La crise affecte aussi les achats de Noel

La crise économique s'invite au pied du sapin. Les Français vont réduire leurs dépenses pour les fêtes de Noël d'environ 5 %, à 527 euros, selon une étude publiée mercredi par le cabinet Deloitte.
Mais pas question d'amputer le repas de fête : la baisse affectera davantage les cadeaux (- 6,7 %) que les emplettes alimentaires (- 2 %). 53 % des Français sont persuadés qu'ils vont acheter moins de cadeaux qu'en 2007. L'enquête révèle que près des deux tiers des sondés pensent que leur pouvoir d'achat s'amenuise, contre 56 % en 2007. Rien d'étonnant alors que leurs achats ne soient plus "impulsifs mais réfléchis, rationnels", précise le responsable de l'étude Gilles Goldenberg, ajoutant que la crise économique entrait peu en ligne de compte lors de sa réalisation, entre septembre et octobre 2008. 55 % des sondés vont ainsi privilégier les produits en promotion.

Au niveau européen, les ménages pensent réduire jusqu'à 6 % leur enveloppe de Noël, après une hausse de 5 % l'an dernier, prévoit Deloitte, dont l'étude porte dans 18 pays, 18.000 consommateurs en tout ayant été interrogés. La conviction que l'économie va se détériorer en 2009 pour 60 % des Européens n'étant pas pour tempérer ce sentiment. "Cela va être un Noël pénible ! Cette année tout le monde va mal en Europe de l'Ouest", indique Gilles Goldenberg. Contrairement à l'an dernier, Irlandais, Britanniques et Espagnols ne devraient pas faire exploser leurs dépenses de fin d'année, leurs pays étant parmi les plus affectés par la crise. Cette année, les Irlandais, les plus généreux en Europe pendant les fêtes de fin d'année, prévoient de réduire leur budget, une première pour ce pays à forte tradition de Noël (-7 % pour les cadeaux, -2 % pour la table).

Les Européens comptent aussi passer plus de temps à comparer les prix, notamment sur Internet. Seuls les enfants seront épargnés dans ce serrage de ceinture. Les parents ne veulent pas décevoir les attentes de leur progéniture en matière de jeux vidéos et de produits high-tech. Concernant l'alimentation, Deloitte montre un transfert des achats vers les enseignes à prix bas et les marques de distributeurs, moins onéreuses que les grandes marques. Le thème du développement durable passe à la trappe : les consommateurs sont moins disposés à payer plus cher un produit garanti écologique ou sans travail d'enfants. "35 % des consommateurs ont pour seule préoccupation le prix", souligne Deloitte. "Comme la crise à laquelle nous sommes confrontés sera longue et profonde, ces comportements de consommation ne sont pas seulement des comportements de Noël et risquent de perdurer", estime enfin Gilles Goldenberg. Le coup de froid ressenti lors des fêtes pourrait durer toute l'année.