INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
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INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
Publié le 19/11/2008 à 20:31 Le Point.fr
Propos recueillis par Marc Vignaud
De bonnes idées , mais attention de ne pas casser davantage la machine économique , le crédit s'est déjà raréfié comment les ménages moyens , ou plus humbles vont ils pouvoir s'en passer du crédit ?
Propos recueillis par Marc Vignaud
Philippe Marini espère que le gouvernement approuvera sa proposition de loi visant à encadrer les abus de la distribution de crédits à la consommation ©
Le rapporteur général UMP de la commission des Finances du Sénat, Philippe Marini, veut encadrer les crédits à la consommation. Il a présenté mercredi une proposition de loi en ce sens. Lepoint.fr l'a interrogé sur les principales dispositions de ce texte.
Lepoint.fr : Votre proposition de loi contient des mesures pour encadrer la distribution de crédits en France. Cela veut-il dire que les distributeurs ont tendance à abuser des consommateurs ?
Philippe Marini : D'une certaine façon oui. Pour le dire autrement, la régulation est insuffisante, car elle a été dépassée par les pratiques et les évolutions technologiques. Je propose que les commissions de surendettement disposent de plus de pouvoir pour sanctionner des établissements de crédit qui auraient été légers lors de l'octroi d'un crédit ou qui auraient manifestement abusé de la faiblesse de leur emprunteur.
Lepoint.fr : Quelles sont les autres mesures que vous souhaiteriez mettre en place ?
P. M. : Je propose d'abord une information plus claire sur le produit financier mis à disposition des consommateurs, un délai de réflexion de huit jours entre la sollicitation du consommateur et l'offre de crédit. L'établissement financier devrait également s'assurer de la solvabilité de son client non seulement par une connaissance approximative de ses revenus (comme c'est déjà le cas, NDLR), mais aussi par une analyse de sa capacité contributive, c'est-à-dire de ses charges et de l'endettement préexistant. Enfin, je propose que des dispositions spécifiques soient prises pour le crédit revolving, le rachat de crédit et la distribution de crédit en grande surface.
Lepoint.fr : Vous pointez particulièrement les dérives du crédit revolving*...
P. M. : Notre structure de crédit à la consommation montre que la place de ce crédit revolving est croissante. C'est une formule d'avenir parce que c'est la plus souple. On ne peut pas l'interdire. Mais il peut effectivement s'avérer dangereux si l'on ne réalise pas bien ce à quoi on s'engage ou si on se laisse aller à un achat-passion. Il faut donc encadrer les conditions infiniment variables proposées dans les contrats.
Lepoint.fr : À trop encadrer le crédit, n'y a-t-il pas un risque de brider durablement la consommation ?
P. M. : Ce n'est pas impossible. Mais une consommation soutenue par un crédit malsain est une consommation qui va s'infléchir. Surtout dans une économie en récession avec des horaires de travail qui diminuent et un chômage qui augmente. Si on ne contrôle pas suffisamment le crédit, on favorise peut-être la consommation artificiellement pendant quelques mois, mais on fait aussi beaucoup de malheureux. Cela crée des coûts pour la collectivité avec un afflux de dossiers dans les commissions de surendettement.
Lepoint.fr : Le gouvernement est-il prêt à soutenir votre proposition de loi ?
P. M. : Je n'ai pas demandé de permission au gouvernement. J'ai le sentiment que le souci de la cohésion sociale est une priorité pour le président Sarkozy et le gouvernement dans les mois qui viennent. Un débat sur une bonne information des consommateurs à propos des crédits à la consommation dans une phase de baisse d'activité est indispensable.
*Appelé également "crédit permanent" ou "crédit renouvelable", il se présente comme une réserve d'argent permanente, accessible à tout moment, et qui se renouvelle partiellement au fil des remboursements. Dans la plupart des cas, le consommateur peut l'utiliser librement grâce à une carte de crédit ou de fidélité associée. Le crédit n'a pas de terme fixe, contrairement au crédit bancaire classique.
De bonnes idées , mais attention de ne pas casser davantage la machine économique , le crédit s'est déjà raréfié comment les ménages moyens , ou plus humbles vont ils pouvoir s'en passer du crédit ?
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
Livaste là d'après ce que j'ai compris il s'agit uniquement des organismes qui poussent les gens à s'endetter, de ceux qui ont besoin de solliciter le client pour le faire cracher au bassinet. Sur le principe je trouve que c'est une excellente idée. Sur ce genre de marché un surplus de régulation ne peut qu'être bénéficiaire au consommateur. Il s'agit vraiment que le protéger contre les abus permis par la loi actuelle et non pas de limiter l'endettement des ménages. D'ailleurs je suis persuadé que tout gouvernement qui se respecte est en faveur de l'endettement des ménages. Sarko le rappelait lui-même dans un discours de 2005 (qui, rétroactivement en ces jours de crise, est un délice à relire).
zongo- Maire
- Nombre de messages : 843
Date d'inscription : 12/06/2008
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
Je suis d'accord Zongo , il faut " moraliser " ces officines de crédits mais comme je suis toujours critique , je pense qu'il faut trouver un juste milieu .
Je sais bien qu'il y a des surendettés , je crois qu'il faut d'abord éduquer les gens plutôt que d'imposer d'office des % d'endettement , parce que ça , c'est stupide !
Si tu gagnes 900 euros, tu peux théoriquement t'endetter pour 300 euros par mois ( 30%) , quand tu gagnes 3000 euros , tu ne peux non plus dépasser les fameux 30% or dans le premier cas , il reste 600 euros pour assurer , dans le second cas , il reste quand même 2100 euros pour faire ton mos !
Il me semble que c'est déjà sur ces % qu'il convient detravailler , pourquoi pas pour avoir une progression .
maintenant je répète , il faut moraliser la profession c'est certain .
Je sais bien qu'il y a des surendettés , je crois qu'il faut d'abord éduquer les gens plutôt que d'imposer d'office des % d'endettement , parce que ça , c'est stupide !
Si tu gagnes 900 euros, tu peux théoriquement t'endetter pour 300 euros par mois ( 30%) , quand tu gagnes 3000 euros , tu ne peux non plus dépasser les fameux 30% or dans le premier cas , il reste 600 euros pour assurer , dans le second cas , il reste quand même 2100 euros pour faire ton mos !
Il me semble que c'est déjà sur ces % qu'il convient detravailler , pourquoi pas pour avoir une progression .
maintenant je répète , il faut moraliser la profession c'est certain .
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
Je ne peux pas trop rentrer dans les détails lorsque ces histoires de crédit deviennent trop techniques, j'ai la chance de ne jamais avoir dépendu d'un tel organisme et du coup je n'en ai aucun expérience pratique et encore moins de connaissance technique.
Ce que je peux dire c'est que l'éducation des consommateurs n'y changera pas grand chose. La soeur de ma compagne travaille depuis des années dans des organismes de crédits - elle enquête sur les dossiers de demande - et certes il y a toujours les gros abrutis qui n'ont pas réfléchi avant de signer, mais il y a surtout beaucoup de gens qui sont poussés par la nécessité matérielle, qui sont vraiment aux abois. Et ces personnes n'intéressent pas les banques. Il ne leur reste que la solution la moins intéressante pour eux et ils sont bien forcés d'en accepter les termes à contrecoeur.
Une fois de plus la racine du problème est à chercher dans les inégalités matérielles engendrées par notre société. On ne résoudra vraiment rien tant qu'on ne s'attaquera pas aux causes et qu'on se contentera de légiférer à la petite semaine dans une longue fuite en avant de micro réajustements.
Ce que je peux dire c'est que l'éducation des consommateurs n'y changera pas grand chose. La soeur de ma compagne travaille depuis des années dans des organismes de crédits - elle enquête sur les dossiers de demande - et certes il y a toujours les gros abrutis qui n'ont pas réfléchi avant de signer, mais il y a surtout beaucoup de gens qui sont poussés par la nécessité matérielle, qui sont vraiment aux abois. Et ces personnes n'intéressent pas les banques. Il ne leur reste que la solution la moins intéressante pour eux et ils sont bien forcés d'en accepter les termes à contrecoeur.
Une fois de plus la racine du problème est à chercher dans les inégalités matérielles engendrées par notre société. On ne résoudra vraiment rien tant qu'on ne s'attaquera pas aux causes et qu'on se contentera de légiférer à la petite semaine dans une longue fuite en avant de micro réajustements.
zongo- Maire
- Nombre de messages : 843
Date d'inscription : 12/06/2008
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
livaste a écrit:Je suis d'accord Zongo , il faut " moraliser " ces officines de crédits mais comme je suis toujours critique , je pense qu'il faut trouver un juste milieu .
Je sais bien qu'il y a des surendettés , je crois qu'il faut d'abord éduquer les gens plutôt que d'imposer d'office des % d'endettement , parce que ça , c'est stupide !
Si tu gagnes 900 euros, tu peux théoriquement t'endetter pour 300 euros par mois ( 30%) , quand tu gagnes 3000 euros , tu ne peux non plus dépasser les fameux 30% or dans le premier cas , il reste 600 euros pour assurer , dans le second cas , il reste quand même 2100 euros pour faire ton mos !
Il me semble que c'est déjà sur ces % qu'il convient detravailler , pourquoi pas pour avoir une progression .
maintenant je répète , il faut moraliser la profession c'est certain .
Nous vivons tous à crédit . D'accord avec toi , il serait bien que chacun sache où arrêter ses dépenses .
Mais les organismes de crédit rendent trop faciles les emprunts , sans conditions alors évidemment pourquoi ne pas se payer le dernier écran plat ? . Les individus ne savent plus se mettre de limites . J'ai été élevée en me disant " quand je peux pas , je demande pas " .
janopatte- Militant
- Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 11/09/2008
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
zongo a écrit:Je ne peux pas trop rentrer dans les détails lorsque ces histoires de crédit deviennent trop techniques, j'ai la chance de ne jamais avoir dépendu d'un tel organisme et du coup je n'en ai aucun expérience pratique et encore moins de connaissance technique.
Ce que je peux dire c'est que l'éducation des consommateurs n'y changera pas grand chose. La soeur de ma compagne travaille depuis des années dans des organismes de crédits - elle enquête sur les dossiers de demande - et certes il y a toujours les gros abrutis qui n'ont pas réfléchi avant de signer, mais il y a surtout beaucoup de gens qui sont poussés par la nécessité matérielle, qui sont vraiment aux abois. Et ces personnes n'intéressent pas les banques. Il ne leur reste que la solution la moins intéressante pour eux et ils sont bien forcés d'en accepter les termes à contrecoeur.
Une fois de plus la racine du problème est à chercher dans les inégalités matérielles engendrées par notre société. On ne résoudra vraiment rien tant qu'on ne s'attaquera pas aux causes et qu'on se contentera de légiférer à la petite semaine dans une longue fuite en avant de micro réajustements.
A te lire j'ai l'impression que nous pourrions vivre tous sur le même pied d'égalité ( matérielle ) . C'est utopique !
Je pense que sur le plan matériel il faut bien savoir ou est le nécessaire et le superflu .
janopatte- Militant
- Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 11/09/2008
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
le problème ne vient pas tant des ces organismes usuriers qui te mettent sur la paille mais , le manque de responsabilité individuelle de ceux qui en abusent .... ils cèdent à la facilité sans réfléchir au lieu d'utiliser le crédit pour des choses essentielles (machine a laver , voiture , ....) ils utilisent cette facilité pour la futilité afin d'avoir pareil que le voisin , pavaner , ou fringuer leurs gosses comme des cartes de mode pour paraitre.
il faut savoir s'auto-gérer ! après chacun prend ses responsabilités en connaissance de cause !!! celui qui s'endette assume !
il faut savoir s'auto-gérer ! après chacun prend ses responsabilités en connaissance de cause !!! celui qui s'endette assume !
Invité- Invité
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
janopatte a écrit:zongo a écrit:Je ne peux pas trop rentrer dans les détails lorsque ces histoires de crédit deviennent trop techniques, j'ai la chance de ne jamais avoir dépendu d'un tel organisme et du coup je n'en ai aucun expérience pratique et encore moins de connaissance technique.
Ce que je peux dire c'est que l'éducation des consommateurs n'y changera pas grand chose. La soeur de ma compagne travaille depuis des années dans des organismes de crédits - elle enquête sur les dossiers de demande - et certes il y a toujours les gros abrutis qui n'ont pas réfléchi avant de signer, mais il y a surtout beaucoup de gens qui sont poussés par la nécessité matérielle, qui sont vraiment aux abois. Et ces personnes n'intéressent pas les banques. Il ne leur reste que la solution la moins intéressante pour eux et ils sont bien forcés d'en accepter les termes à contrecoeur.
Une fois de plus la racine du problème est à chercher dans les inégalités matérielles engendrées par notre société. On ne résoudra vraiment rien tant qu'on ne s'attaquera pas aux causes et qu'on se contentera de légiférer à la petite semaine dans une longue fuite en avant de micro réajustements.
A te lire j'ai l'impression que nous pourrions vivre tous sur le même pied d'égalité ( matérielle ) . C'est utopique !
Je pense que sur le plan matériel il faut bien savoir ou est le nécessaire et le superflu .
Un plus juste partage de la richesse ne serait pas du luxe dans ce pays.
Là, qu'est-ce qu'on va faire ? On va essayer de protéger les pauvres contre leurs bas instincts, plutôt que de lutter contre les causes qui font que ces mêmes pauvres en sont réduits à s'endetter encore plus dans des crédits à la consommation à des taux impossibles. C'est le pansement sur une jambe de bois, rien de plus.
Je ne prétends pas avoir de solution prête à l'emploi mais à un moment donné il faudra bien se rendre compte qu'on ne peut pas passer notre temps à écoper à la cuillère et qu'il faudra bien un jour colmater la brèche (je sais, je suis le roi de la métaphore)...
zongo- Maire
- Nombre de messages : 843
Date d'inscription : 12/06/2008
Re: INTERVIEW - "La régulation du crédit dépassée par les pratiques"
zongo a écrit:janopatte a écrit:zongo a écrit:Je ne peux pas trop rentrer dans les détails lorsque ces histoires de crédit deviennent trop techniques, j'ai la chance de ne jamais avoir dépendu d'un tel organisme et du coup je n'en ai aucun expérience pratique et encore moins de connaissance technique.
Ce que je peux dire c'est que l'éducation des consommateurs n'y changera pas grand chose. La soeur de ma compagne travaille depuis des années dans des organismes de crédits - elle enquête sur les dossiers de demande - et certes il y a toujours les gros abrutis qui n'ont pas réfléchi avant de signer, mais il y a surtout beaucoup de gens qui sont poussés par la nécessité matérielle, qui sont vraiment aux abois. Et ces personnes n'intéressent pas les banques. Il ne leur reste que la solution la moins intéressante pour eux et ils sont bien forcés d'en accepter les termes à contrecoeur.
Une fois de plus la racine du problème est à chercher dans les inégalités matérielles engendrées par notre société. On ne résoudra vraiment rien tant qu'on ne s'attaquera pas aux causes et qu'on se contentera de légiférer à la petite semaine dans une longue fuite en avant de micro réajustements.
A te lire j'ai l'impression que nous pourrions vivre tous sur le même pied d'égalité ( matérielle ) . C'est utopique !
Je pense que sur le plan matériel il faut bien savoir ou est le nécessaire et le superflu .
Un plus juste partage de la richesse ne serait pas du luxe dans ce pays.
Là, qu'est-ce qu'on va faire ? On va essayer de protéger les pauvres contre leurs bas instincts, plutôt que de lutter contre les causes qui font que ces mêmes pauvres en sont réduits à s'endetter encore plus dans des crédits à la consommation à des taux impossibles. C'est le pansement sur une jambe de bois, rien de plus.
Je ne prétends pas avoir de solution prête à l'emploi mais à un moment donné il faudra bien se rendre compte qu'on ne peut pas passer notre temps à écoper à la cuillère et qu'il faudra bien un jour colmater la brèche (je sais, je suis le roi de la métaphore)...
A part St Martin qui a partagé son manteau ..........
janopatte- Militant
- Nombre de messages : 227
Date d'inscription : 11/09/2008
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