La peine de mort recule dans le monde
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La peine de mort recule dans le monde
La peine de mort recule dans le monde
Mots clés : Peine De Mort, Abolition, Amnesty International
Par Thomas Vampouille
30/03/2010 | Mise à jour : 06:58
Dans son rapport annuel, Amnesty International se félicite des progrès de la cause abolitionniste, toutefois freinés par des pays comme la Chine, l'Iran ou l'Arabie saoudite.
Mots clés : Peine De Mort, Abolition, Amnesty International
Par Thomas Vampouille
30/03/2010 | Mise à jour : 06:58
Dans son rapport annuel, Amnesty International se félicite des progrès de la cause abolitionniste, toutefois freinés par des pays comme la Chine, l'Iran ou l'Arabie saoudite.
Une note positive sur un sujet sombre. «En 2009, le monde a encore progressé vers l'abolition des exécutions pratiquées par les Etats», affirme Amnesty International (AI) dans son rapport annuel. Il y a un mois, lors du sommet contre la peine de mort à Genève, le secrétaire général de l'organisation par intérim, Claudio Cordone, avait déjà affirmé que les militants étaient «en train de gagner» la bataille contre ce châtiment.
Première historique, Amnesty note dans son rapport 2010 qu'aucun Etat d'Europe n'a procédé l'an dernier à une exécution. Le Bélarus, seul pays du continent à y avoir recours ces dernières années, ne l'a pas fait en 2009. Quant à la Russie, son moratoire instauré en 1999 a été prolongé en novembre.
Le continent africain semble prendre la même direction, puisque seuls deux pays subsahariens - le Botswana et le Soudan - ont pratiqué l'an dernier la peine capitale. Les deux seuls Etats au monde à l'avoir abolie en 2009 - le Burundi et le Togo - se trouvent d'ailleurs sur le continent noir. Au Kenya, le gouvernement a également commué la peine de 4.000 prisonniers, ce qui, «à la connaissance d'Amnesty, représente la plus grande commutation collective de la peine de mort».
«Il semble que les décisions récemment prises par l'ONU portent leurs fruits», explique au figaro.fr Didier Beaudet, responsable de la Commission abolition à AI France. En 2007 et 2008, l'Assemblée générale des Nations unies a en effet validé des résolutions appelant à un moratoire mondial sur les exécutions. 2009 vient plus globalement clore une décennie positive pour les abolitionnistes. Sur les dix dernières années, 23 pays ont ainsi abandonné ce châtiment, ce qui porte leur nombre total à 95. Dans les faits, 139 pays ont arrêté d'appliquer la peine capitale, ce qui restreint le «club» des non-abolitionnistes à 58.
La Chine exécute en masse et en secret
Deux points noirs viennent néanmoins sérieusement assombrir le tableau. La Chine d'abord, premier pays en terme de nombre d'exécutions. Elles se comptent en milliers, loin devant l'Iran, deuxième avec 3.888 exécutions. A population comparable, l'Inde a procédé à une cinquantaine d'exécutions en 2009. «En outre, les exécutions sont un secret d'Etat en Chine, on refuse de nous en donner le nombre exact», relève Didier Beaudet. C'est pourquoi AI se refuse cette année à donner dans son rapport une estimation plus précise du nombre de condamnations dans ce pays. «Les autorités chinoises prétendent que le nombre d'exécutions est en baisse : qu'ils le prouvent !» insiste Didier Beaudet, sceptique.
Second point noir, le Moyen-Orient. L'Arabie saoudite et l'Iran continuent notamment d'exécuter des mineurs ou des délinquants mineurs au moment des faits. «C'est totalement prohibé par la convention des droits de l'enfant, que ces pays ont signée, rappelle Didier Beaudet. Ces Etats ne respectent donc pas leur signature.»
Enfin, le cas des Etats-Unis constitue à la fois le regret et l'espoir des militants abolitionnistes. Regret d'une démocratie établie comme modèle mondial et qui continue d'appliquer la peine capitale. Espoir, car le nombre d'exécutions y est en baisse (52 en 2009). En dix ans, leur nombre s'est ainsi réduit de moitié et le celui des condamnations à mort est également en recul. Plusieurs cas litigieux récents pourraient avoir rendu les autorités américaines plus prudentes. Très prosaïquement à la faveur de la crise, un débat est né sur le coût de la peine capitale pour la société, paradoxalement bien plus élevé que l'incarcération. Un débat qui pourrait bien indiquer un frémissement de l'opinion publique outre-Atlantique. En mars, le Nouveau-Mexique est devenu le quinzième Etat à abolir la peine capitale. «Si les Etats-Unis abolissaient, ce serait un exemple important», souligne Didier Beaudet, qui se montre confiant : «Ils finiront par abolir, c'est une question de temps».
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