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Que cache la promesse de "fermeté" de Mr Sarkozy ?

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Message  Jeanclaude Mer 31 Mar - 16:23

Violence : que cache la promesse de " fermeté " de Sarkozy ?
Par Chloé Leprince | Rue89 | 24/03/2010 | 18H54
Trois jours après la défaite de l'UMP aux régionales, Nicolas Sarkozy a promis " une réaction ferme " face à l'insécurité. Ni délinquance financière, ni grand banditisme ou passages à l'acte sur fond de trafic de stups, dans sa brève intervention de ce mercredi 24 mars, il a au contraire ciblé les transports, les stades et l'école. Précisément là où les médias avaient récemment relayé des incidents.
Voilà ce qu'a notamment dit le chef de l'Etat depuis l'Elysée :
" Mon action déterminée ; conduite avec constance depuis des années, nous a permis de faire baisser le nombre des délits, personne ne le conteste. Mais nous n'avons pas jugulé la montée de la violence dans les stades, dans les transports, dans les établissements scolaires. "
Authentique mea culpa ? Laurent Mucchielli, sociologue spécialiste de la délinquance, y voit de la gesticulation.
Comme réagissez-vous quand Nicolas Sarkozy déclare qu'il est " décidé à s'engager personnellement dans la lutte contre cette violence " ?
Tout le passage de ce discours concernant la sécurité me paraît un exercice purement rhétorique. Nicolas Sarkozy parle comme si les problèmes étaient nouveaux ou comme s'il les avait découvert récemment. Or il a été ministre de l'Intérieur à partir de 2002 et quasiment jusqu'en 2007. Et il déclarait à peu près la même chose à cette époque. Au total, cela fait huit ans que Nicolas Sarkozy est en position de déterminer la politique de sécurité en France. Donc il est cocasse de l'entendre déclarer " à partir de maintenant, je vais m'occuper de ça ".
Le chef de l'Etat affirme que " personne ne conteste " la baisse du nombre des délits. Qu'en dites-vous ?
C'est encore une figure rhétorique car oui, évidemment, beaucoup contestent cette baisse des délits. Et pas uniquement les chercheurs. Tous les syndicats de police dénoncent aujourd'hui la culture du chiffre et les arrangements statistiques permettant d'afficher de prétendus bons résultats. En réalité, les problèmes ont été plutôt stables, du moins jusqu'à la crise économique.
La seule baisse régulière et numériquement très importante est celle des vols de voiture. Et l'action de Nicolas Sarkozy n'y est pour rien. C'est une tendance qui avait commencé avant lui et qui se voit aussi dans d'autres pays européens.
Mais quid des violences interpersonnelles ?
Oui, c'est encore une déformation volontaire de la réalité. Car les violences interpersonnelles ne cessent d'augmenter dans les statistiques de police, avant comme après 2002. Mais dans la réalité, cela ne signifie pas qu'il y a plus de violence. En réalité, les violences physiques, sexuelles et même verbales sont de plus en plus déclarées à la police et à la gendarmerie, mais pas de plus en plus nombreuses. C'est ce que prouvent les enquêtes de victimation qui sont des enquêtes réalisées sur des échantillons représentatifs de la population et qui interrogent les gens sur ce qu'ils ont subi même s'ils n'ont pas porté plainte.
On y voit que les problèmes sont stables en réalité. Voire en diminution pour les violences les plus graves comme les homicides et les coups entraînant des blessures importantes. Et encore une fois, tout ceci ne doit rien à la politique de tel ou tel, ce sont des mouvements beaucoup plus profonds de la société.
Nicolas Sarkozy zoome sur la violence dans les stades, dans les écoles et dans les transports. Quel décryptage en faites-vous ?
Là encore, ces choses sont tout sauf nouvelles. On parle de la violence dans les stades et des supporters violents généralement d'extrême droite au moins depuis les années 1980. On se souvient par exemple du match PSG-Caen en 1993 durant lequel un capitaine de CRS s'était fait lyncher en direct à la télévision par des hooligans d'extrême droite. Du côté de la violence à l'école, rappelons que le premier plan de lutte spécifique date de Jack Lang en 1992…
Bref, plutôt que de la pure rhétorique politique, de la dramatisation et de la personnification à outrance (" Vous avez un problème, moi je vais vous le régler "), on attendrait d'un président de la République qu'il soit un peu plus modeste et qu'il connaisse un peu mieux les dossiers, qu'il fasse le bilan sérieux et instruit de ce qui existe déjà et se fait depuis vingt ans, qu'il fasse davantage travailler ensemble les professionnels et qu'il leur donne davantage de moyens de bien travailler pour réduire au maximum les problèmes.
Faute de quoi, on sera toujours dans la chanson de Dalida : " Paroles et paroles, que tu sèmes au vent ".

Jeanclaude
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