Banques : Lagarde va taxer les bonus des traders

A partir de 27 500 euros, les bonus versés en France par les banques aux traders au titre de l'année 2009 seront taxés à 50%, suivant le modèle que annoncé la semaine dernière par le gouvernement britannique, a annoncé mercredi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Elle concernera quelque 2 000 à 3 000 opérateurs de marché travaillant en France mais sera perçue directement auprès des banques.

Le produit attendu de la taxe n'a pas été précisé, le chiffre de 200 millions est avancé par la presse.
«C'est une proposition qu'avait faite le président de la République le 25 août dernier, on a beaucoup milité pour qu'elle soit admise au niveau international. C'est maintenant une proposition britannique et française et je la défendrai au Parlement au mois de janvier», a déclaré Christine Lagarde à l'issue du conseil des ministres où elle présentait son projet de loi de régulation bancaire et financière.

Incluse dans un projet de loi de finances rectificative, cette fiscalité pourra ainsi être mise en place «dans le courant de l'année 2010». Le produit de la taxe servira à abonder le fonds de garantie des dépôts bancaires, «afin que les banques contribuent à la sécurité des déposants».

Le mécontentement de a Fédération bancaire française

«Cette taxe exceptionnelle sur les banques est pleinement justifiée à nos yeux au moment où on va avoir les résultats des banques qui ont pu bénéficier du soutien des Etats», a commenté le porte-parole du gouvernement Luc Chatel. «Elle incitera donc les banques à plus de modération dans le versement des bonus en 2010 et à privilégier les fonds propres», a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique Gordon Brown ont affiché leur ambition de «montrer le chemin» aux autres pays européens, vendredi dernier en marge du Conseil européen réuni à Bruxelles. Ils avaient proposé, dans une tribune conjointe dans le Wall Street Journal, un «pacte mondial à long terme» de régulation bancaire.

Dans un communiqué publié en milieu d'après-midi, la Fédération bancaire française a regretté «l'instauration unilatérale d'une taxe exceptionnelle sur les bonus». Craignant pour la productivité des banques françaises, la FBF défend que les règles «n'ont de sens que si elles existent au niveau international et sont appliquées de la même manière sur l'ensemble des grandes places financières».