Qui en veut à Martine Aubry ?

Pendant longtemps, on n'a eu que des soupçons. Que se passait-il pour que Martine Aubry ait si souvent une conduite si déroutante ? Patronne du principal parti d'opposition, mais curieusement absente de débats essentiels, muette quand on serait en droit de l'entendre, évasive ou ambiguë là où on la voudrait constructive. Il y avait là quelque chose de bizarre, qui ne tenait pas forcément à elle, évidemment intelligente et, pour être là où elle est, pas totalement manchote politiquement. De là sont venus nos soupçons : et si, dans son entourage, d'aucuns lui voulaient du mal, habillant en stratégie subtile (celle de la parole rare) ce qui était pour tous incompréhensible ? Et si, autour d'elle, se cachait un partisan de Dominique Strauss-Kahn, ou de Ségolène Royal, acharné à sa perte ?

Aujourd'hui, on en est sûr. On ne sait pas encore qui est le traître, ni pour qui il travaille, mais qu'il y en ait un, sinon plusieurs, ne fait plus de doute. La preuve est dans le Journal du dimanche de ce week-end qui publie une longue interview de Martine Aubry. Une intervention très attendue, car, une fois encore, son absence faisait jaser. Même la candidature-surprise de Ségolène Royal ne l'avait pas fait sortir de son trou. Elle restait à Lille, son emploi du temps immuable. On s'interrogeait. Enfin, elle décidait de parler. La première question porte évidemment sur son silence prolongé. Et que dit-elle ? Texto, ceci : "Le rôle du capitaine, c'est de tenir fermement la barre, de maintenir le cap et d'amener l'équipage à bon port." Halte ! Stop ! On n'en revient pas. Que le premier conseiller général venu, en butte à des difficultés, enfourche laborieusement la métaphore de la tempête et s'affiche en capitaine courageux, seul sur la passerelle submergée par les vagues, soit. Mais Martine Aubry ! Qui est le criminel dans son entourage qui la laisse publier ce paquet de banalités éculées ? Qui la laisse se détruire ainsi ? Qui la saborde ? On savait que tous les moyens étaient bons, en politique, pour abattre un concurrent, mais on ignorait celui-là : le style en guise de stylet.

patriote reformiste a écrit:C'est certain, mais bon la réalité reste que le PS rencontre des difficultés liés au manque de cohesion, d'unité et de convergences doctrinales, programmatiques....

Evidemment les ambitions des personnalités n'aident pas et je crois que c'est la dessus que joue l'UMP...Mais qu'ils prennent garde aussi car l'implosion les guette.

Le PS devrait , je le crois, faire la différence entre ceux qui developpent une vision commune de l'économie de marché, de l'Union Européenne....et ceux qui veulent s'orienter vers le dirigisme et l'extrême gauche. Cela aurait à la fois de la cohérence, du sens et crédibiliserait le parti aux yeux des français qui attendent perspectives et coherence.