Archipel paradisiaque cherche terre d'accueil pour population en danger

Mohamed Nasheed, le président des Maldives, étudie un rachat de terre au Sri Lanka, en Inde ou en Australie, pour parer à la probable montée des eaux qui engloutiraient une partie des Maldives à cause du réchauffement climatique. © CAVALLI/SIPA

Qui n'a jamais rêvé de passer ses vacances aux Maldives ? Plages paradisiaques, soleil, eau transparente... Ce paysage de carte postale pourrait bientôt virer au cauchemar. Le niveau des eaux monte inexorablement sous l'effet du réchauffement climatique. Au point que l'archipel pourrait se retrouver submergé. Selon les projections de l'ONU, les océans pourraient en effet monter jusqu'à 58 centimètres d'ici à 2100. Une progression insoutenable pour un archipel de l'océan Indien dont la plupart des 1.192 îlots culminent à 1,5 mètre d'altitude. Si les quelque 467.000 touristes qui y passent chaque année leurs vacances trouveront sans problème d'autres destinations de rêve, les 380.000 Maldiviens pourraient devenir des réfugiés environnementaux. Alors, leur président réfléchit déjà à acheter une nouvelle terre sur laquelle il pourra évacuer sa population.

Un fonds souverain pour acheter des terres

Reste à déterminer où et comment. Et c'est là que les choses se corsent. Historiquement, les sionistes ont fait face à la nécessité de trouver un territoire bien à eux. Et ont choisi de retourner, après avoir envisagé de s'exiler à Madagascar, sur la terre de leurs ancêtres, au Proche-Orient. Avec les problèmes que l'on sait. Mohamed Nasheed, le militant des droits de l'homme, élu président des Maldives le mois dernier, voit, lui, deux pistes principales : le Sri Lanka et l'Inde (dont les côtes ne sont qu'à 804 kilomètres au nord). Motif d'un tel choix : la culture, la cuisine et le climat sont similaires à ceux des Maldives. Autre hypothèse à l'étude, l'Australie, qui possède un vaste espace encore inoccupé. Contactés, ces pays se sont montrés réceptifs, plaide-t-il.

Prévoyant, le président de 41 ans, intronisé la semaine dernière, veut d'ores et déjà mettre de l'argent de côté, pour commencer à financer l'achat de sa future terre d'asile. Une partie des faramineux revenus touristiques des Maldives devrait permettre de constituer un "fonds souverain" en dollars. "Le Koweït investit bien dans des compagnies (NDLR, avec l'argent du pétrole), nous investissons dans la terre", explique-t-il au journal britannique The Guardian . Les Maldives profitent en effet à plein de leurs plages de sable blanc : le pays est devenu le plus riche du Sud-Est asiatique avec un revenu par tête de 4.600 dollars par an.