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Le communautarisme

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 8:17

J'ai pris connaissance de ce texte ce matin dont je vous fais un copié-collé. Et cela m'a fait beaucoup, beaucoup réfléchir sur les bienfaits de la République ...


Le multiculturalisme, ou le cheval de Troie de l'islamisme


par Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS, Paris)

Il faut s'interroger sur un paradoxe dont les conséquences géopolitiques peuvent être considérables : un pourcentage significatif des populations de culture musulmane installées dans les pays occidentaux et désireuses d'y rester se montre hostile à la civilisation occidentale et manifeste une certaine empathie à l'égard des milieux jihadistes. C'est dans les pays qui ont institutionnalisé le multiculturalisme, donc inscrit dans la loi le principe du respect inconditionnel des « identités culturelles », que l'opinion musulmane s'aligne le plus sur les positions islamistes. Les promoteurs de l'idée d'une « citoyenneté postnationale » ont par ailleurs fortement contribué à légitimer le multiculturalisme comme forme de « politique de la reconnaissance ». La version la plus radicale du multiculturalisme est illustrée par la politique néerlandaise de « pilarisation », présentée comme un moyen de garantir la tolérance à l'égard des religions, en accordant un système éducatif séparé, des services sociaux distincts, des médias et des syndicats différents aux catholiques, aux protestants et aux communautés sécularisées. Jusqu'au début des années 2000, les gouvernements néerlandais successifs ont fait leur la doctrine selon laquelle le meilleur moyen de favoriser l'intégration des populations issues de l'immigration était d'encourager les immigrés à « maintenir leur propre culture » (1). Ils ont facilité ce « maintien » des identités culturelles d'origine par tout un arsenal de politiques de redistribution visant les « minorités culturelles » reconnues (2). Même si la question de savoir si les musulmans constituent un « pilier » séparé est restée controversée, c'est un fait que les Pays-Bas se sont montrés plus volontaristes que d'autres pays pour accorder aux musulmans des écoles distinctes (3). Le choc provoqué par l'assassinat du leader politique Pim Fortuyn (6 mai 2002) (4), suivi par celui du cinéaste Théo Van Gogh (1er novembre 2004) (5), l'un et l'autre engagés dans un combat contre ce qu'ils pensaient être « l'islamisation » de leur pays, a fait prendre conscience aux Néerlandais des limites et surtout des effets pervers du multiculturalisme, terrain privilégié pour la propagande islamiste.

La Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Canada sont parmi les pays occidentaux les plus touchés par une islamisation fondamentaliste intense. Le multiculturalisme modéré existant en Grande-Bretagne a été défini en 1966, non sans un certain angélisme, par Roy Jenkins, alors secrétaire du Home Office, comme « la diversité culturelle, couplée à l'égalité des chances, dans une atmosphère de tolérance mutuelle » (6). Après les attentats islamistes de Londres (juillet 2005), les Britanniques ont à leur tour pris conscience des dangers présentés par le multiculturalisme à l'époque du terrorisme jihadiste gobal. L'angélisme différentialiste ne devrait plus être à l'ordre du jour en Grande-Bretagne (7). Dans une étude d'une exceptionnelle lucidité, « Atmosphère suffocante dans le Londonistan », publiée en juin 2006, le politologue Ernst Hillebrand montre non seulement que le multiculturalisme britannique a totalement échoué, mais encore qu'il a favorisé l'emprise islamiste sur les musulmans vivant en Grande-Bretagne. Le constat est saisissant :

« 40 % des musulmans vivant en Grande-Bretagne souhaitent l'application de la Chari'a dans certaines parties du pays. 32 % pensent que les musulmans devraient s'engager pour mettre fin à la civilisation occidentale, “décadente et amorale”. 20 % disent comprendre les motivations des responsables des attentats du métro de Londres le 7 juillet 2005. Dans le même temps, seuls 17 % des non-musulmans pensent que musulmans et non-musulmans peuvent vivrent ensemble pacifiquement de façon durable. Et un quart de l'électorat peut s'imaginer votant un jour pour un parti d'extrême droite ; bienvenue en Grande-Bretagne, dans une société qualifiée par le British Council de “riche d'une grande diversité, ouverte, multiculturelle”. Alors que les autorités persistent à diffuser des messages glorieux, les attentats de Londres ont crûment révélé une réalité qui n'avait pu échapper, auparavant déjà, à tout observateur attentif : le vaste échec du multiculturalisme britannique, du moins en ce qui concerne l'intégration des musulmans. » (Cool

Les défenseurs d'un multiculturalisme institutionnel, lorsqu'ils professent un relativisme culturel radical, sont le plus souvent des ennemis déclarés de l'Occident, dénoncé comme incarnation d'un judéo-christianisme qui, par son intolérance et son « impérialisme », serait une machine à détruire les « cultures ». Comme l'a justement remarqué Élie Barnavi, « le multiculturalisme est un leurre », qui continue cependant de séduire nombre d'intellectuels et d'homme politiques en Europe. Le multiculturalisme se fonde implicitement sur un essentialisme culturel qui mine les fondements de tout ordre politique : « On ne bâtit pas une société digne de ce nom, ce qui implique une langue dans laquelle on puisse se comprendre, un minimum de culture commune, une mesure de mémoire partagée, en enfermant les gens dans leur propre langue, leur propre culture et leur propre mémoire » (9). Le multiculturalisme institutionnel, c'est-à-dire le multicommunautarisme, revient à transformer le droit à la différence en un devoir d'appartenance ordonné à une identité d'origine supposée et imposée (10). Ses défenseurs ont contribué à jeter la confusion dans les milieux antiracistes en définissant le racisme par le rejet du multiculturalisme. Dès lors, toute critique du projet multicommunautariste est soupçonnée d'exprimer une vision raciste, alors même que le multiculturalisme, quelles que soient les bonnes intentions de ses partisans, ressemble fort à ce monstre que serait un « multiracisme ». Les illusions pseudo-antiracistes suscitées par cette absolutisation de la différence culturelle et ce culte de la diversité culturelle en dissimulent mal les effets pervers : la fragmentation conflictuelle de l'espace public, l'ethno-racialisation des rapports sociaux, l'individualisation négative, la généralisation normative des ségrégations, l'accroissement de la défiance entre les groupes séparés et, pour finir, la destruction de la vie civique, mettant en danger le régime démocratique.

Cette pathologie sociale peut être analysée sur la base du modèle d'intelligibilité construit par Robert Putnam dans les années 1990 et mis à l'épreuve au cours des années 2000, selon lequel le « capital social », soit « les réseaux qui relient entre eux les membres d'une société et les normes de réciprocité et de confiance qui en découlent » (11), tend à décliner lorsque s'accroît la diversité ethnique et culturelle. Putnam a étudié ce qu'il appelle la « diversité ethnique » aux États-Unis en référence aux quatre groupes retenus par le recensement nord-américain : les Hispaniques, les Blancs non-hispaniques, les Noirs non-hispaniques et les Asiatiques. Ces catégories dites « ethniques » ou « raciales » sont en fait tout autant culturelles. Dans un article retentissant publié en juin 2007 (12), le sociologue et politiste en arrive à formuler un certain nombre de conclusions inattendues de la part d'un « progressiste », et qu'on peut réduire à quatre thèses : 1° Plus la diversité ethnique grandit, plus la confiance entre les individus s'affaiblit ; 2° dans les communautés les plus diversifiées, les individus ont moins confiance en leurs voisins ; 3° dans ces mêmes communautés, non seulement la confiance inter-ethnique est plus faible qu'ailleurs, mais la confiance intra-ethnique l'est aussi ; 4° la diversité ethnique conduit à l'anomie et à l'isolement social. Il va de soi que de telles conclusions, établies à partir d'une enquête conduite d'une manière exemplairement scientifique sur un échantillon d'environ 30 000 individus, ne peuvent qu'affoler les adeptes du « politiquement correct » en matière d'immigration (célébrée comme une « richesse ») et les partisans du multiculturalisme (présentée comme la voie unique vers le nouvel avenir radieux). À la fin de son article, l'universitaire réputé « progressiste » qu'est Putnam définit sa position « politique » par un double rejet : « Il serait dommage qu'un progressisme politiquement correct nie la réalité du défi que constitue la diversité pour la solidarité sociale. Et il serait également regrettable qu'un conservatisme anhistorique et ethnocentrique refuse d'admettre que relever ce défi est à la fois souhaitable et possible ».

Il reste à étudier d'une façon comparative d'autres sociétés démocratiques travaillées par les effets négatifs d'un excès de diversité interne, qu'il s'agisse des Pays-Bas, de la Belgique, des pays scandinaves, de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne, sans oublier certains pays d'Europe méditerranéenne. L'horizon ainsi dessiné est plutôt sombre : si les thèses de Putnam sont fondées, universalisables et ainsi dotées d'une valeur prévisionnelle, alors le surgissement de sociétés multi-raciales et multiculturelles que favorise l'ouverture démocratique aura pour conséquences majeures le déclin de l'engagement civique et le délitement du lien social, remplacé par la défiance ou l'indifférence. Trop de diversité, en provoquant l'érosion de la confiance, tuerait la tolérance et ruinerait la solidarité sociale comme l'esprit civique. Dès lors, l'offre islamiste, centrée sur l'identité et la solidarité de groupe, deviendrait particulièrement attractive aux yeux des « communautés » diverses de culture musulmane. C'est dans ce contexte convulsif qui s'annonce, à l'heure du Jihad mondial, que les réseaux islamistes risquent de prendre leur essor en tout territoire situé hors de la « demeure de l'islam » (dar al-islam).

--------
Cet article est extrait du livre de Pierre-André Taguieff, La Judéophobie des Modernes. Des Lumières au Jihad mondial, Paris, Odile Jacob, en librairie le 25 août 2008.

Lundi 05 Mai 2008

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 12:55

Mouais. Le débat est interessant, mais l'auteur n'arrive pas à s'élever au dessus de la seule communauté musulmane. Ce n'est pas parce que c'est la plus active en ce moment qu'il ne faut pas poser le problème de manière plus globale.
En tout cas j'ai plus l'impression d'un danger immininent de surghetoisation en France que celui d'une surislamisation, même si l'intégrisme barbu s'en nourrit.

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 13:11

Peut-être qu'il ne veut pas s'élever du tout ! Puisque aujourd'hui , c'est quand même la communauté qui a le plus de mal à s'intégrer. Et c'est aussi la communauté dont la religion fait office de Loi , ce qui s'oppose donc tout naturellement à notre République. Donc, danger

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 13:25

Le danger vient aussi de cette approche simpliste. Le multiculturalisme nourrit les revendicatiosn communautaires. La stigmatisation tout autant.
Contrairement à toi je pense qu'au contraire la république est la seule chose qui puisse nous fédérer.

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 13:47

Le but de mon post justement c'est que je remets mes convictions en question Pasta .....

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Message  livaste Mar 5 Aoû - 13:54

Pastaga a écrit:
Contrairement à toi je pense qu'au contraire la république est la seule chose qui puisse nous fédérer.

c'est pour cela qu'il faut veiller au respect total de nos lois républicaines , ne tolérer aucune déviation et reaffirmer la laicité .
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Message  Invité Mar 5 Aoû - 14:03

Le but de mon post justement c'est que je remets mes convictions en question Pasta .....
Ah ok Embarassed

Je ne pense pas qu'il y ait de solution miracle, mais malgrès ses failles le modèle français me semble meilleur que l'anglosaxon à ce sujet. Ce que je crains ce sont surtout les influences étrangères dans certaines mosquées.

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 15:08

Oui finalement la République nous "protège".

Ceci dit , et comme tu dis, ne soyons pas naïfs, dans les mosquées les imams sont très présents !

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 15:15

Le problème c'est que justement il y a autant d'Islams que d'Imams. De plus contrairement aux juifs et chrétiens, les "chefs" sont soumis à l'influence d'autres pays.

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Message  Invité Mar 5 Aoû - 15:19

Oui, et aussi à l'influence d'UNE loi.

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