M'Beki au chevet du Zimbabwe

Thabo Mbeki se rend au Zimbabwe
AP nouvelobs.com | 18.06.2008 | 13:29
Le président sud-africain Thabo Mbeki se rendait mercredi au Zimbabwe, une visite annoncée à la dernière minute, à l'approche d'un second tour de la présidentielle qui fait redouter une intensification des violences politiques.

Le jour même, Louise Arbour, haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, annonçait qu'un membre de son commissariat en visite au Zimbabwe avait été expulsé par le gouvernement du président Robert Mugabe. Les Nations unies ont également mis en garde mercredi contre l'aggravation de la crise alimentaire dans le pays, la faim risque de touche plus de cinq millions de personnes au début de l'année prochaine.

Ce responsable, arrivé dimanche à Harare pour rencontrer le personnel de l'ONU et les organisations humanitaires sur place, a reçu l'ordre de quitter le pays mardi, a précisé Louise Arbour. "Malheureusement, cela s'inscrit parfaitement dans la tendance du gouvernement qui adopte une attitude très peu coopérative" vis-à-vis nombre de personnels humanitaires internationaux", a-t-elle dit.

En Afrique du Sud, le ministère des Affaires étrangères a expliqué dans un communiqué que le nouveau déplacement de Thabo Mbeki s'inscrivait dans le cadre de ses efforts de médiation entre le président sortant Robert Mugabe et le responsable de l'opposition Morgan Tsvangirai, qui seront opposés lors du second tour du 27 juin.

Les autorités sud-africaines n'ont pas donné plus de détails sur son voyage, d'abord annoncé par "The Herald", la voix du gouvernement du Zimbabwe, dans son édition de mercredi.

Devancé par Tsvangirai au premier tour de la présidentielle en mars dernier, Robert Mugabe est accusé par l'opposition de mener une campagne de violences et d'intimidation destinée à assurer sa victoire au second tour.

Mais le président sud-africain, chargé par les dirigeants de la région il y a plus d'un an d'assurer une médiation, s'est refusé à toute critique publique assurant qu'une confrontation serait contre-productive. Devant le Parlement sud-africain la semaine dernière, il avait expliqué que sa priorité était d'aider le Zimbabwe à trouver des réponses par le dialogue et la négociation plutôt que d'imposer une solution venue de l'étranger.

Mais d'autres dirigeants africains veulent désormais durcir le ton. Devant la presse mardi à Washington, le Premier ministre kényan Raila Odinga, avait exhorté la communauté internationale à faire pression sur Mugabe au pouvoir depuis 1980 pour qu'il démissionne, qualifiant le second tour "d'escroquerie totale".

Mercredi, le Programme alimentaire mondial et la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) ont averti que près de cinq millions de personnes risquent de souffrir de la faim l'an prochain au Zimbabwe en raison de la chute de la production de produits alimentaire couplée de la montée de l'inflation. Selon le communiqué diffusé mercredi, deux millions de personnes dans le pays risquent de souffrir de la faim entre le mois prochain et septembre. La situation risque d'empirer passant à 3,8 millions de personnes dans l'année et environ 5,1 millions au premier trimestre 2009. AP

Selon lui, Robert Mugabe "a déclaré la guerre" à l'opposition en affirmant que "seul Dieu" pouvait lui "retirer le pouvoir".