la France mais aussi l'UE en récession
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la France mais aussi l'UE en récession
L'économie française est entrée en récession
LE MONDE | 03.10.08 | 08h50
Claire Guélaud
LE MONDE | 03.10.08 | 08h50
Le mot de "récession" n'a pas été prononcé, mais c'est bien ce que prévoit l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en France et dans la zone euro pour la seconde moitié de l'année : deux trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut (PIB).
Ce recul limité (- 0,1 % par trimestre), loin des - 0,4 % et - 0,6 % enregistrés lors de la récession de 1993, a conduit les statisticiens de l'Insee à réviser à la baisse leurs prévisions de croissance sur l'ensemble de 2008 : de + 1,6 % à + 0,9 % pour la France, de + 1,6 % à + 1,1% pour la zone euro.
Si ces prévisions se révèlent justes – ce que l'on saura au mois de novembre – la France et la zone euro sont entrées en récession au troisième trimestre. Eric Dubois, responsable du département conjoncture de l'Insee, a préféré, jeudi 2 octobre, parler de "croissance qui cale", plutôt que de "récession", un terme "lourd", dont il juge la définition trop restrictive en France.
Pour autant, M. Dubois ne perçoit aucune signe de redressement au second semestre, bien au contraire. Au-delà des querelles de sémantique, ce qui frappe c'est la "dégradation brutale" des enquêtes de conjoncture dans l'industrie, les services et la construction depuis le mois de mai, qu'aucun gouvernement européen ne semble avoir anticipé.
Le 20 juin, l'Insee tablait encore sur un simple tassement de la croissance dans la zone euro à partir du deuxième trimestre. Mais le retournement devrait être beaucoup plus sévère. La crise immobilière sévit toujours en Espagne, en Finlande, en Irlande, et en France, avec ses effets très négatifs en termes d'emplois.
Les "tensions avivées sur les marchés financiers" font craindre la poursuite du resserrement du crédit et moins d'investissements des entreprises. Quant aux ménages, avec un pouvoir d'achat en berne, ils consomment moins. Et du fait du ralentissement économique, la demande adressée à la zone euro s'effrite.
Le repli de l'activité atteindrait même l'Allemagne, jusqu'alors préservée, et pénaliserait ses exportations. Le premier partenaire commercial de la France commencerait même l'année 2009 avec un acquis de croissance négatif de 0,3 %.
MOTEURS EN PANNE
L'économie française fait les frais de cet environnement des plus moroses. Tous ses indicateurs sont dans le rouge : l'investissement des entreprises, en net recul, ne progresserait que de + 2,4 % cette annnée contre + 7,3 % en 2007.
L'activité tournant au ralenti, le marché du travail se détériorerait de façon spectaculaire : aux 89 000 créations nettes d'emplois du premier semestre, succéderaient 52 000 suppressions de postes au second et ce, malgré la stabilisation des contrats aidés. Le taux de chômage remonterait à 7,4 %.
Malgré le repli attendu de l'inflation à 2,4 % en fin d'année, le pouvoir d'achat des ménages reculerait de 0,3 % et de 0,1 % au troisième et quatrième trimestres et sa progression se limiterait à + 0,7 % en 2008 contre + 3,3 % en 2007.
Quant au pouvoir d'achat individuel, il reculerait même de 0,2 %. En dépit d'une baisse de 0,3 point du taux d'épargne qui serait ramené à 15,4% au quatrième trimestre, la consommation stagnerait au second semestre.
Quant à l'investissement logement, il continuerait de baisser en raison du recul du pouvoir d'achat, du durcissement des conditions de financement et des difficultés immobilières.
Tous les moteurs de la croissance sont donc en panne : la demande intérieure comme la demande mondiale dont le ralentissement pénalisera les exportations françaises. Seule maigre consolation, les importations devant être freinées au second semestre par la faiblesse de la demande intérieure, le commerce extérieur ne pèsera pas sur la croissance en 2008 alors qu'il l'avait amputée de 0,8 point en 2007. .
Claire Guélaud
Re: la France mais aussi l'UE en récession
La zone euro entre en récession
LE MONDE | 03.10.08 | 05h03 •
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LE MONDE | 03.10.08 | 05h03 •
"La croissance cale dans la zone euro", indique l'Insee dans ses prévisions de conjoncture pour l'année 2008, publiées jeudi 2 octobre. Selon l'organisme, l'activité économique dans la zone euro reculera de 0,1 % au troisième trimestre et se repliera encore de 0,1 % au quatrième trimestre.
Pour l'ensemble de l'année 2008, l'Insee prévoit une croissance de 1,1 % dans la zone euro. L'Allemagne (+ 1,3 %) et la Grande-Bretagne (+ 1,2 %) s'en sortiraient mieux que la France (+, 09 %), ou l'Italie (0 %). La France, après un recul du PIB de 0,3 % au deuxième trimestre, afficherait à nouveau un repli aux troisième et au quatrième trimestre : - 0,1 %.
L'Insee se refuse toutefois à parler de récession. En France, le terme est utilisé dès lors que le PIB est en recul sur deux trimestres consécutifs.
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Re: la France mais aussi l'UE en récession
Publié le 03/10/2008 à 10:17 Le Point.fr
La France entre en récession, le gouvernement minimise
Par Ségolène de Larquier
[quote]La France subit l'impact de la crise de plein fouet. Même si l'Institut national de la statistique (Insee) préfère parler de croissance qui "cale", c'est bien la récession qui semble se profiler depuis le printemps dernier. Le PIB devrait en effet décroître de 0,1 % à la fois au troisième et au quatrième trimestre 2008, après une première baisse de 0,3 % au second trimestre, selon les chiffres publiés vendredi par l'Insee. Or, selon la définition généralement admise, la récession est définie par une diminution du PIB pendant deux trimestres consécutifs. La dernière récession dans l'Hexagone remonte à 1993. Mais celle-ci s'était traduite par une baisse de la croissance "beaucoup plus marquée", fait remarquer Éric Dubois, chef du département de la conjoncture de l'Insee.
Grâce à la progression de 0,4 % enregistrée au premier trimestre, la croissance française pourrait tout de même atteindre 0,9 % cette année précise l'Insee, qui tablait encore en juin dernier sur une croissance de 1,6 % en 2008. En 2006, la croissance française était de 2,4 % et en 2007 de 2,1 %. "Notre prévision est assez proche de ce qu'a annoncé le gouvernement", constate-t-on du côté de l'institut. En septembre, la ministre de l'Économie Christine Lagarde avait évoqué une croissance "autour de 1 %" pour l'année 2008.
"La nécessité absolue, c'est de réparer toute la tuyauterie"
Si la croissance cale, c'est essentiellement lié à la panne de la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance. Après avoir progressé de 2,5 % ces deux dernières années, elle resterait "encore égale au deuxième semestre", ne gagnant que 0,8 % sur l'ensemble de 2008. Le principal responsable est le pouvoir d'achat des ménages, qui accuserait encore une baisse de 0,4 % au deuxième semestre. Au total, il ne progresserait que de 0,7 % cette année, contre 3,3 % l'an dernier. Le pouvoir d'achat bénéficie, certes, d'un léger repli de l'inflation qui devrait se modérer à 2,4 % en décembre, grâce au recul des prix du pétrole et des denrées alimentaires, après avoir atteint un pic de 3,6 % en juillet. D'après ces prévisions, le taux de chômage va remonter à 7,4 % à la fin de l'année en France métropolitaine, avec 52.000 emplois en moins au cours du second semestre 2008.
Reste que les ministres venus au dîner des journées parlementaires UMP, au Marineland d'Antibes, ont tenté de déminer le terrain dans le but d'éviter la psychose. Éric Woerth a affirmé jeudi soir que "par nature, la France n'est pas en récession. 1 % de croissance" sur l'ensemble de l'année, "ce n'est pas une récession, c'est une très faible croissance". "Il y a une définition technique et statistique de la récession, et puis il y a la réalité des choses. On ne va pas se battre sur les chiffres. Le ralentissement est fort et la crise est évidemment très importante", a ajouté le ministre du Budget. Même son de cloche du porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Ce dernier juge que la France "ne sera pas en récession" en 2008 "puisque globalement nous devrons être aux alentours de 1 % de croissance" même s'il a toutefois convenu qu'on "est dans une situation économique difficile".
La récession ? "Ce n'est pas ça qui est le plus important", a éludé Christine Lagarde, arrivée la dernière au repas en raison des réunions qui s'étaient tenues en fin d'après-midi à Paris. "L'important, c'est de savoir qu'on est dans une situation économique qui est difficile en raison des chocs qu'on a subis, de la crise financière qu'on traverse", a expliqué la ministre de l'Économie, en rappelant la flambée des prix du pétrole et la forte inflation au premier semestre 2008. Elle considère qu'il y a une priorité : "La nécessité absolue, c'est de se tourner vers cette question de la crise financière internationale et de réparer toute la tuyauterie."[/quote
Le tout est de savoir comment réparer la tuyauterie alors que l'UE ne nous laisse qu'une marge de manoeuvre bien mince !
La France entre en récession, le gouvernement minimise
Par Ségolène de Larquier
[quote]La France subit l'impact de la crise de plein fouet. Même si l'Institut national de la statistique (Insee) préfère parler de croissance qui "cale", c'est bien la récession qui semble se profiler depuis le printemps dernier. Le PIB devrait en effet décroître de 0,1 % à la fois au troisième et au quatrième trimestre 2008, après une première baisse de 0,3 % au second trimestre, selon les chiffres publiés vendredi par l'Insee. Or, selon la définition généralement admise, la récession est définie par une diminution du PIB pendant deux trimestres consécutifs. La dernière récession dans l'Hexagone remonte à 1993. Mais celle-ci s'était traduite par une baisse de la croissance "beaucoup plus marquée", fait remarquer Éric Dubois, chef du département de la conjoncture de l'Insee.
Grâce à la progression de 0,4 % enregistrée au premier trimestre, la croissance française pourrait tout de même atteindre 0,9 % cette année précise l'Insee, qui tablait encore en juin dernier sur une croissance de 1,6 % en 2008. En 2006, la croissance française était de 2,4 % et en 2007 de 2,1 %. "Notre prévision est assez proche de ce qu'a annoncé le gouvernement", constate-t-on du côté de l'institut. En septembre, la ministre de l'Économie Christine Lagarde avait évoqué une croissance "autour de 1 %" pour l'année 2008.
"La nécessité absolue, c'est de réparer toute la tuyauterie"
Si la croissance cale, c'est essentiellement lié à la panne de la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance. Après avoir progressé de 2,5 % ces deux dernières années, elle resterait "encore égale au deuxième semestre", ne gagnant que 0,8 % sur l'ensemble de 2008. Le principal responsable est le pouvoir d'achat des ménages, qui accuserait encore une baisse de 0,4 % au deuxième semestre. Au total, il ne progresserait que de 0,7 % cette année, contre 3,3 % l'an dernier. Le pouvoir d'achat bénéficie, certes, d'un léger repli de l'inflation qui devrait se modérer à 2,4 % en décembre, grâce au recul des prix du pétrole et des denrées alimentaires, après avoir atteint un pic de 3,6 % en juillet. D'après ces prévisions, le taux de chômage va remonter à 7,4 % à la fin de l'année en France métropolitaine, avec 52.000 emplois en moins au cours du second semestre 2008.
Reste que les ministres venus au dîner des journées parlementaires UMP, au Marineland d'Antibes, ont tenté de déminer le terrain dans le but d'éviter la psychose. Éric Woerth a affirmé jeudi soir que "par nature, la France n'est pas en récession. 1 % de croissance" sur l'ensemble de l'année, "ce n'est pas une récession, c'est une très faible croissance". "Il y a une définition technique et statistique de la récession, et puis il y a la réalité des choses. On ne va pas se battre sur les chiffres. Le ralentissement est fort et la crise est évidemment très importante", a ajouté le ministre du Budget. Même son de cloche du porte-parole du gouvernement Luc Chatel. Ce dernier juge que la France "ne sera pas en récession" en 2008 "puisque globalement nous devrons être aux alentours de 1 % de croissance" même s'il a toutefois convenu qu'on "est dans une situation économique difficile".
La récession ? "Ce n'est pas ça qui est le plus important", a éludé Christine Lagarde, arrivée la dernière au repas en raison des réunions qui s'étaient tenues en fin d'après-midi à Paris. "L'important, c'est de savoir qu'on est dans une situation économique qui est difficile en raison des chocs qu'on a subis, de la crise financière qu'on traverse", a expliqué la ministre de l'Économie, en rappelant la flambée des prix du pétrole et la forte inflation au premier semestre 2008. Elle considère qu'il y a une priorité : "La nécessité absolue, c'est de se tourner vers cette question de la crise financière internationale et de réparer toute la tuyauterie."[/quote
Le tout est de savoir comment réparer la tuyauterie alors que l'UE ne nous laisse qu'une marge de manoeuvre bien mince !
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