L’enfant matador dans la tourmente

«NE ME demandez pas comment il fait pour les mises à mort. Je ne le sais pas moi-même et pourtant je suis torero. Mon fils a su à 4 ans quelle était sa voie », clame Michel Lagravère, dont le fils Michelito, Franco-Mexicain de 10 ans et demi, est devenu la nouvelle idole de la planète tauromachique. Son surnom n’était connu il y a une semaine que par une poignée d’initiés.

En quelques jours, le temps d’une polémique, sa seule évocation a suffi à enflammer anti et pro-corrida.

Samedi, la préfecture des Bouches-du-Rhône avait pris un arrêté pour bloquer l’animation à laquelle il devait participer à Arles : une « becerrada », sorte de corrida avec un veau, sans banderilles ni mise à mort. La veille, c’est le maire de Fontvieille qui lui avait interdit l’accès des arènes. « Il ne comprend pas. Samedi, il a pleuré toute la soirée », affirme le papa qui compte porter plainte contre l’Alliance anticorrida de Nîmes elle avait dénoncé la présence d’un enfant matador dans les arènes françaises pour « harcèlement moral ».

Michel Lagravère junior, dit Michelito, a largement dépassé en notoriété son père, matador depuis 1989. Cet enfant, grand habitué des arènes, a déjà tué une soixantaine de taureaux au Mexique où il vit avec ses parents. « Mon fils a toujours baigné dans ce milieu, raconte le père. Ce n’est pas moi qui ai découvert ses qualités mais d’autres matadors. Ils ont été impressionnés par sa technique alors qu’il n’avait que 4 ans ! » Deux ans plus tard, Michelito enflamme une fête de village en tuant du premier coup le petit taureau de 80 kg qui lui est présenté. Aujourd’hui, à presque 11 ans, il combat des animaux de près de 200 kg.

« Tout petit, il s’amusait déjà à toréer avec des serviettes de table »

« Cela fait vingt ans que je m’occupe de l’école taurine d’Arles et je n’ai jamais vu pareil phénomène, s’enthousiasme Paquito Leal, directeur de l’école taurine camarguaise et ancien torero. Il est né avec une muleta dans la main. Pour que tout le monde se rende compte de son talent, je veux lui ouvrir les grandes arènes d’Arles, il le mérite. Il est capable de les remplir tout seul », poursuit-il, subjugué par ce môme de 1,30 m.

Michel senior tempère : « Mon fils a aussi une existence normale » au Mexique où il vit avec son frère André, 9 ans, qui manie également la cape et l’épée, et sa soeur Margaux, 6 ans. « Mon fils va à l’école et il est bon élève avec 9,2 de moyenne générale sur 10. Mais c’est vrai : Tout petit, il s’amusait déjà à toréer avec des serviettes de table . »

Un enfant déjà sur les traces des légendes de la discipline. Il doit se produire mercredi à Hagetmau (Landes) pour la dernière prestation de sa tournée française très mouvementée.

Après je peux vraiment prendre un plaisir sadique à regarder les taureaux déchirer les gens.

livaste a écrit:je n'admets pas davantage qu'un chasseur amène son gosse à la chasse .
Ce que je remarque pour le cas qui est discuté , c'est que la corrida etant du spectacle , un gamin de 10 ans est protégé par la loi , or dans ce cas , ce gosse prend des risques , même s'il est mis en contact avec des jeunes taureaux .