ANIMALE- Audrey Pulvar s’indigne

En “animale sauvage”, titre donné à sa tribune publiée dans Libération (ici en payant), Audrey Pulvar bondit. Lundi, i-Télé suspend son émission politique de la chaîne : son principal défaut, c’est son compagnon, explique ce dernier, Arnaud Montebourg, après avoir annoncé sa candidature aux primaires du PS pour l’élection présidentielle. Mesure de prudence, d’éthique, de déontologie, explique la chaîne. “Je comprends. Il y a une décision qui a été prise et je la respecte”, répond Audrey Pulvar. Mais aujourd’hui, la journaliste s’indigne.

“Une femme serait encore condamnée à penser comme et par son compagnon (…), incapable de s’émanciper non seulement du jugement dudit compagnon, mais aussi des sentiments qu’elle nourrit pour lui”, écrit Audrey Pulvar, “féministe assumée, revendiquée et prosélyte”.

La journaliste, qui restera à France Inter, critique “un procès permanent en incompétence” fait aux femmes : “La question ne concerne pas que moi, elle est le quotidien de milliers de femmes ayant réussi.”

Selon un sondage OpinionWay réalisé pour le JDD.fr , l’opinion publique partargerait son indignation. 59% de Français juge injustifiée la décision prise par I-télé de priver Audrey Pulvar d’antenne sous prétexte qu’elle est la concubine d’Arnaud Montebourg. Les femmes sont plus choquées que les hommes du sort fait à la journaliste : elles sont 67% à désapprouver le choix de la chaine contre 51% pour les hommes.

Les personnalités politiques ont également exprimé leur soutien à Audrey Pulvar. “Ce qui est stupéfiant, c’est que l’on se pose la question des conflits intérêts uniquement dans le cadre de relations conjugales”, déclare Clémentine Autain, femme politique et féministe à l’AFP.

Il y a “peut-être un petit côté machiste” à considérer “que les femmes journalistes sont influencées par leurs hommes”, mais “ça, c’était le siècle dernier”, a lancé Martine Aubry. Ségolène Royal a aussi répliqué et s’est dite “particulièrement choquée de la façon dont Audrey Pulvar a été débarquée” rapporte l’AFP.


Pour Caroline de Haas (association “Osez le féminisme”) aussi “la décision de la chaîne est choquante”. “C’est étrange que lorsqu’il s’agit d’une femme, on s’occupe d’abord de sa vie privée, comme si une femme ne pouvait pas faire la part entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Où fixe-t-on la limite dans ce genre de décision?”, se demande la porte-parole de l’association interrogée par l’AFP.

Dans sa tribune, Audrey Pulvar concède : ‘“aimer un responsable politique n’est pas la configuration la plus simple à gérer pour une journaliste politique”. “J’ai cru pouvoir être jugée sur pièces… A tort”, constate-t-elle.


Commentaires

Rédigé par : François Collette | le 26 novembre 2010 à 17:26 |
Je doute que le conflit d’intérêt s’applique à la situation amoureuse ou familiale. Il doit être prouvé et non suspecté ou fantasmé.
En l’occurrence est ce que cette journaliste a démontré une partialité?

C’est donc pour moi une décision injuste, rétrograde et sexiste.

Rédigé par : Valdelterne | le 26 novembre 2010 à 17:27 | C’est vrai qu’on ne demande pas au compagnon de Christine Lagarde, co-président d’un gros groupe immobilier, de démissionner de ses fonctions car sa compagne est Ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie…. Surtout qu’il a récolté une amende européenne d’un million d’euros!!

Que la journaliste soit de gauche ou de droite ellle est avant tout "journaliste" et je ne vois pas pour quelles raisons elle serait mise à l'écart. Non Livaste, les journalites femmes de droite ( il y en a ? ... je croyais tous les journalistes "gauchistes" ) ne sont pas plus " connes" que les autres et méritent autant de respect !

Je ne voudrais pas vous décevoir mais le milieu politique est relativement fermé et les femmes, hélas, sont sous-représentées ! L'espoir fait vivre c'est certain mais nous sommes encore loin d'avoir une majorité de femmes dirrigeant le pays et pourtant, réflexion faite, ce ne serait peut-être pas pire que depuis des années au contraire.