Quand Martine Aubry se rêve ministre de la Culture

La première secrétaire a conclu les rencontres que le PS organise depuis trente ans à Avignon sur la culture.

Il n'y a pas qu'à l'école qu'il y a des «plans lectures». Au PS aussi, Martine Aubry voudrait rendre la lecture obligatoire. «J'ai demandé à chaque membre du secrétariat national de nous donner trois des livres qu'il a aimés», raconte-t-elle. La première secrétaire en avait marre de ne voir étalés que des livres politiques sur le stand de la librairie de l'université d'été de La Rochelle, fin août. Elle a donc demandé aux membres de la direction de donner leurs conseils en matière de romans. «J'ai entendu beaucoup de soupirs», ironise-t-elle, un peu médisante. «Certains se sont dits : “On va devoir lire avant La Rochelle.”» Sa liste est déjà faite : Les Braises, de Sandor Marai, Kafka sur le rivage, d'Haruki Murakami et Loin de Chandigarh, de Tarun Teipal. Et s'il en faut encore, elle en a un quatrième : Les Chaussures italiennes, d'Henning Mankel. Pour ses vacances, elle emporte «une quinzaine de livres». Elle aura de quoi préparer la sélection de l'année prochaine.

Expositions au siège du parti
Femme de littérature, de musique, de peinture, de théâtre, bref de culture, Martine Aubry était samedi en Avignon, où elle a conclu les «rencontres» que le PS organise depuis trente ans là-bas, à l'occasion du festival. Un colloque dans une petite salle au deuxième étage du Cloître Saint-Louis… La numéro un du PS était sur place depuis jeudi. Elle est repartie dimanche après avoir vu plusieurs pièces, notamment Un nid pour quoi faire, d'Olivier Cadiot. «C'est l'histoire d'un pouvoir recroquevillé dans un chalet de montagne. Le roi est préoccupé par sa communication, raconte-t-elle. C'est assez actuel…»

Martine Aubry aime les arts, ça se voit. La première secrétaire a prévu d'installer des expositions dans le grand escalier du siège du parti (là où étaient affichés les portraits de ses prédécesseurs). Dans son bureau, au premier étage, elle a accroché deux toiles de Ladislas Kijno, un «ami de Picasso», des photographies de Karl Lagerfeld, des masques africains… «J'aurais aimé être ministre de la Culture. Peut-être que cela arrivera un jour», sourit-elle à un moment dans son discours, samedi. «Si au PS on se battait pour être ministre de la Culture, je serai heureuse.» Ce n'est pas le cas.

«Le renouveau viendra de la classe créative»
Aujourd'hui, Martine Aubry manque de temps pour les expositions et les sorties, soupire-t-elle. Et quand elle explique qu'elle ne rêve pas d'être présidente, c'est parce qu'elle craint de perdre cette vie qu'elle apprécie. «Oui », admet-elle, c'est l'un des éléments de sa réflexion sur son ambition.

Elle voudrait accorder une large place à la culture dans le projet du PS. L'art «aide à penser la société de demain», dit-elle en «revendiquant» le droit, pour les responsables, de «mener une politique culturelle». «Nous ne sommes pas que des tiroirs-caisses, dit-elle. Nous devons créer le patrimoine de demain.» Contre cette approche, elle a dénoncé samedi «l'indifférence, l'ignorance ou pire une espèce de provocation ou de mépris permanent» du pouvoir de Nicolas Sarkozy. Elle dénonce notamment les contraintes financières qui pèsent sur les collectivités locales, faute de transfert de l'État. Certaines sont obligées de réduire la part de leur budget consacré à la culture.

Pour ne pas céder à toutes les revendications, Martine Aubry prend garde néanmoins à bien choisir les mots qu'elle emploie. Hors de question de parler de service public de la culture, même si la culture «est l'intérêt général », dit-elle. Elle critique aussi le repli sur lui-même qui menace ce milieu. «La culture ne se résume pas à l'avant-garde, à l'art et essai», explique-t-elle en proposant d'ouvrir la notion de culture à tous les créateurs, jusqu'aux concepteurs de jeux vidéo. «Le renouveau viendra de cette classe créative», assure-t-elle en lançant un nouveau concept. Il pourra peut-être servir en 2012.

livaste a écrit:vous êtes très fort pour jouer les trolls , vous suivez des stages organisés par votre parti ?
Vous êtes tous les deux hors sujet , sii vous ne savez pas répondre sur un sujet précis , abstenez vous de balancer votre propagande à 2 euros !
Je répète , ce topic que j'ai ouvert est consacré aux goûts littéraires de Aubry , j'ai pas parlé de ceux se Sarkozy , pas plus que je n'ai évoqué les goûts littéraires ou musicaux de le pen !
Mais si vous voulez , ça peut se faire , je peux dévier du topic pour évoquer ses goûts musicaux , vous n'allez pas être déçus !

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