Ségolène est de retour !

Elle ne sera pas sur le cliché. Mardi, rue de Solferino, Martine Aubry réunit les présidents de région socialistes pour fêter la victoire par une photo de famille. Ségolène Royal a décidé de bouder l'événement. «Je gère les urgences régionales et la mise en place des équipes régionales», a-t-elle expliqué. Mais mardi soir, elle dînera avec les présidents de région dans un restaurant parisien. La décision de l'ex-candidate à la présidentielle n'a pas vraiment étonné sa grande rivale. «J'ai toujours dit que Ségolène Royal a un statut à part. C'est notre ancienne candidate à la présidence de la République et donc elle se situe un peu au-delà de nous, si je puis dire. En dehors de nous», a commenté la première secrétaire du PS sur Europe 1. Dans le parti non plus on ne s'étonne pas de l'absence de Royal mardi. «Tout le monde sera là. Je n'ai même pas envie de dire “sauf elle” car elle ne vient jamais», soupirait un cadre de la direction lundi.

Après sa très large réélection en Poitou-Charentes (60,61 %), Ségolène Royal va donc continuer sa route en marge du parti. Dans l'immédiat, elle a prévu de reprendre les réunions de son conseil politique dans ses locaux du boulevard Raspail à Paris. Elle va continuer ses universités populaires participatives et, début avril, organiser l'assemblée générale de son association Désirs d'avenir. Dans son entourage, on assure que le nombre d'adhésions a augmenté de 30 %. De quoi constituer la base d'une candidature à l'Élysée en dehors du PS ? «La vraie question c'est : est-ce souhaitable qu'elle soit candidate ?», interroge un ancien proche. Sous-entendu : Ségolène Royal peut-elle prendre le risque de faire un mauvais score ?

«Son ambition va la conduire à jouer sa carte»
L'analyse de son résultat de dimanche la fait en tout cas réfléchir. Son arc d'alliance, des Verts au MoDem en passant par les syndicalistes présents sur sa liste, l'a persuadée qu'elle avait réussi à dépasser les appareils politiques en rassemblant derrière elle de la gauche ouvrière aux centristes. Mais dans le même temps, Martine Aubry a pris une longueur d'avance sur elle dans la course à la présidentielle. Alors Ségolène Royal est-elle prête pour l'aventure en solo ? Elle n'en est pas là. Mais elle laisse tout de même planer la menace sur la Rue de Solferino. Ne serait-ce que pour faire pression sur la direction pour que les primaires se déroulent comme elle le souhaite. À la direction du PS, on se veut rassurant mais on met en garde contre un redémarrage des luttes intestines.

Car le risque existe. Alors tout en faisant mine d'ignorer l'ex-candidate, le parti garde tout de même un œil attentif sur elle. «Sa force de caractère et son ambition vont la conduire à jouer sa carte», assure son ancien lieutenant Vincent Peillon. Il réunit vendredi à Paris le courant L'Espoir à gauche qui avait porté la candidature de Ségolène Royal en 2008 au congrès de Reims pour la direction du parti. Aujourd'hui, il n'a toujours pas réglé son contentieux avec l'ex-candidate pour savoir qui des deux détenait le leadership sur ce courant.

patriote reformiste a écrit:Un peu comme Sarkozy évoque la taxe carbonne aux frontières ou se fait le defenseur de l'Europe qui "protège" ?