Du côté des verts .

Éva Joly, candidate à la primaire du parti écologiste pour la présidentielle de 2012. Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
La patronne des écolos se défend de chercher «à savonner la planche» de l'ancienne juge.

Il y a quelques années, en parlant d'elle-même, Cécile Duflot disait avoir «le charisme d'une huître». Depuis, la patronne des écolos a pris de la bouteille. Désormais plus à l'aise devant un auditoire ou à la télé, elle n'en a pas moins conservé le goût pour les métaphores animalières. «Aujourd'hui, je suis une espèce de dugong paisible», a-t-elle confié hier en marge d'un point presse sur les enjeux du sommet sur le climat, qui s'ouvre lundi à Cancun au Mexique.

Il n'en demeure pas moins. Tout «mammifère marin affectueux» (définition commune d'un dugong) dise-t-elle être, Duflot peut se métamorphoser en redoutable prédatrice des mers quand on la cherche. Depuis quelques jours, la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, le nouveau parti écolo créé à Lyon il y a quinze jours, ne décolère pas. Objet de son courroux : cette petite phrase d'un cadre de son parti, cité par l'AFP, l'accusant de «chercher à savonner la planche» de l'ancienne juge Eva Joly, candidate à la primaire des écolos pour la présidentielle de 2012.

Coup de chaud
Ce cadre, qui a demandé l'anonymat, expliquait «ne pas croire une seconde à ce soutien sans arrière-pensées». Selon lui, la direction du parti attendrait de voir «si Eva tient le coup sur la longueur» tout en lui «savonnant un peu la planche» pour, «quand ça deviendra compliqué pour elle», proposer quelqu'un d'autre… «Ceux qui disent ça, ce sont des cons… Ça ne m'étonne pas qu'ils souhaitent rester anonymes», s'agace Duflot. Lundi, dans un restaurant parisien, en présence des parlementaires et cadres du parti, elle devrait d'ailleurs réaffirmer son soutien à sa «copine» Joly.

Ce petit coup de chaud chez les écolos intervient après l'entrée en jeu de Nicolas Hulot, qui a récemment déclaré «ne rien exclure» pour 2012, un sondage mitigé sur la capacité d'Eva Joly à incarner les valeurs de l'écologie et, surtout, sa prestation ratée à «Mots croisés» sur France 2. Proche d'Eva Joly, l'eurodéputé Yannick Jadot prend sa défense : «C'est vrai qu'elle ne maîtrise pas tous les codes des débats télé. Mais l'idée, ce n'est pas de devenir, comme tous ces responsables politiques, une pro de la communication. Ce qu'attendent les gens, aujourd'hui, ce n'est pas la formule maîtrisée mais la sincérité.»

Joly, elle-même, est consciente de ses faiblesses. «Pour l'heure, je suis députée européenne à 120 %. La campagne n'a pas commencé. Je fais donc ça en plus. Ça en porte peut-être les stigmates, mais j'estime comme un atout d'être ancrée dans la vie réelle», confie-t-elle. Le calendrier de la primaire, où le député de Paris Yves Cochet est également candidat, devrait être acté lors d'un conseil fédéral le 11 décembre.