Empoisonnement à la maison de retraite

DERRIÈRE les grilles du château de la Malle, bâtisse du XVIII e siècle, près de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), une des 85 pensionnaires de la maison de retraite s'est éteinte hier. Mais cette disparition n'a rien de naturel. La défunte, vieille dame de 82 ans dans un état léthargique depuis le début de semaine, est décédée par « empoisonnement », selon une source proche du parquet de Marseille.


Lundi dernier, la direction de la maison de retraite faisait part auprès de la gendarmerie locale des soupçons qu'elle portait sur la fille de la victime. « Le 26 décembre dernier, le médecin de notre établissement a effectué des prises de sang sur cette patiente, évoque une responsable de l'institution. Les résultats qui sont tombés récemment démontrent qu'on lui avait volontairement administré des substances nocives. »

Aveux partiels

La fille de l'octogénaire est rapidement soupçonnée. Bizarrement, après chacun de ses passages, la vieille dame est prise de malaises. Son entourage se rappelle que sa fille aurait déjà attenté à sa vie en essayant de l'étrangler...
Mardi dernier, la suspecte, qui vivait aisément, a été mise en examen pour « empoisonnement » et placée en détention préventive à la prison des Baumettes dans le cadre d'une instruction judiciaire.
Lors de son audition, la fille de la défunte a partiellement avoué les faits, toujours selon la même source judiciaire. Les analyses toxicologiques ordonnées par la justice ont révélé - comme celles du médecin - la présence de produits dangereux dont la nature n'a pas été révélée. L'enquête tente de déterminer quel est le mobile du crime. L'hypothèse d'une euthanasie pratiquée pour soulager des douleurs insoutenables aurait été écartée. « Cette patiente vivait ici depuis cinq ans. Elle n'était pas en fin de vie et se sentait heureuse. Elle ne consommait pas d'antidépresseurs », confirme la directrice du château de la Malle. La piste crapuleuse et celle d'un conflit relationnel sont sérieusement étudiées.