Le miracle économique irlandais est bien terminé

Jadis enviée par les autres pays européens pour ses taux de croissance à l'asiatique, l'Irlande va connaître la récession en 2008 sous l'effet conjugué de la crise du crédit, de l'effondrement de l'immobilier et de la baisse de la consommation.

Comme le Royaume-Uni, ce pays est aujourd'hui dans une situation peu enviable de stagflation, mélange détonant de croissance lente et de forte inflation. Un éditorial de l'Irish Times - "La réalité de la récession" - souligne l'effroi qu'y a causé la publication, le 24 juin, du dernier bulletin trimestriel de conjoncture de l'Economic and Social Research Institute (ESRI) prédisant une contraction de 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2008. La rapide détérioration de l'économie a surpris cet institut de recherche local très respecté, contraint de revoir constamment à la baisse ses prévisions depuis l'éclatement de la crise du crédit à l'été 2007. Cette année-là, l'Eire avait affiché une croissance de 4,5 %.

Les faits L'Irlande pourrait connaître en 2008 sa première récession depuis 25 ans



La consommation, elle, devrait chuter de 2,6 % en 2008 et l'investissement de 14,9 %. L'inflation s'établirait à 4,5 %, nourrie par la flambée des prix de l'énergie et des denrées alimentaires. Seules les exportations résistent malgré l'euro fort.

Récession : après 25 ans de croissance ininterrompue, les Irlandais avaient presque oublié ce vocable macabre. A écouter l'ESRI, la sortie de crise promet d'être lente, avec un taux de croissance poussif de 1,9 % en 2009 (3,1 % prévus précédemment).

Deux autres prévisions sont alarmantes pour ce pays naguère aux marges du tiers-monde et où les jeunes s'expatriaient par milliers. L'Irlande, dont le miracle économique a attiré plus de 300 000 immigrés polonais et baltes depuis 2004 - l'économie était alors en plein boom -, est en train de redevenir une terre d'émigration pour la première fois depuis le début des années 1990. L'ESRI table sur un solde migratoire négatif de 20 000 personnes en 2009. Quant au chômage, qui avait été oblitéré, il a fait sa réapparition avec un taux de 6 % qui devrait passer à 7,1 % en 2009.

Le coup est rude pour le premier ministre irlandais, Brian Cowen, au pouvoir depuis le 7 mai. Déstabilisé par le rejet du traité de Lisbonne lors du référendum du 12 juin, le chef de gouvernement de centre-gauche est soumis aux pressions de ses homologues européens pour organiser une nouvelle consultation. Or, avec un déficit budgétaire prévu, pour 2009, à 3,9 % du PIB - au-delà de la limite de 3 % autorisée par le pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne -, sa marge de manoeuvre à Bruxelles promet d'être limitée. "Tout le monde est conscient que le déficit des finances publiques est le résultat du gâchis des fruits d'un boom qui ne pouvait être que temporaire", juge, pessimiste, Alan Barrett, l'auteur de ce rapport dont le gouvernement se serait bien passé.
Marc Roche
Article paru dans l'édition du 26.06.08.

l'Irlande va connaître la récession en 2008 sous l'effet conjugué de la crise du crédit, de l'effondrement de l'immobilier et de la baisse de la consommation.

Pastaga a écrit:Oui, j'ai bien fait d'acheter 45 tonnes de riz

livaste a écrit:

Pastaga a écrit:Oui, j'ai bien fait d'acheter 45 tonnes de riz

tu te lance sdans la spéculation immédiate ou tu le conserve pour un futur marché noir , quand la pénurie aura encore augmenté ?