PS : Guérini refuse de démissionner

Le Bureau national (direction) du PS a demandé mercredi soir à Jean-Noël Guérini de démissionner de la présidence du Conseil général des Bouches-du-Rhône, confirmant ainsi sa mise en retrait du Parti. Le sénateur des Bouches-du-Rhône, âgé de 60 ans, mis en examen pour prise illégale d'intérêt, trafic d'influence et association de malfaiteurs dans une affaire de marchés publics, a repris il y a une semaine la présidence du département.

A six mois de la présidentielle, le PS cherche à s'enlever une belle épine du pied.

Réponse immédiate de l'intéressé : «Je resterai en fonction et j'accomplirai mon mandat jusqu'au bout.» Guérini a une nouvelle fois clamé son innocence, soulignant : «Je n'ai jamais été entendu par le Parti socialiste et je ne comprends pas pourquoi je démissionnerai.» «Dans quelle République vivons-nous ?», s'est-il interrogé.

L'annonce du PS, pour le moins sibylline, a été faite par le porte-parole du parti, Benoît Hamon, qui a annoncé cette décision à l'issue d'une réunion : «Le BN (bureau national) a demandé la mise en retrait (de Noël Guérini) et d'en tirer toutes les conséquences en terme d'exécutif, de présidence et de participation au groupe socialiste au Sénat et au Conseil général». La direction du parti, selon François Lamy, a rappelé le respect «de la présomption d'innocence» de Guérini mais estimé que cette mise en examen «pouvait porter atteinte à l'image du Parti socialiste».

Le jeu de la droite

Jean-Noël Guérini s'était écarté du PS et avait délégué temporairement ses prérogatives de président au lendemain de sa mise en examen, le 8 septembre, pour prise illégale d'intérêts, trafic d'influence et association de malfaiteurs dans une affaire de marchés publics impliquant son frère. Un geste considéré à l'époque comme insuffisant par le patron du PS par intérim, Harlem Désir, qui lui avait demandé de «démissionner totalement de la collectivité».

Martine Aubry, qui a repris ses fonctions de première secrétaire le 16 octobre, au soir du second tour de la primaire socialiste remportée par François Hollande, avait, elle, demandé à Jean-Noël Guérini de «se mettre en retrait de ses fonctions». Or, c'est l'inverse qui s'est passé : une décision de justice ayant suspendu fin octobre l'arrêté par lequel il avait délégué ses fonctions à la tête de la collectivité, il a repris la tête du département.

Ce mic-mac commençait évidemment à faire le jeu de la droite. Un peu plus tôt ce mercredi, Valérie Pécresse et le député UMP des Bouches-du-Rhône Renaud Muselier se sont notamment émus à l'Assemblée de l'attitude du PS dans cette affaire. «Mme Aubry dit ne pas connaître ce dossier qu'elle considère comme une affaire personnelle» et «M. Hollande, impuissant, a décidé de ne rien dire».