Pierre Moscovici mi-amusé, mi-dépité confie cette anecdote qui en dit long. « Hier (NDLR : dimanche) , j’étais dans un resto. Et puis à la fin, la tenancière me dit : Maintenant, ça sort quand en DVD votre affaire ? On ne regarde plus Grey’s Anatomy ou Desperate Housewife , on regarde Desperate PS Anatomy »
. Et l’ancien ministre de se désoler : « Je n’accepte pas que le parti soit soumis à un feuilleton. » Au lendemain de la nuit à suspense de vendredi à samedi, qui s’est clos par un score quasi identique (Aubry 50,02 % et Royal 49,98 %), le fabiusien Claude Bartolone n’a pas échappé aux questions. « J’allais à ma boulangerie du Pré-Saint-Gervais. Et bien, pour une baguette et deux croissants, j’ai mis trente-cinq minutes.
Alors comment tout cela va finir ? Martine Aubry a-t-elle vraiment gagné… » raconte le député.
Suivi comme un feuilleton télé Signe de l’intérêt des Français, les bons scores d’audience réalisés par les principaux protagonistes de la guerre des chefs. Invitée deux jours avant le premier tour du vote des militants sur le plateau du « Grand Journal » de Canal +, Royal a tout simplement battu le record de l’émission (avec un pic à 3,4 millions de téléspectateurs juste avant « les Guignols »). Sur TF 1, la double invitation de Royal aux JT des 12 et 22 novembre coïncide avec une remontée de l’audience du journal de Laurence Ferrari. A contrario, l’intervention d’Aubry sur France 2 le 18 novembre n’a pas fait décoller l’audience du journal de David Pujadas. A la radio, France Inter, qui a fait défiler la semaine dernière les trois candidats du premier tour ne dispose pas encore des résultats de sa matinale. « Mais les vidéos de ces interviews que nous avons mises en ligne sur notre site ont connu un succès phénoménal », explique la radio du service public. L’affluence est également palpable sur les sites d’information. Sur Leparisien.fr, la fréquentation avant-hier des pages politiques traitant de la folle nuit du vote au Parti socialiste a explosé de 600 % par rapport à un dimanche normal.
Selon le sociologue Denis Muzet, qui chaque semaine examine les principaux sujets d’actualité qui marquent les Français, le constat est clair : « Depuis deux semaines, les événements du PS passent avant la crise. » Pour ce spécialiste des médias, l’affrontement Aubry-Royal constitue « une promesse de spectacle avec d’un côté Martine la ferme contre Ségolène la douce, la tradition face à la modernité ». Binaire et facile à comprendre.
Et le sociologue de conclure : « Les Français regardent cette bataille comme un feuilleton avec de la castagne ! »

14h15 : La «commission de récolement» reprend ses travaux. Ses membres sont arrivés à la Mutualité à Paris pour achever leurs travaux sur l'élection du premier secrétaire. Interpellé par la presse à son arrivée pour savoir si le PS aurait un premier secrétaire ce soir, le président de la commission, Daniel Vaillant, a répondu «oui, je pense».

14h : Aubry acceptera la résultat «quel qu'il soit». «A quelques heures de la validation des résultats tels qu'ils auront été constatés par la commission de notre parti, je souhaite très solennellement dire que quel que soit ce résultat, je l'accepterai», déclare Martine Aubry dans une brève déclaration écrite transmise à l'AFP. «Dans tous les cas, je travaillerai au rassemblement de tous les socialistes, quelle que soit leur sensibilité», conclut-elle.

12h40 : Cambadélis contre-attaque. Le député Jean-Christophe Cambadélis, soutien de Martine Aubry, dénonce une «politique de la terre brûlée». «Ségolène Royal et Vincent Peillon ne veulent ni reconnaître le résultat donnant la victoire à Martine Aubry, ni le travail statutaire de la commission de récolement des votes qui étudie, dans un bon climat, quelques recours», déplore l'élu dans un communiqué. «Ils ne peuvent appeler les militants à se jeter les uns contre les autres dans la rue» ni «s'en remettre à la justice pour désigner la première secrétaire», poursuit-il. «Ils ne peuvent laisser croire qu'il y a eu de la triche parce que dans cette ultime consultation Ségolène Royal a perdu», affirme-t-il également.