papa a dit !!!!!!!!

Le père de la candidate à la primaire PS et ancien président de la Commission européenne participe à une «cellule de veille de la crise». Tous deux devraient s'afficher côte à côte le 25 août.

Dans la bataille de la crédibilité économique qu'ont engagée les candidats à la primaire socialiste, sur fond de crise de la dette, Martine Aubry a choisi de sortir un atout de sa manche : son père, Jacques Delors, ancien ministre des finances de François Mitterrand et ex-président de la Commission européenne. L'ancien économiste de la Banque de France participe, selon Le Parisien , à la «cellule de veille de la crise» installée par sa fille. Dirigé par l'économiste Daniel Cohen, conseiller de Martine Aubry dans la campagne de la primaire, ce groupe d'experts se réunira en présence de la maire de Lille le 25 août prochain, à la veille des universités d'été du Parti socialiste.

Avant de déclarer officiellement sa candidature à la primaire socialiste, le 28 juin, Martine Aubry, très discrète sur sa vie privée, évitait de s'afficher publiquement aux côtés de son père, à l'exception de rares occasions particulières et apolitiques, comme lors des finales du Losc, le club de football de Lille. Objectif pour la première secrétaire du PS : ne pas apparaître comme l'héritière d'une dynastie, à l'heure où le renouvellement du personnel politique fait partie des exigences des électeurs. Mais aussi, et surtout, ne pas être associée à celui qui a renoncé à se présenter à la présidentielle de 1995. Histoire de ne pas relancer les spéculations sur la fameuse «envie d'y aller», dont Martine Aubry manquerait elle aussi, selon ses détracteurs.

Entre Hollande et Aubry, Delors a fait son choix
Depuis, Martine Aubry s'est jetée à l'eau et elle ne néglige aucun soutien. Lors de sa déclaration de candidature, à Lille, la candidate à la primaire n'a pas oublié de rendre un hommage appuyé à son père, absent. «Je vous le dis en m'appuyant sur ce que j'ai de plus cher, les valeurs transmises par ma famille : la morale, le sens de la justice, le goût des autres et le courage», lançait-elle, émue.


François Hollande se voit comme l'héritier idéologique de Jacques Delors. Crédits photo : Mousse/Abaca
De son côté, Jacques Delors a répondu présent en confiant au Monde en juin dernier «soutenir Martine à 120%». «Je vais rester à l'écart, sauf si François Hollande continue à proclamer qu'il est un de mes fils», ajoutait-il. Une pique bien sentie à l'égard du concurrent direct de Martine Aubry, qui a commencé sa carrière au PS comme animateur du club Témoin de Delors et qui veut reprendre à son compte l'héritage social-démocrate de l'ex-ministre de l'Economie. Une caution centriste devenue d'autant plus stratégique depuis l'éviction de Dominique Strauss-Kahn de la course à la primaire. «Hollande et Aubry sont les deux enfants jumeaux de Delors», répète à l'envi Arnaud Montebourg, lui aussi candidat à la primaire. Le père, lui, semble avoir fait son choix.