Un livre à ne pas lire avant les départs
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Un livre à ne pas lire avant les départs
5 Juin 2010
"J'ai volé sur des avions poubelles"
Une hôtesse de l'air raconte les coulisses de quatre compagnies de charters.
Elle est bien gentille mais pourquoi ne pas avoir refuser de travailler avec ces compagnies charters ?
J'espère que notre Anna ne lira pas ce topic !!!
"J'ai volé sur des avions poubelles"
Une hôtesse de l'air raconte les coulisses de quatre compagnies de charters.
* Avions poubelles, Lisa Bleyssac, éditions de l’Arbre, 18,90 euros. En librairie lundi.Elle s’abrite derrière un pseudonyme "pour ne pas perdre [sa] place". "Lisa Bleyssac", 37 ans, est hôtesse de l’air. Elle travaille pour une compagnie française basée à Roissy. Auparavant, elle a volé à bord de trois autres compagnies de charters - françaises elles aussi. Pour des vols sous-traités, elle a également endossé une dizaine d’uniformes étrangers. Parce qu’elle considère que les passagers sont trompés, "arnaqués" dit-elle, elle a décidé de raconter dans un livre* les coulisses de sa profession. Un témoignage dérangeant: dans le milieu aérien, certains cherchent déjà à la démasquer.
Pourquoi estimez-vous que les vols charters sont plus dangereux que les autres?
A cause de l’état physique d’une grande partie du personnel navigant et des pilotes. En général, nous parvenons à donner le change vis-à-vis des passagers, mais je vous assure que s’il fallait procéder à une évacuation, nous ne serions pas toujours capables de l’assurer correctement. Malgré le café et le Guronsan, qui fait trembler nos mains. Je ne sais pas comment font certains pilotes pour tenir. Sur une compagnie qui s’est vu, depuis, retirer sa licence d’exploitation, ils se requinquaient avec les bouteilles à oxygène. Un truc que leur avaient enseigné des collègues indonésiens.
Pourquoi un tel épuisement?
Ces compagnies dépassent allègrement les heures réglementaires. Elles mettent aussi la pression pour que le personnel assure d’autres vols en « dépannage » pendant les périodes de repos compensateur. On fait miroiter des titularisations aux précaires, des primes aux pilotes, de l’avancement aux hôtesses… L’autre source de fatigue est le « pot équipage ». C’est une coutume systématique : quand on atterrit quelque part, c’est souvent la beuverie jusqu’au petit matin. Quand des vols imprévus sont ajoutés, vous imaginez l’état dans lequel on se trouve.
Les autorités aériennes ne font jamais de contrôles?
Je n’en ai connu qu’un seul, fin 2009. Et nous étions prévenus à l’avance.
Des économies sur le kérosène
Vous décrivez des compagnies qui traquent la moindre économie…
Ça a commencé par la qualité des gobelets et des couverts, puis la quantité de savon mise à disposition. Maintenant, pour économiser le kérosène, on éteint souvent l’air conditionné quand on est à terre, même si l’embarquement est long. Vous verrez, lors de votre prochain vol.
Mais ce n’est pas au détriment de la sécurité des passagers?
Ça, non. En revanche, je connais plusieurs personnes qui travaillent dans les bureaux techniques à qui on a demandé de faire des faux pour camoufler des pièces d’avion de rechange achetées bien moins cher à l’étranger, sans certificat de conformité.
Dans quelles compagnies?
Je ne peux pas vous le dire. Je n’ai pas envie d’envoyer des collègues en prison. Vous ne vous gênez pourtant pas pour raconter que le personnel de bord se livre à des trafics et fume en vol! On interdit de fumer aux passagers pour des raisons de santé publique mais ce n’est pas source de danger. Les trafics, c’est du complément de salaire. On consomme tous chez nous des mignonnettes, du jus d’orange ou du café piqué à bord. Et on profite de la respectabilité que procure l’uniforme pour passer aux douanes des valises entières de cigarettes.
Un conseil pour les vacanciers qui prendront l’avion cet été?
S’il vous est impossible de vous payer un vol sur une compagnie traditionnelle et que vous voulez être sûr de ne pas arriver malade sur votre lieu de vacances, évitez de manger à bord. De nombreux navigants apportent leur propre gamelle pour ne pas avoir à toucher aux plateaux-repas : ils savent que, dans la précipitation, on renverse toujours des cassolettes par terre et qu’il faut remettre le poulet et les grains de riz comme si de rien n’était parce que le nombre de plateaux est calculé au plus juste. Parfois, même, il en manque. Dans ces cas-là, on réagence les restes des premiers passagers servis pour essayer de reconstituer un plateau présentable.
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