New York: Times Square évacué après la découverte d'un véhicule piégé

Un «événement très meurtrier» a sans doute été évité cette nuit à New-York. Un véhicule piégé contenant des matériaux explosifs, du propane, de l'essence et des fils électriques a été découvert en plein centre ville dans le quartier de Times Square vers 20 heures samedi soir (2 heures cette nuit à Paris).

Après plusieurs heures d'investigation menées par la police et les services de déminage, le maire de la ville Michael Bloomberg a tenu une conférence de presse tôt ce dimanche matin. «La brigade de déminage a confirmé que le véhicule suspect contenait en effet un engin explosif», a commenté le maire de New-York. «Nous avons beaucoup de chance (...) d'avoir évité ce qui aurait pu être un évènement très meurtrier».

Egalement présent à la conférence de presse, le chef de la police de New York, Raymond Kelly, a précisé que du propane, de l'essence, des fils électriques, ainsi que des feux d'artifice avaient été trouvés dans le véhicule garé dans le quartier touristique de Manhattan. Toutefois, aucun détail n'a été divulgué sur la manière dont ces éléments étaient agencés et si les réveils servaient à déclencher des détonateurs.

«Cela avait l'air d'un travail d'amateur», a ajouté cependant le maire de New York.



Des centaines de personnes évacuées

Des centaines de personnes qui se trouvaient dans ce quartier très passant du coeur de New York - connu pour les nombreux théâtres et salles de concert de Broadway - ont été évacuées par la police pendant l'intervention des démineurs.

C'est un policier qui aurait donné l'alerte en apercevant de la fumée s'échappant du véhicule. L'un des officiers sur place a par ailleurs précisé que la police vérifiait les caméras de surveillance après qu'un témoin leur a dit que quelqu'un s'était enfui de la voiture garée à l'intersection de la 45ème rue et de la 7ème avenue.

Un porte-parole des pompiers de New York a indiqué que dans un premier temps, «les pompiers s'étaient rendus sur place après avoir été avertis d'un léger feu de voiture». «Ils ont estimé qu'il y avait quelque chose d'un peu suspect et ont appelé le Département de police et la brigade de déminage. Il y a peut-être un engin explosif», a-t-il expliqué.

En décembre dernier, le quartier avait déjà été bouclé du fait de la présence d'une camionnette considérée comme suspecte et dont on avait craint qu'elle puisse contenir un engin explosif.

Les autorités américaines y voyaient dimanche matin un "attentat terroriste potentiel". Les taliban pakistanais ont revendiqué dimanche la tentative d'attentat déjouée samedi soir en plein coeur de New York, rapporte un site islamiste. Un véhicule piégé contenant des matériaux explosifs, qui aurait pu provoquer "un événement très meurtrier" samedi soir en plein New York, a été neutralisé sans faire de dégâts ni de blessés, a annoncé dimanche le maire de la ville, Michael Bloomberg. Comme le maire qui avait parlé d'un travail "d'amateur" en commentant la manière dont l'engin explosif avait été assemblé, Janet Napolitano, la ministre américaine chargée de la sécurité intérieure, a elle aussi jugé qu'il "ne donnait pas l'air d'être très sophistiqué". "Nous n'avons aucun élément qui nous dise qu'il s'agit d'autre chose que d'un acte isolé", avait-elle déclaré ajouté Janet Napolitano sur la chaîne de télévision ABC, indiquant alors que toutes les pistes seraient "toutes exploitées".

Dans un communiqué mis en ligne sur un site fréquemment utilisé par les groupes armés islamistes, les taliban pakistanais expliquent avoir voulu venger la mort de "martyrs musulmans" et présentent la tentative d'attentat comme des représailles contre les attaques de drones américaines. Aux Etats-Unis, des experts ont invité à la plus grande prudence quant aux mobiles de cette tentative d'attentat, soulignant qu'ils pourraient tout aussi bien être liés à une question de politique intérieure américaine.

Des empreintes trouvées

Janet Napolitano, la ministre américaine chargée de la sécurité intérieure, a aussi précisé que les autorités ont trouvé des empreintes digitales sur la voiture. Interrogée par une journaliste de CNN sur la présence d'empreintes digitales, Janet Napolitano a répondu : "il y a tout cela, des indices sur les réservoirs, sur le propane à l'intérieur" de la voiture. "Il y a des indices en terme de vidéo ou de possible vidéo qui existe. Il y a beaucoup de preuves qui sont étudiées par un tas de gens en ce moment même", a-t-elle ajouté. Le 4X4 dans lequel était dissimulée la bombe a déjà été fouillé par la police scientifique et il a été remorqué vers un endroit où les spécialistes pourront faire leur travail, avait précisé le chef de la police de New York, Raymond Kelly.

Janet Napolitano a également indiqué que les autorités étaient déjà en train de visionner les images des nombreuses caméras de surveillance qui filment Times Square jour et nuit. Les démineurs ont retrouvé des feux d'artifice, trois bonbonnes de propane et deux jerrycans avec un peu moins de 40 litres d'essence à bord. Ils ont aussi découvert des fils et deux réveils avec des piles, ce qui pourrait être un mécanisme déclencheur. La bombe n'a, a priori, pas fonctionné comme prévu et n'a blessé personne.

"Plus tôt cette nuit, Faisal Shahzad a été arrêté en rapport avec l'attentat avorté à New York (...). M. Shahzad, un citoyen américain, a été placé en détention à l'aéroport J.-F.-Kennedy", a déclaré dans la nuit Eric Holder, le ministre de la justice, qui précise que le suspect "tentait de prendre un vol pour Dubaï". "L'enquête se poursuit, tout comme nos efforts pour rassembler des renseignements utiles, et nous continuons à suivre plusieurs pistes", a ajouté le ministre. "Mais il est clair que le but derrière cet acte terroriste était de tuer des Américains", a-t-il dit.
Dans un communiqué séparé, les autorités judiciaires new-yorkaises précisent que le suspect est né au Pakistan et a été appréhendé à 23 h 45 locales. Celui-ci comparaîtra ce mardi devant un tribunal fédéral de Manhattan pour y entendre les charges retenues à son encontre, ont précisé le procureur Preet Bharara et le chef de la police de New York. Dans un communiqué, Emirates indique que les autorités ont empêché le vol 202, effectuant la liaison New-York-Dubaï le 3 mai, de décoller "et trois passagers ont été débarqués et interdits de prendre le vol". Elle ne précise ni l'identité ni la nationalité des trois passagers.



L'homme vivait dans le Connecticut et était récemment rentré d'un voyage de cinq mois au Pakistan. Il aurait séjourné à Peshawar, la grande ville du nord-ouest du pays, proche de la frontière afghane et l'un des centres de recrutement des talibans et de leurs alliés du réseau Al-Qaida. Il a acheté en liquide il y a trois semaines le véhicule tout-terrain dans lequel une bombe a été découverte à Times Square.
"Les enquêteurs tentent de découvrir si cet homme ou d'autres personnes impliquées dans cet attentat avorté ont été en contact avec des personnes ou des groupes à l'étranger", poursuit le quotidien, citant des responsables fédéraux. La chaîne de télévision CNN rapporte que le 4×4 a été acheté pour 1 800 dollars sur le site Internet Craig's List il y a trois semaines dans le Connecticut. Selon la chaîne ABC News, les enquêteurs sont parvenus à remonter la piste jusqu'à Shahzad en utilisant les indices relevés sur le 4×4.

Cet attentat impliquerait plusieurs personnes et aurait des ramifications à l'étranger, ont indiqué à Reuters des sources proches des forces de l'ordre. L'enquête se concentre également sur deux personnes filmées en train de quitter les lieux samedi soir, a expliqué lundi le chef de la police de New York, le commissaire Raymond Kelly. La recherche des suspects est confiée à la force antiterroriste (Joint Terrorism Task Force) du département de la justice.

Au Pakistan, le groupe taliban Tehrik-e-Taliban a revendiqué l'attentat avorté dans une vidéo dont l'authenticité a été mise en doute. A Islamabad, les autorités ont promis de collaborer avec les Etats-Unis. L'ambassadeur des Etats-Unis à Islamabad, Anne Patterson, a été reçue pour des entretiens par le ministre pakistanais des affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi. Le chef de la police de New York a cependant estimé qu'aucune preuve ne permettait d'authentifier la revendication de l'attentat faite par les talibans pakistanais, affiliés au réseau Al-Qaida.