Mauvaise pédagogie
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Mauvaise pédagogie
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http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0201312814263.htm?xtor=EPR-1000-[la_une_soir]-20110420
Le slogan n'a pas peu contribué à la nette victoire du candidat Nicolas Sarkozy en 2007 : « Travailler plus pour gagner plus. » Hier le chef de l'Etat est revenu dans les Ardennes, à Vrigne-aux-Bois, où, s'adressant à « la France qui souffre et se lève tôt », il avait forgé il y a presque cinq ans la thématique redoutablement efficace de sa campagne.
Maintenant, la formule est surtout brandie par ses opposants - et il n'en manque pas ! -qui l'accusent de ne pas avoir respecté sa promesse. Le pouvoir d'achat, s'il ne baisse pas, n'augmente plus guère. En revanche, avec l'allongement de l'âge de départ à la retraite et la timide réforme des 35 heures, les Français se disent, avec quelques bonnes raisons, qu'on leur demande plus d'efforts. De retour dans ce lieu très symbolique, le président se devait de faire une mise au point.
On attendait de lui qu'il rappelle que, derrière ce slogan façonné pour la bataille électorale, s'annonçait une vraie rupture de la politique économique. Il s'agissait de rendre la France plus productive pour créer plus de richesses et plus d'emplois, plutôt que de continuer à redistribuer de l'argent qui n'existait pas en tirant des traites sur les générations à venir.
Un travail de longue haleine, qui suppose beaucoup de cohérence et de persévérance de la part des hommes au pouvoir. Il passe par l'exercice permanent d'une pédagogie de la rigueur, forcément vulnérable face aux embardées bien françaises de la « politique politicienne ».
Nicolas Sarkozy s'est bien sûr employé, comme il le fait à chaque occasion, à défendre cet impératif de compétitivité qui est la clef de notre avenir. Malheureusement, ce qu'on retiendra surtout de ce déplacement, c'est l'engagement présidentiel sans réserve en faveur de la désormais trop fameuse « prime contre dividendes », qui va à l'encontre de tout le reste de son discours.
D'ores et déjà, grâce à l'héritage gaulliste, la France est le pays capitaliste, avec le Royaume-Uni, où la participation des salariés aux bénéfices est la plus développée.
Son problème est plus d'en faire profiter aussi ceux qui travaillent dans les petites entreprises, pour éviter la constitution d'un salariat à deux vitesses. Au-delà, la logique qui commande la distribution des dividendes et celle de la politique salariale n'ont pas grand-chose à voir. Par exemple, si les entreprises font plus appel au marché qu'aux banques pour financer leur développement, il y a des chances pour qu'elles versent moins de leurs profits sous forme d'intérêts et plus en dividendes. Où est le rapport avec le travail fourni par leurs salariés ? De même, une jeune société en forte croissance rémunérera moins ses actionnaires en dividendes et plus à travers la valeur de l'action. En quoi cet arbitrage concerne le problème du pouvoir d'achat ?
Lier les deux sujets par une loi, d'une manière qui ne pourra qu'être à la fois très compliquée et simpliste, Georges Marchais en rêva sans doute naguère. La surprise, c'est de voir la droite libérale le faire en 2011.
Maintenant, la formule est surtout brandie par ses opposants - et il n'en manque pas ! -qui l'accusent de ne pas avoir respecté sa promesse. Le pouvoir d'achat, s'il ne baisse pas, n'augmente plus guère. En revanche, avec l'allongement de l'âge de départ à la retraite et la timide réforme des 35 heures, les Français se disent, avec quelques bonnes raisons, qu'on leur demande plus d'efforts. De retour dans ce lieu très symbolique, le président se devait de faire une mise au point.
On attendait de lui qu'il rappelle que, derrière ce slogan façonné pour la bataille électorale, s'annonçait une vraie rupture de la politique économique. Il s'agissait de rendre la France plus productive pour créer plus de richesses et plus d'emplois, plutôt que de continuer à redistribuer de l'argent qui n'existait pas en tirant des traites sur les générations à venir.
Un travail de longue haleine, qui suppose beaucoup de cohérence et de persévérance de la part des hommes au pouvoir. Il passe par l'exercice permanent d'une pédagogie de la rigueur, forcément vulnérable face aux embardées bien françaises de la « politique politicienne ».
Nicolas Sarkozy s'est bien sûr employé, comme il le fait à chaque occasion, à défendre cet impératif de compétitivité qui est la clef de notre avenir. Malheureusement, ce qu'on retiendra surtout de ce déplacement, c'est l'engagement présidentiel sans réserve en faveur de la désormais trop fameuse « prime contre dividendes », qui va à l'encontre de tout le reste de son discours.
D'ores et déjà, grâce à l'héritage gaulliste, la France est le pays capitaliste, avec le Royaume-Uni, où la participation des salariés aux bénéfices est la plus développée.
Son problème est plus d'en faire profiter aussi ceux qui travaillent dans les petites entreprises, pour éviter la constitution d'un salariat à deux vitesses. Au-delà, la logique qui commande la distribution des dividendes et celle de la politique salariale n'ont pas grand-chose à voir. Par exemple, si les entreprises font plus appel au marché qu'aux banques pour financer leur développement, il y a des chances pour qu'elles versent moins de leurs profits sous forme d'intérêts et plus en dividendes. Où est le rapport avec le travail fourni par leurs salariés ? De même, une jeune société en forte croissance rémunérera moins ses actionnaires en dividendes et plus à travers la valeur de l'action. En quoi cet arbitrage concerne le problème du pouvoir d'achat ?
Lier les deux sujets par une loi, d'une manière qui ne pourra qu'être à la fois très compliquée et simpliste, Georges Marchais en rêva sans doute naguère. La surprise, c'est de voir la droite libérale le faire en 2011.
http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0201312814263.htm?xtor=EPR-1000-[la_une_soir]-20110420
Je ne vois nulle part dans ce discours l'intention de distribuer aussi une "prime" aux salariés de l'Etat ? Encore une fois ... deux catégories de salariés français !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Mauvaise pédagogie
Les fonctionnaires ont déjà tellement d'avantages, et en plus ils ne foutent rien, alors bon...Nul doute que les cadres de L'Oréal ou LVMH ont bien plus besoin de la redistribution des biens. C'est on ne peut plus normal.
Invité- Invité
Re: Mauvaise pédagogie
Anna a écrit:Les fonctionnaires ont déjà tellement d'avantages, et en plus ils ne foutent rien, alors bon....
Je ne pense pas que ce soit l'avis de tout le monde !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Mauvaise pédagogie
Anna a écrit:Les fonctionnaires ont déjà tellement d'avantages, et en plus ils ne foutent rien, alors bon...Nul doute que les cadres de L'Oréal ou LVMH ont bien plus besoin de la redistribution des biens. C'est on ne peut plus normal.
comme Jean Claude n'a pas compris que tu versais dans l'ironie , il va être ton ami !!!!
Re: Mauvaise pédagogie
C'est cela ! Je suis c** !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
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