la crise , ceux qui agissent , ceux qui critiquent

Martine Aubry (PS) : "Une langue de bois battante". François Bayrou (MoDem): "Toutes ces promesses déboucheront
sur des désillusions". Un discours "très imprécis" pour l'économiste Marc Touati, "sans mesures concrètes" pour Bernard Thibault (CGT).


A part à l'UMP, où l'on décrit Nicolas Sarkozy comme "un capitaine courage tenant fermement le gouvernail" (Laurent Wauquiez), , et au Medef, où l'on juge son discours sur la crise économique "véridique, ambitieux, historique", les critiques sur l'allocution du chef de l'Etat à Toulon jeudi 25 septembre pleuvent.
Du côté du PS, Martine Aubry a déploré "la poursuite absolue d'un discours qui affiche une langue de bois battante, totalement irréelle et totalement en décalage par rapport à la politique qu'il mène".
Bertrand Delanoë a dénoncé l'absence de "concret" et "d'opérationnel". François Hollande fustige, lui, "le discours de l'impuissance et qui se paye de mots".

"Nicolas Sarkozy, en matière économique, c'est un leurre".

Au centre, François Bayrou, président du MoDem, juge que "faute de marge de manoeuvre, toutes ces promesses déboucheront sur des désillusions". Le vice président du MoDem ,
Jean Peyrelevade lance pour sa part : "Nicolas Sarkozy, en matière économique, c'est un leurre".
Du côté des syndicats, Force ouvrière a regretté que, dans l'intervention du chef de l'Etat, il n'y ait eu "rien sur les salaires, sur le pouvoir d'achat et sur la prime transport". Pour Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, Nicolas Sarkozy "dénonce les dérives du capitalisme, mais sans mesures concrètes pour changer ce système". François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, estime quant à lui que le président de la République "prend appui sur la crise pour justifier sa politique sans rien remettre en cause de ce qu'il a fait".
Les économistes ne sont pas en reste. "C'est très imprécis. Il y a toujours cette recherche du bouc émissaire qui n'a pas de sens", a indiqué Marc Touati, de chez Global Equities (entreprise d’investissement financier).

"Pas d'annonces"

Pour Laurence Boone, de chez Barclays Capital (banque d'investissement), "c'est un discours très volontariste, très général, mais il n'y a pas vraiment eu d'annonces, de mesures concrètes".
L'organisation altermondialiste Attac, cherche, elle , "en vain la cohérence" dans les paroles du chef de l'Etat. "Monsieur Sarkozy cherche en effet à appliquer une stratégie de choc : profiter de la crise pour aller plus loin et plus vite dans les réformes néolibérales, qu'il s'agisse de la réforme de la santé, de la révision générale des politiques publiques, de la flexibilisation du marché du travail et des nouveaux allègements de taxes pour les entreprises", a indiqué Attac.