«Les crises sont des moments créatifs»

«Les crises sont des moments créatifs»
 
15/12/2008 | Mise à jour : 10:49 | Commentaires 2 | Ajouter à ma sélection
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Ronan Chastellier est l'auteur de « Tendançologie » (Éditions Eyrolles). Ronan Chastellier s'entretient avec David Edwards, mathématicien et professeurà Harvard. David Edwardss'est fait connaître en inventantun aérosol qui permetaux diabétiques d'inhaler l'insuline plutôt quede se l'injecter. Créateurd'une start-up pharmaceutiqueen 1997, il la revend en 1999 et fonde à Paris le Laboratoire, un lieu unique de collaboration art-sciences. Il est aussi l'auteur d'un livre, Artscience : Creativity in the Post Google Generation (Harvard University Press, 2008).

Ronan CHASTELLIER. - Votre démarche « Artscience » est partie d'une réflexion sur l'innovation que vous avez eue à Harvard ?


David EDWARDS. - Oui, j’étais convaincu qu’une institution comme Harvard devait attirer des artistes. Les institutions qui produisent et délivrent le savoir aujourd’hui sont trop spécialisées ou sclérosées ; or ce qui innove et crée est, par nature, dé-spécialisé. Le fait qu’il faille franchir des barrières culturelles pour innover m’est apparu comme une évidence.

Vous avez donc créé un lieu inédit, « incubateur », où des artistes collaborent avec des scientifiques dans des projets communs. C'est le syndrome de « Léonard de Vinci », mi-artiste, mi-scientifique ?


Sans doute. Dans ce lieu où les créateurs se sentent chez eux, nos réalisations sont à l’interface des domaines scientifiques et artistiques. Avec le designer Mathieu Lehanneur, nous avons par exemple travaillé à un objet qui rend les plantes « plus intelligentes » et filtre l’air dans un souci écologique. Avec le chef cuisinier Thierry Marx, nous avons inventé une forme d’encapsulage des saveurs dans l’idée de pouvoir se nourrir par aérosol. À chaque fois, nous travaillons sur une petite chose et l’on découvre que cela appartient à une plus grande constellation. C’est typique d’une association entre l’art et la science.

Vous semblez plus intéressé par les processus créatifs que par les produits qui peuvent en sortir ?


Je m’intéresse en effet beaucoup aux « chemins créatifs » des scientifiques et des artistes. Les deux sont des obsessionnels. Lorsqu’ils s’emparent de quelque chose, rien d’autre ne compte. Ils s’accommodent du doute et peuvent prospérer dans l’incertitude. Si les scientifiques sont naturellement analytiques, et les artistes plus désordonnés dans leur manière de créer, le processus est étonnamment le même. Les deux passent par des moments de crise, qui sont en réalité des opportunités et des moments de création. Lors de ces périodes, les scientifiques et les artistes ont beaucoup à apprendre les uns des autres.


Les entreprises vous suivent-elles dans vos expérimentations aux confins de l'art?


Les partenaires financiers nous permettent de travailler dans une certaine innocence. Il faut rechercher cet état car c’est une grande force en matière d’innovation. Qui permet de rêver. Et donc de faire bouger les idées puis créer un impact économique, culturel et artistique. La richesse de la création est surtout lorsqu’on peut faire fusionner tous ces objectifs.

http://www.lefigaro.fr/emploi/2008/12/15/01010-20081215ARTFIG00350-les-crises-sont-des-moments-creatifs-.php

http://www.lefigaro.fr/emploi/2008/12/08/01010-20081208ARTFIG00344-ces-entreprises-qui-recrutent-encore-.php

les entreprises qui recrutent !!!

extrait :

Crise économique ou pas, nombre de sociétés poursuivent leur politique d'embauches pour conforter leur développement. Témoignages.

Pendant la crise, les recrutements continuent. C'est bien là le paradoxe de la période actuelle. Si les plans sociaux dans l'automobile et l'acier font la une de l'actualité, des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs poursuivent leurs recherches de nouveaux collaborateurs.

C'est le cas de l'industrie. Comme le souligne Jacques Bahry, directeur général de l'un des principaux organismes de formation professionnelle, le Cesi, « l'industrie est l'un des secteurs où les pénuries de compétences sont à la fois les plus criantes aujourd'hui et où la crise économique entraîne les plus gros dégraissages d'effectifs ». Effectivement, on y manque d'ingénieurs, de techniciens de bureaux d'études, d'ouvriers, d'agents de maîtrise…