Un ex-ministre socialiste et un proche de Lionel Jospin renvoyés en correctionnelle

L'affaire aura mis dix ans à aboutir. Tout commence par une plainte pour abus de confiance, déposée le 19 janvier 2000, contre les dirigeants de la Mutuelle retraite de la fonction publique (MFRP), organisme fort de 450.000 adhérents qui gère, entre autres, le complément retraite des instituteurs.

Deux ans plus tard, l'ancien ministre socialiste René Teulade, qui a été président d'honneur de la MFRP de 1994 à 1999, se retrouve mis en examen après 48 heures de garde à vue. On reproche à l'ex-suppléant de François Hollande, qui fut ministre des Affaires sociales dans le gouvernement Bérégovoy, d'avoir profité d'avantages "indus", notamment de confortables notes de frais et d'un appartement de 120 m2, rue de Solférino, à Paris, à un jet de pierre du siège du PS. Bouclé depuis juillet 2006, le dossier d'instruction dormait dans le bureau d'un juge du tribunal de grande instance de Paris. Le parquet, qui s'est soudain réveillé, vient de renvoyer l'affaire en correctionnelle.

Aux côtés du sénateur socialiste, sept personnes se retrouvent sur le banc des accusés, dont Michel Leray, ancien assistant parlementaire de Lionel Jospin de 1981 à 1986, puis de Daniel Vaillant de 1986 à 1988. C'est en partie à cause de la ténacité de maître Francis Terquem, un des avocats des parties civiles, que cet élu du 18e arrondissement de Paris figure dans le dossier. Michel Leray est soupçonné d'avoir bénéficié pendant six ans d'un emploi fictif rémunéré à hauteur de 2.300 euros par mois à la MFRP, où il n'avait pas de bureau attitré.

Un caillou dans la chaussure de Lionel Jospin au moment où l'ancien Premier ministre revient sur la scène médiatique avec un livre et un documentaire.