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Minc et Peyrelevade jugent Sarkozy

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Minc et Peyrelevade jugent Sarkozy Empty Minc et Peyrelevade jugent Sarkozy

Message  Invité Dim 28 Sep - 19:57

Minc et Peyrelevade jugent Sarkozy
Amis de trente ans, l'un applaudit Nicolas Sarkozy, tandis que l'autre le combat. Le premier a l'oreille du chef de l'Etat; le second, celle de François Bayrou. Quand Alain Minc a reçu le livre de Jean Peyrelevade, son sang n'a fait qu'un tour. Ce Sarkozy: l'erreur historique (Plon) est une charge de trop pour l'auteur d'Une histoire de France (Grasset). Pour le JDD, ils s'opposent frontalement sur la politique du chef de l'Etat.

LE DISCOURS DE TOULON: UN PILOTE DANS L'AVION?
Alain Minc: Le discours de Toulon a trois points saillants. D'abord, la difficulté économique exige d'accélérer les réformes, ce qui va à rebours de l'habitude française de "faire la pause", comme disait Léon Blum, quand le vent souffle. Ensuite, l'épargne est sous garantie d'Etat en cas de grave perturbation. Enfin, il y a un pilote dans l'avion prêt à assumer, devant le pays, des mesures délicates.

Jean Peyrelevade: Ce discours est affligeant. C'est, si je puis dire, un discours verbal. L'emphase, la vigueur des jugements, la volonté de punir des coupables inconnus sont là pour cacher la triste réalité. Tous les clignotants français sont au rouge: croissance, emploi, comptes extérieurs, prix, déficit budgétaire. Non seulement le choc de confiance n'a pas eu lieu, mais nous avons une crise de confiance. Et le gouvernement est impuissant.

"L'ERREUR HISTORIQUE"
A.M.: Je suis en profond désaccord avec le livre de Jean. Peser sur les salaires, augmenter les cotisations sociales, baisser les dépenses publiques tout en augmentant les impôts dans l'objectif de redresser les comptes de la France, c'est promettre au pays un spasme à côté duquel Mai-68 est une bluette. Personne ne peut mettre en place son programme et, à coup sûr, pas celui qui fut le ministre de l'Education nationale le plus peureux de la Ve République.

J.P.: Dans cet ouvrage, je ne me livre à aucune attaque personnelle. Je ne répondrai donc pas aux attaques personnelles visant François Bayrou, qui sont hors de propos. Ce livre exprime ma pensée, je l'ai conçu avant d'adhérer au Modem, que j'ai rejoint par conviction.

A.M.: J'assume Sarkozy, assume Bayrou!

J.P.: Sarkozy commet une erreur historique: le problème de ce pays n'est pas la mollesse de la consommation, c'est sa faiblesse industrielle, qui s'aggrave. Distribuer du pouvoir d'achat fictif en baissant les impôts des ménages, c'est creuser le déficit et aggraver le mal.

A.M.: La compétitivité française s'est certes dégradée, mais cela remonte au milieu des années 1990. Ce qui me préoccupe, c'est l'exil de personnes convaincues que leurs intérêts et l'électricité de la vie sont ailleurs. Les détenteurs de savoirs sont des migrants, or c'est sur eux que repose notre compétitivité. Dans ces conditions, il est absurde d'augmenter les impôts.

J.P.: Nicolas Sarkozy n'a pas baissé l'impôt sur le revenu. Il a exonéré les intérêts d'emprunts immobiliers, les droits de succession, renforcé le bouclier fiscal et vidé l'ISF de son contenu. Tout cela n'a pas grand-chose à voir avec la surfiscalisation des cadres migrants.

LES FINANCES PUBLIQUES: "CATASTROPHIQUE!"
A.M.: Mais ta solution, c'est l'austérité la plus absolue! Je ne crois pas que la politique Peyrelevade soit possible. Avoir la rigueur budgétaire pour seul horizon, dans le contexte actuel de récession, augure de conflits qui seront autant d'obstacles. Il faut éviter que le pays ne se crispe et ne se noie.

J.P.: L'état des finances publiques est catastrophique. C'est le résultat d'une démagogie française justifiée par une vulgate keynésienne mal assimilée et reprise par Nicolas Sarkozy. Les réformes sont mal financées et s'accompagnent d'un creusement du déficit. Il faut rétablir les comptes. Une fois qu'on l'aura fait, nous pourrons utiliser les marges de manoeuvre pour baisser les charges sur l'appareil productif.

A.M.: Pourquoi accabler Nicolas Sarkozy en particulier? Ces douze dernières années, tous les gouvernements de droite et de gauche ont eu une politique budgétaire dépensière. On dit que le paquet fiscal de 2007 pèse 15 milliards d'euros, mais chaque élection est systématiquement suivie de 15 milliards de dépenses nouvelles!

LA REFORME DES 35 HEURES: "IL FALLAIT FORCER LA PORTE"
J.P.: Je prends un exemple, les 35 heures. Renvoyer la durée du travail au dialogue social, je trouve ça bien sur le fond, même si la méthode a choqué les syndicats et le patronat. Mais je désapprouve les modalités financières! Nous sommes le seul pays civilisé où la rémunération des heures sup est fixée par le président de la République. Jospin et Sarkozy, finalement, c'est pareil. L'un disait: "Vous allez travailler moins pour gagner autant, l'Etat paie le surcoût." L'autre dit: "Vous travaillez plus pour gagner plus et l'Etat paie encore le nouveau surcoût."

A.M.: En France, les syndicats sont les plus faibles de tous les pays développés. Tu ne peux pas renvoyer au dialogue social dans les entreprises s'il n'y a pas de syndicats. Le gouvernement a mis fin à l'idée de travailler moins dans un pays qui croule sous les RTT. Faire accepter cela était impossible sans incitations. On a forcé la porte, il fallait un pied-de-biche.

J.P.: Vous avez graissé la porte avec du déficit supplémentaire.

A.M.: Le résultat est qu'elle s'ouvre. Tu as psychologiquement raison et donc politiquement tort!

LA CONFIANCE, CLE DE LA CROISSANCE
J.P.: Il ne faut pas caricaturer ma pensée. La rigueur n'est pas un but en soi, mais un moyen: nous n'investissons pas assez, notre population active ralentit et notre productivité s'établit à 1% par an. Donc, notre croissance ne dépasse pas 1% par an. On y restera avec Sarkozy.

A.M.: Il y a trois facteurs de production: le capital, le travail et la confiance. La thérapeutique de Jean est anti-confiance. J'estime que la part psychologique représente 1% de croissance. Le contexte qui prévalait au moment où Nicolas Sarkozy a rédigé son programme est de la préhistoire. La crise va nous coûter 1 à 2% de croissance pendant deux à trois ans.

J.P.: Ce sont les traditionnelles excuses des politiques! Quand tout va bien, ils disent que la rigueur est inutile. Quand tout va mal, ce n'est pas le moment. Résultat, nous sommes en déficit depuis 1980.

Le JDD

On dirait un débat de forum Razz

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Minc et Peyrelevade jugent Sarkozy Empty Re: Minc et Peyrelevade jugent Sarkozy

Message  livaste Dim 28 Sep - 20:59

on va les inviter !! Razz
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