Ile-de-France : le code de bonne conduite de Sarkozy

Le président Sarkozy a reçu vendredi Roger Karoutchi, Yves Jégo et Valérie Pécresse, candidats à la présidence de la Région Ile-de-France.

«Votre boulot, c'est d'être ministre. Le temps de la campagne n'est pas encore venu.» Recevant vendredi en début de matinée les trois candidats à la présidence de la Région Ile-de-France, Nicolas Sarkozy a été clair avec les trois ministres prétendants à la succession du socialiste Jean-Paul Huchon : Roger Karoutchi, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, et Yves Jégo, secrétaire d'État à l'Outre-Mer.

Le chef de l'État a enjoint les intéressés de «tout faire pour préserver l'unité». Ensuite, en mars, lorsque les militants auront fait leur choix, «chacun devra en prendre acte et l'accepter». D'ici là, s'ils ne parviennent pas à respecter le contrat tacite de «non-agression», ils devront quitter le gouvernement, les a-t-il prévenus. Les choses sont claires.


«Nous sommes des amis»

Chargé d'organiser les primaires UMP en Ile-de-France, Christian Estrosi estime naturel que le président ait directement reçu les candidats. «Il lui appartenait, s'agissant de personnalités éminentes du gouvernement, de fixer lui-même les règles pour une campagne d'unité», explique-t-il au Figaro en indiquant : «Nous ne sommes pas dans la démarche du PS où ils se déchirent comme des sauvages en vue du congrès de Reims.» «Nous sommes des amis et nous travaillons ensemble», insiste le secrétaire général adjoint du parti.

Les trois ministres en sont conscients. «Pas de division, pas de petites phrases, pas d'attitudes sectaires. C'est la clé du succès», a lancé la semaine dernière Roger Karoutchi dans LeFigaro, qui a protesté auprès de Sarkozy lorsque Valérie Pécresse s'est mise en avant, également dans LeFigaro comme «mère de famille». Une précision perçue comme une attaque privée. Ce qui ne l'a pas empêché de brocarder en retour ceux qui connaissent les transports publics au travers de «leur voiture avec chauffeur». De son côté, Yves Jégo, maire de Montereau, se pose en «élu de terrain», face à Roger Karoutchi, parfois caricaturé en «apparatchik». «Mais ce n'est pas la guerre, prévient-il . Comme aux Jeux olympiques, nous sommes plusieurs à vouloir la médaille d'or.»
Le secrétaire d'État à l'Outre-Mer commencera sa campagne en janvier, après avoir ouvert un blog. De son côté, Valérie Pécresse devrait tenir dès le 11 septembre sa première réunion publique.