URBANISME. Bertrand Delanoë lance le retour des tours

Le maire de la capitale ouvre aujourd'hui un débat avec les Parisiens sur la construction de tours à six portes de Paris. Un débat sensible, qui divise les élus et la population dans une ville où il est interdit depuis 2006 de dépasser les 37 m.

DEPUIS L'ÉRECTION de la tour Cristal sur le front de seine (XVe arrondissement) il y a dix-huit ans, elles étaient bannies de la capitale. Aujourd'hui, le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, signe le retour des tours, en proposant au Conseil de Paris de lancer une ambitieuse concertation sur des immeubles de grande hauteur. Six sites aux portes de la ville, des quartiers dégradés et en friche, envisagés pour accueillir des immeubles de 200 m réservés à l'activité économique (bureaux, commerces, crèches...), seront soumis à l'appréciation des Parisiens.

Les Verts sont contre

Et l'Hôtel de Ville va plus loin : une autre réflexion est engagée sur la construction, partout où cela sera possible, d'immeubles d'habitation de 50 m, afin de répondre à la crise du logement. C'est un tabou auquel s'attaque Bertrand Delanoë. En 2004, rêvant de « gestes architecturaux » pour sa ville, le maire de la capitale s'était cassé les dents sur l'opinion parisienne. Interrogés dans le cadre d'un questionnaire municipal, les habitants avaient rejeté à 62 % les constructions de grande hauteur. Dans la foulée, le maire était mis en minorité par les Verts, farouchement opposés aux tours, qui l'obligeaient à limiter les constructions à 37 m.

A l'époque, les écologistes disposaient de plus d'élus. Depuis les dernières municipales, Delanoë a les mains libres. « Il ne s'agit pas non plus d'imposer quoi que ce soit, tempère sa première adjointe, Anne Hidalgo, qui pilote le dossier. Mais Paris n'est pas une ville finie. Nous devons pouvoir nous affranchir de certaines contraintes. »

Soutenu par une majorité solide, Bertrand Delanoë devrait faire passer son projet sans problème ce matin. En face, l'UMP apparaît divisée, entre une jeune garde d'élus protours et d'autres élus plus frileux sur la question des bâtiments de 50 m dévolus au logement social. « Si monsieur Delanoë retire cette proposition, nous voterons sa délibération, affirme Jean-François Lamour, président du groupe UMP au Conseil de Paris. Car ces immeubles seront encore des bâtiments ghettos. Sinon, nous voterons contre. »

livaste a écrit:ce que tu dis est fort juste mais pourquoi concentrer les 60 millions de Français sur la région parisienne ?
c'et un problème d'organisation du territoire .

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