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Trois idées reçues en économie qui plombent le débat politique !

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Trois idées reçues en économie qui plombent le débat politique ! Empty Trois idées reçues en économie qui plombent le débat politique !

Message  Jeanclaude Mar 19 Jan - 20:07

Trois idées reçues en économie qui plombent le débat politique
Par Gilles Le Blanc | Economiste | 19/01/2010 | 12H25

La finance tombée de son piédestal en 2009 à force d'excès et d'opacités, on pouvait espérer par contraste un rôle accru de l'analyse économique dans les débats à venir. Dette, délocalisations, pub sur France Télévision : trois exemples tirés de l'actualité de ce début d'année montrent que l'obsession politique a plus de poids dans les débats que l'analyse économique.
La dette tout d'abord, affichée comme le premier sujet de préoccupation et d'affrontement politique (alors que le chômage s'est pourtant accru de 500 000 personnes en un an ! ). La référence sans cesse reprise pour marteler la gravité le problème est le poids de la dette publique dans le PIB, qui atteindrait près de 78% en 2009.

Le poids de la dette dans le PIB, un indicateur peu pertinent

Sans vouloir nier les problèmes associés à une dette élevée et croissante, une telle comparaison n'a pas grand sens économique. Cette référence a son origine dans les critères de Maastricht qui, pour faire converger les économies européennes à un point permettant l'introduction d'une monnaie commune, s'appuyaient sur des grandeurs (PIB, déficit budgétaire, dette cumulée) permettant de comparer des pays très différents.

L'appliquer aujourd'hui comme critère de bonne/mauvaise santé d'une économie est erroné car on rapporte un stock (la dette totale) à un flux (la richesse créée en un an par le pays, son PIB), soit deux variables hétérogènes.

Pour l'illustrer, prenons quelqu'un disposant du salaire médian dans notre pays, soit 18 000 euros net. S'il souhaite acquérir un appartement, nul ne penserait à comparer le prix des biens recherchés à son revenu annuel. Une banque pourra lui accorder, en fonction de son revenu et sa capacité de remboursement, un prêt d'environ 70 000 euros sur une durée de 15 ans, lui permettant de s'endetter à hauteur de 3,8 son " PIB " personnel.

De façon analogue, il faudrait donc comparer le montant du remboursement de la dette publique, estimé à 42,7 milliards d'euros dans le projet de loi de finances 2010 voté par le Parlement à l'automne, aux recettes prévues du budget de l'Etat. Ce ratio est de 16%, ce qui est certainement élevé mais moins " apocalyptique " que la comparaison de la dette au PIB. Débattons ainsi de l'endettement et des choix politiques associés mais évitons les faux épouvantails censés frapper l'opinion mais sans réalité économique.

Plus la prime à la casse marche, plus les incitations à délocaliser augmentent

Deuxième exemple, le sujet sensible des délocalisations récemment illustré par l'annonce par Renault de produire la future Clio IV en Turquie, alors que le groupe a bénéficié l'an passé d'un prêt public important pour traverser la crise. Médias et politiques saluaient pourtant deux semaines plus tôt des résultats records pour l'industrie automobile française, en se félicitant du rôle positif joué par la prime à la casse mise en œuvre l'an passé.

Il est clair que cet instrument a dopé les ventes de véhicules et stimulé les exportations, par exemple vers l'Allemagne, en tirant parti d'un outil comparable décidé par notre voisin. Problème : cet instrument favorise surtout les petites voitures, donc des modèles qui sont (et ce depuis plusieurs années) assemblés dans des pays étrangers (Roumanie, Slovaquie).

La croissance des ventes de voitures Renault tient d'abord au poids grandissant des modèles Twingo et de la Logan et ses dérivés, assemblées à l" étranger. Par conséquent, plus la prime à la casse marche, plus les incitations à délocaliser augmentent pour les groupes automobiles européens. Se réjouir de la prime à la casse et dénoncer en même temps les délocalisations futures est donc incohérent.

La suppression de la publicité après 20h a profité à France Télévisions

Enfin, un sujet qui faisait l'actualité politique et économique il y a un an : la suppression de la publicité après 20h sur les chaînes de télévision publiques. La mesure allait, entendait-on, appauvrir le groupe public, exiger un soutien accru de l'Etat et profiter directement aux chaînes privées.

L'estimation des recettes publicitaires de France Télévisions après application de la mesure était au départ de 260 millions d'euros (jugée trop optimiste par certains opposants). Estimation du bilan final [selon la société de gestion et d'analyse Yacast] : environ 420 millions d'euros de recettes publicitaires en 2009, tandis qu'en parallèle, les résultats des principales chaînes privées ont faiblement progressé.

Silence et indifférence à l'annonce de ces chiffres. Ils s'expliquent pourtant par un phénomène économique élémentaire : lorsque la rareté d'un bien s'accroît, son prix augmente. Or supprimer la publicité sur France Télévision après 20h signifie que la quantité de créneaux publicitaires sur ces réseaux diminue.

Comme l'audience de ces chaînes n'est pas exactement la même que celle des chaînes privées, et qu'un annonceur publicitaire, pour toucher le plus grand monde, ne peut négliger cette audience, cela signifie pour ce dernier que l'offre de publicité de France Télévision se contracte.

Résultat : les prix augmentent et les recettes totales aussi, même si le volume de minutes vendues est en diminution. Ce qui est étonnant, c'est finalement l'étonnement de ceux qui faisaient un an plus tôt des déclarations définitives solennelles censées pourfendre l'adversaire politique, mais malheureusement fort peu économiques et donc condamnées à être démenties plus tard par les faits et les chiffres.

http://eco.rue89.com

Jeanclaude
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