Une juge et une greffière tuées au Palais de justice de Bruxelles

Une juge de paix et une greffière ont été tuées par balles, jeudi 3 juin, en pleine salle d'audience, dans des locaux situés à une centaine de mètres du Palais de justice de Bruxelles, au coeur de la capitale belge.

"Une personne est entrée dans la salle d'audience, est restée là un certain temps, puis à la fin de l'audience, elle a tué, de près, et elle s'est enfuie", a expliqué le ministre de la justice belge, Stefaan De Clerck. La fusillade s'est déroulée en fin de matinée. L'auteur des coups de feu, qui a visé la juge à la tête selon les premiers témoignages, serait un ressortissant albanais. Il aurait été blessé. L'homme était, semble-t-il, mécontent d'un jugement le concernant.


La magistrate tuée était la présidente du 4e canton de la justice de paix de Bruxelles, un tribunal civil chargé des questions de proximité comme les conflits de voisinage ou les divorces, qui tente de régler ces affaires de faible ampleur par la conciliation.

La sécurité dans les bâtiments de la justice en Belgique a été à plusieurs reprises mise en défaut ces dernières années, notamment lors de spectaculaires évasions du palais de justice de Bruxelles.

LES FAITS Meurtres d'une juge de paix et d'un greffier à Bruxelles : un suspect interpellé
Vendredi matin, le parquet de Bruxelles a confirmé l'arrestation de ce suspect sans livrer, à ce stade, plus de détails. Un témoin oculaire du double assassinat survenu, jeudi matin, au palais de justice de Bruxelles aurait été confronté au suspect et l'aurait identifié grâce, notamment, à une cicatrice sur sa joue. Les premières informations avaient indiqué que l'individu était d'origine albanaise.

Selon certains médias néerlandophones, l'homme serait passé aux aveux. Il aurait agi par vengeance, mécontent d'un jugement qui lui était défavorable dans une affaire de garde d'enfant. Il a semble-t-il assisté à l'audience de la juge Isabelle Brandon, jeudi matin, avant de se lever et de faire feu sur la magistrate et son greffier, André Bellemans. Ce dernier aurait ensuite été frappé avec une hachette.

LE DÉLABREMENT DU PALAIS DE BRUXELLES

L'émotion est grande au sein du monde judiciaire belge. Une manifestation spontanée d'hommage à la juge Brandon, unanimement respectée pour sa maîtrise du droit et sa grande humanité, a eu lieu jeudi au palais de justice de Bruxelles. Elle a rassemblé quelques centaines de juges, avocats et politiques. Une minute de silence devait être observée avant toutes les audiences, vendredi.

Un conseil des ministres exceptionnel a été convoqué par le premier ministre démissionnaire, Yves Leterme. Il devait envisager un renforcement des mesures de sécurité, notamment à Bruxelles. Des associations de magistrats dénoncent depuis de nombreuses années l'état de délabrement du palais de Bruxelles, une gigantesque construction très difficile à sécuriser.

Les juges déplorent, plus généralement, la faiblesse du budget réservé au département de la justice et relèvent, par exemple, qu'hormis pour quelques procès exceptionnels, la surveillance des audiences n'est pas assurée. Un seul policier est présent dans la plupart des tribunaux et aucun dans les justices de paix, instances proches des citoyens qui règlent, entre autres, des querelles de voisinage, des problèmes d'impayés ou des conflits entre parents.

Violemment secouée par l'affaire Marc Dutroux, à la fin des années 1990, la justice belge a été partiellement réformée mais bute toujours sur un manque de moyens et, à Bruxelles, sur un engorgement dû, entre autres, à un manque d'effectifs.

livaste a écrit:ah , voila , tu reconnais enfin que la corse devrait être libre , et non occupée par des forces d'occupation !
Au cas où cela ne t'aurait pas sauté aux yeux , ce préfet a été tué en Corse et non en France !