L'audace de la rigueur
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L'audace de la rigueur
L'audace de la rigueur
23/06/10 - 01H00 - Les Echos - actualisé à 00:37:32
23/06/10 - 01H00 - Les Echos - actualisé à 00:37:32
Il y a deux façons, dit-on parfois de manière évidemment caricaturale, de réduire le déficit public : l'une, réputée de gauche, en augmentant les impôts ; l'autre, de droite, en baissant les dépenses.
A cette aune, le gouvernement de coalition britannique, en dépit de la présence des libéraux-démocrates, ne trahit pas les idéaux des tories, bien au contraire. Plus que la hausse courageuse de 2,5 points de la TVA, plus que le gel des salaires des fonctionnaires pendant deux ans, ce qui frappe dans le projet de budget présenté hier par Londres est que les trois quarts des efforts proviendront de coupes dans les dépenses plutôt que de hausses des prélèvements. Les ministères vont subir une austérité à la canadienne façon années 1990, avec une réduction de leurs dépenses -la santé et l'éducation étant dans une large mesure épargnées -de 25 % en quatre ans, cela se traduisant par plusieurs centaines de milliers de suppressions de postes dans le public.
Dans la crise qui ébranle toutes les économies développées, David Cameron est ainsi l'un des très rares chefs de gouvernement à porter haut son credo libéral, là où ses pairs, même proches sur le plan des idées, privilégient encore la voie keynésienne. Il croit à la théorie économique dite du " crowding out ", selon laquelle un secteur public trop important a étouffé le secteur privé ces dernières années. Durant la campagne électorale, Cameron avait promis un grand rééquilibrage pour relancer l'activité. Il passe donc aux actes. Il est significatif que, dans ce budget " d'urgence ", marqué par une rigueur extrême, le gouvernement britannique ait choisi d'affecter une bonne partie de ses très rares marges de manoeuvre à la baisse de l'impôt sur les sociétés. Celui-ci sera ramené en quatre ans de 28 % à 24 %, soit l'un des taux les plus faibles des pays du G20, insiste-t-on à Londres.
C'est peu dire que la Grande-Bretagne n'a pas suivi les conseils de Barack Obama, qui, dans une lettre adressée ce week-end à ses partenaires en prévision du G20 qui se tient en cette fin de semaine, leur demandait de privilégier la croissance plutôt que la réduction des déficits. Avec cette super-rigueur, Cameron fait même tout le contraire… mais avec la ferme conviction qu'il s'agit là de la seule manière de relancer durablement la machine économique. A-t-il tort ? Son pari est-il si audacieux ? En France, on sait que trente ans de déficit et d'augmentation de la dette n'ont pas apporté plus mais moins de croissance. La réussite ou l'échec de l'expérience britannique sera instructif.
Nicolas BARRE
-20100623]http://www.lesechos.fr/info/analyses/020621996366.htm?xtor=EPR-1001-[la_une_matin]-20100623
-20100623]http://www.lesechos.fr/info/analyses/020621996366.htm?xtor=EPR-1001-[la_une_matin]-20100623
Jeanclaude- Député
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Re: L'audace de la rigueur
on sent bien à travers cet article , le credo libéral du journaliste .
On sent qu'il est en admiration devant ce gouvernement britannique qui va taper fort contre les salariés mais( je l'ai entendu ce midi ) ne va demander aucun effort aux patrons .
On sent qu'il est en admiration devant ce gouvernement britannique qui va taper fort contre les salariés mais( je l'ai entendu ce midi ) ne va demander aucun effort aux patrons .
Re: L'audace de la rigueur
livaste a écrit:on sent bien à travers cet article , le credo libéral du journaliste .
On sent qu'il est en admiration devant ce gouvernement britannique qui va taper fort contre les salariés mais( je l'ai entendu ce midi ) ne va demander aucun effort aux patrons .
Bien évidemment ! Et que fait notre gouvernement si ce n'est un copié/collé ?
Jeanclaude- Député
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