Delanoë et Hollande roulent en tamdem

C’EST le « nouveau » duo du PS : hier soir, lors de leur premier meeting à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), Bertrand Delanoë et François Hollande ont scellé leur union pour le congrès des socialistes à Reims. A une semaine du dépôt des motions, fixé au 23 septembre, le maire de Paris et son nouvel allié qui n’est pas candidat à sa succession au poste de premier secrétaire ont affiché leur entente qui, espèrent-ils, peut constituer le noyau dur d’une majorité.

Mais, s’il veut l’emporter, ce début de « pôle central » devra recruter bien au-delà de ce tandem.

Preuve que le rassemblement est en marche, cette première réunion publique est organisée dans une fédération dont le patron, le maire de Cergy Dominique Lefebvre, est passé de Dominique Strauss-Kahn à Bertrand Delanoë. Tout un symbole. « C’est une soirée de Ligue des champions... » A la tribune, Lefebvre tente bien de trouver une excuse. Deux mille invitations ont été envoyées mais seulement 500 militants ont pris place dans un gymnase coupé en deux par une bâche noire.

L’essentiel n’est pas là : « Ce soir, c’est une première étape pour créer une dynamique majoritaire », valorise le sénateur Jean-Pierre Caffet, très proche du maire de Paris. « Ce n’est pas un tango à deux, c’est le début d’un rassemblement », croit savoir Medhi Ouraoui, lui aussi allié de Delanoë. Dans la salle, peu de « hollandais » comme Stéphane Le Foll, quelques strauss-kahniens retournés par Delanoë comme le député-maire de Grenoble Michel Destot et, bien sûr, la garde rapprochée du maire de Paris regroupée autour d’Harlem Désir.

Projet, alliances, respect des militants : à la tribune, Delanoë se croit déjà à la tête du parti. L’appel lancé mardi aux dirigeants socialistes par Ségolène Royal de « mettre au frigidaire la question des candidatures » n’a manifestement eu aucun effet. « Elle a mis sa candidature au frigo, maintenant elle doit assumer. Nous, on continue sur notre voie car les militants veulent un boss désigné sur une orientation claire », dit Francis Chouat, un lieutenant de Delanoë.

« Nous sommes des réformistes assumés et des soldats de l’idéal européen »

Dans sa conquête du PS, le maire de Paris compte désormais sur Hollande dont il loue « l’intelligence, le talent, la fidélité ». « Tous les deux, nous sommes des réformistes assumés et des soldats de l’idéal européen », s’enflamme t-il, avant de lancer un appel à l’élargissement mais sans jamais citer Martine Aubry ou encore Pierre Moscovici, deux autres candidats déclarés.

Si François Hollande entend « prendre ses responsabilités » dans la désignation de son successeur, après onze ans passés à la tête du PS, le député de Corrèze, lui, ne délivre les formules de soutien au maire de Paris qu’avec parcimonie. « C’est un premier rassemblement, celui de l’évidence... », reconnaît-il sans aller plus loin, François Hollande ne souhaitant pas s’enfermer dans un tête à tête mortifère avec le maire de Paris. Le tandem est en rôdage.