Gauche - L'ennemi public no 1 du PS

Les socialistes cherchent la meilleure parade pour contrer Olivier Besancenot, qui menace de grignoter sérieusement leur électorat.
Michel Revol

«E ntre les communistes et nous, il ne doit rien y avoir. » Pour que Julien Dray cite André Malraux, la situation doit être grave. Le 14juin, devant des centaines de socialistes réunis dans un amphi à la Villette, l'ancien leader trotskiste alerte ses camarades : la droite veut laminer le Parti socialiste en cajolant le futur Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) de Besancenot. « Un certain nombre de bonnes fées vont se pencher sur le berceau du facteur ! » lance Dray à l'assemblée.

Deux d'entre elles couvent déjà le porte-parole de la LCR. Le 12juin, devant la convention de l'UMP, Xavier Bertrand n'a-t-il pas consacré deux petites lignes de son discours au PS, contre une quinzaine à Besancenot, le transformant en leader de l'opposition ? Nicolas Sarkozy a aussi agité sa baguette magique : dans l'avion de retour du Liban, le 7juin, il s'amuse avec les leaders politiques qui l'accompagnent, dont François Hollande : « On va vous faire avec Besancenot ce que vous nous avez fait avec Le Pen ! »

Au PS, on n'a pas attendu les perverses bonnes fées de la droite pour s'intéresser à Besancenot. « Le vote d'extrême gauche représente un volume de 10 % des voix », argumente François Lamy, député maire de Palaiseau. En ripolinant la bonne vieille LCR en NPA, Olivier Besancenot a précipité la riposte socialiste. Fin mai, Hollande demande à Daniel Vaillant, député maire du 18earrondissement de Paris, de créer un sorte de cellule de veille. Outre l'ancien ministre de l'Intérieur, le groupe réunit Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections du PS, mais aussi quelques ex-leaders trotskistes comme l'eurodéputé Henri Weber et le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis.

Ces vieux briscards de l'agit-prop connaissent la maison rouge. Ils ont même gardé en son sein des relations nouées sous les pavés de Mai 68. Ancien meneur du mouvement, Henri Weber est un frère d'armes d'Alain Krivine et de Daniel Bensaïd, deux des principaux leaders de la Ligue. Mi-mai, il a d'ailleurs déjeuné avec François Sabado, le « créateur » et coach de Besancenot. Un bon moyen de prendre la température du parti d'extrême gauche, d'évaluer sa stratégie, ses troupes... « On sait que Christian Picquet, qui incarnait une ligne d'ouverture à la LCR, a été débarqué il y a quelques semaines. Il est donc important de connaître les conséquences de ce limogeage : la Ligue va-t-elle effectuer un tournant plus radical, ou au contraire va-t-elle reprendre la ligne de Picquet tout en se l'appropriant ? » s'interroge Daniel Vaillant.

Autre parade pour contenir la montée en puissance de Besancenot : comprendre les motivations de son électorat pour mieux ramener à la maison les brebis égarées. Lors de la première réunion du groupe de veille, le 11juin, dans un salon privé du Bistrot de Paris, l'expert en carte électorale Bruno Le Roux propose d'analyser le vote rouge. « On veut connaître la sociologie des militants d'extrême gauche, savoir pourquoi les reports de voix au second tour se sont mal faits aux municipales », observe Le Roux.

Le PS contre-attaque.

L'analyse en détail du programme de la LCR, notamment sur son site Web, est aussi prometteuse. « Savez-vous que Besancenot milite pour l'instauration immédiate des 32heures, pour la hausse des salaires de 300euros et pour l'interdiction des licenciements ? » s'étrangle Henri Weber. L'ancien trotskiste aimerait, à la rentrée, envoyer à tous les militants socialistes une sorte d'argumentaire à opposer aux frères ennemis de la LCR, dont l'attitude agressive sur les marchés les déstabilise. « Le problème, avec les extrêmes, c'est qu'ils vous sortent des énormités ! Nos militants doivent donc avoir des arguments solides à leur opposer », constate Weber.
Cette stratégie de contre-attaque n'emballe pas tout le monde au PS. « La LCR prospère sur notre confusion. Pour la contrer, il faut d'abord être clair sur nos propositions. Prenons l'immigration. Est-on pour les régularisations massives, au cas par cas, pour les quotas ? » observe François Lamy. Et puis, est-il judicieux d'officialiser la menace Besancenot en lui consacrant une cellule de veille ? s'interrogent d'autres. « Aux législatives, s'il y avait 577Besancenot, on pourrait craindre la LCR, ironise François Rebsamen, numéro deux du PS. Mais la LCR, c'est un Besancenot et 576inconnus ! »

Le principal torpilleur de la gauche et du PS reste...le PS lui-même.

Anna a écrit:Moi non plus d'ailleurs et heurueemsne parceuqe quand ca arrivera à mon avis je serais déjà dan sun autres monde.