représailles après le démentèlement d'un reseau : un bus incendié
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représailles après le démentèlement d'un reseau : un bus incendié
SEINE-SAINT-DENIS
Tremblay : un bus incendié à la cité du Grand-Ensemble
4 réactions | Réagir Stéphane Sellami | 31.03.2010, 20h50 | Mise à jour : 22h52
leparisien.fr
Tremblay : un bus incendié à la cité du Grand-Ensemble
4 réactions | Réagir Stéphane Sellami | 31.03.2010, 20h50 | Mise à jour : 22h52
Ce mercredi vers 19h45, des jeunes de la cité du Grand-Ensemble à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) ont pris pour cible un bus, en le caillassant. Le machiniste, par précaution a fait descendre les six passagers, avenue de la Paix. Une fois le véhicule vide, un cocktail Molotov a été lancé, le car s'est alors embrasé. Un autre bus a été la cible d'un caillassage qui n'a pas fait de blessé.
Plusieurs groupes de jeunes se retrouvaient à proximité de l'incendie vers 20 h 45. Des renforts de police arrivaient sur place. Cet incident intervient alors que lundi, un million d'euros en liquide avait été trouvé par la police lors du démantèlement d'un réseau d'un trafic de drogue, précisément dans cette cité du Tremblay-en-France
Ce soir-là aussi, un reportage, tourné auparavant à la cité du Grand-Ensemble, avait été diffusé sur TF1, dans le nouveau magazine «Haute Définition» d'Emmanuel Chain.
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Re: représailles après le démentèlement d'un reseau : un bus incendié
Trembay-en-France - « Maintenant, j’ai peur »
Matthieu Suc 02/04/10 à 14h07
Khalil Amdouni est chauffeur de bus. Chaque jour, il passe dans la cité où un bus a été incendié, mercredi soir. Portrait.
Khalil Amdouni conduisait lundi soir quand le bus d’un de ses collègues a été caillassé et incendié à Tremblay-en-France
J. Chatelin
c'est édifiant , et comme je le répète inlassablement , cette situation ne date pas d'hier , lui même le dit " ça fait 20 ans " !
Commentaires : 1
Matthieu Suc 02/04/10 à 14h07
Khalil Amdouni est chauffeur de bus. Chaque jour, il passe dans la cité où un bus a été incendié, mercredi soir. Portrait.
Khalil Amdouni conduisait lundi soir quand le bus d’un de ses collègues a été caillassé et incendié à Tremblay-en-France
J. Chatelin
Sa voix a beau être posée, les propos se veulent rassurants, il évoque les bons souvenirs de son métier à l’imparfait. Khalil Amdouni est chauffeur à la compagnie des Courriers de l’Ile-de-France (CIF). Il conduisait lundi soir quand le bus d’un de ses collègues a été caillassé et incendié à Tremblay-en-France. « J’étais le suivant à devoir passer dans la cité, on m’a prévenu, j’ai fait un détour. Jusque-là tout se passait bien pour moi sur cette ligne. Mais, jeudi soir (mercredi, NDLR) avant de m’endormir, j’ai pris conscience de ce qui venait d’arriver et, là, franchement, j’ai peur. »
Dans une vie antérieure, cet homme âgé aujourd’hui de 31 ans était informaticien. Il travaillait pour une agence d’intérim mais la concurrence était rude. « Un jour, l’agence m’a appelé pour me proposer de passer le permis D, j’ai accepté. »
Cela fait maintenant trois ans qu’il travaille en CDI aux Courriers d’Ile-de-France et qu’il avale, en moyenne, 120 km par jour. Il se lève à 5 heures du matin pour débuter son service à 6 h 30. Arrivé au dépôt, il vérifie le niveau d’huile, le gazole, le liquide de refroidissement. « Et, toujours avant de partir, un petit café, évidemment. » Fin du premier service à 9 h 30. Le second démarre à… 16 h 30 pour s’achever à 21 heures. « C’est ce que la direction appelle l’amplitude du service. » Le tout pour 1.400 euros par mois et une bonne dose de fatigue.
Pas de vie de famille
Pendant la coupure entre les heures de pointe, il s’astreint à rentrer chez lui. « Je ne me vois pas rester quatorze heures au dépôt ou sur la route alors je me force à rentrer à la maison faire une sieste pour amortir. Je dors cinq heures par jour, c’est ça notre quotidien. »
Et ce quotidien-là se déroule au détriment de sa famille. C’est sa compagne, secrétaire, qui s’occupe de leurs filles âgées de 2 et 3 ans. « En règle générale, je ne les vois pas de la semaine, je n’en profite que le week-end. Avec mes horaires, vous perdez vos repères. Quand je pars le matin, tout le monde dort. Quand je rentre pour ma coupure, il n’y a personne à la maison et le soir, les petites sont déjà couchées. Pour prendre des nouvelles des enfants, je téléphone à ma femme… Heureusement, elle s’occupe de tout et fait à la fois le boulot de papa et de maman. »
Une fusillade à son passage
Khalil est aujourd’hui un des plus anciens conducteurs à officier sur la ligne T-Bus qui relie Roissy à Tremblay. « Personne ne veut être sur cette ligne. Beaucoup de chauffeurs ne la supportent pas. Par exemple, celui qui conduisait le bus brûlé la faisait avec un point au cœur. » Pourquoi ? Parce que la ligne effectue trois arrêts à l’intérieur de la cité du Grand Ensemble. « Vous passez devant des halls d’immeuble et vous sentez des regards qui vous fixent. » Un soir, vers 23 heures, il s’est retrouvé avec son bus entre deux groupes qui se faisaient face sur les trottoirs. « C’étaient les policiers et les jeunes. Vous vous dîtes : “Qu’est-ce que je fais là ?” Je ne savais pas quel était le problème entre eux. Mais, ils nous ont laissés passé, le bus est ressorti intact. »
Khalil raconte les voitures brûlées, une fusillade entendue sur son passage. Toute cette violence serait due, selon lui, à une guerre entre les cités ennemies de Villepinte et Tremblay qui dure depuis vingt ans. « On a tout vécu sur cette ligne », résume-t-il.
En même temps, il ne veut pas dramatiser. « J’ai eu des altercations mais, avec le temps, tout le monde me connaissait. Je m’y plaisais. A force de voir les mêmes visages tous les jours, ce n’était plus une clientèle mais une petite famille. On s’échangeait nos numéros de téléphone. C’était devenu paisible. Je me prenais plus la tête avec les embouteillages qu’avec les clients. »
La reconversion
Pour ce fils d’une cité d’Aubervilliers, le contact était passé avec les jeunes. « Au fond d’eux, ils ne sont pas méchants. Parfois, ils nous rendent service. Je leur passe de la monnaie et ils vont m’acheter un sandwich quand je n’ai pas le temps de manger. Quand ils montent dans le bus, il y a le sourire, du respect. Ayant grandi dans une cité, leur mentalité est proche de la mienne », explique-t-il.
Mais, aujourd’hui, il se déclare « extrêmement choqué ». « Il y a deux ans je n’aurais jamais pensé vivre ça. Même si on nous fait une déviation pour éviter la cité, on aura toujours une crainte. Là, c’était le bus qui était visé mais la prochaine fois ? »
Surtout que sa compagnie est « encore au Moyen Age » en termes de sécurité. « A la RATP, ils ont le GPS, dès qu’ils ont un problème, ils sont immédiatement situés. Chez nous, une caméra sur deux ne marche pas. On a un bouton d’urgence mais quand vous l’actionnez, vous pouvez attendre trois à quatre minutes avant qu’on vous réponde. Alors, entre chauffeurs, on s’appelle avec nos portables pour se signaler les incidents. »
Il reconnaît ne pas avoir de solution. « On se pose la question. C’est délicat. Si notre itinéraire évitait la cité, les habitants seraient pénalisés. On ne sait plus quoi faire… » Jeudi, Khalil Amdouni avouait songer à sa reconversion. « Conduire huit heures par jour, l’amplitude du service, pas de vie de famille… Pour 1.400 euros, est-ce que ça vaut le coup d’y laisser sa peau ? »
c'est édifiant , et comme je le répète inlassablement , cette situation ne date pas d'hier , lui même le dit " ça fait 20 ans " !
Commentaires : 1
A force de les trouver symphatiques...
Encore un qui leur trouve toute les qualités à ces bandes de délinquants.
Il devrait ouvrir les yeux, ce conducteur: ses pseudos bonnes relations sont en fait des racailles qui gardent un territoire et tant qu'on ne touche pas à leur traffic, rien de "grave" ne se passe, mais est-ce ainsi que doit fonctionner la société: laisser des zones de non droit où des gens souffrent de ces petits groupes de délinquants?
Quand on aura installé la sécurité, là il changera peut-être d'avis et osera dire que sa "petite famille" qui prenait son car (sans payer je présume?) était de la racaille qui pourrissait la vie de tous ceux qui vivent dans une cité qui ne devrait plus avoir de péjoratif le nom, ni le lieux.
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