Usurpation d'identité

«Au mois de mars 1999, la société SFR m'a envoyé une facture téléphonique se montant à 224 F (34,15€). N'ayant souscrit à aucun abonnement auprès de cet opérateur, je fais part de mon étonnement», se souvient Faron83. Les relances continuent cependant de s'accumuler atteignant, en avril 1999, une somme supérieure à 1.000€. Un dépôt de plainte s'en suit, puis, le mois suivant, SFR annonce à Faron83 la résiliation définitive de la ligne téléphonique portant sur «le contrat d'abonnement souscrit de façon illicite à [son] nom et sans frais à [sa] charge». «Encore heureux !», réplique Faron 83. «Quant au procureur de la République du tribunal de grande instance, il m'a fait savoir, le 25 novembre 1999 (!) que la procédure concernant ma plainte pour usurpation d'identité avait été classée sans suite», explique-t-il ajoutant : «Je n'ai jamais su, et ne saurai donc jamais, comment quelqu'un a pu ouvrir une ligne téléphonique à mon nom.» Loin d'être un cas isolé, Faron83 s'avère au final être chanceux, contrairement à de nombreuses autres victimes d'usurpation.

«Vous risquez d'être interpellé à l'aéroport si vous vous rendez en France»

«Etant victime d'usurpation d'identité en France et vivant en Australie, j'ai eu connaissance des faits par ma banque en France qui m'a fait part d'une saisie de mon argent.» Barouille envoie alors toutes les preuves de sa présence en Australie : certificats de travail, factures locales, photocopie du passeport où sont inscrites les dates d'entrée et de sortie du territoire et n'obtient en réponse que des lettres de relance des paiements non effectués. Il se rend donc au consulat de France pour expliquer que son numéro de permis de conduire a été usurpé. «Si vous pensez rester en Australie, faites annuler votre permis en France de manière à limiter la casse», lui répond-t-on. «Attention, vous risquez d'être interpellé à l'aéroport si vous vous rendez en France.» Selon Barouille, «la personne continue ses infractions au code de la route, le système la couvre, je ne reverrai plus mon argent, ne pourrai plus ouvrir de compte en France, ne peux plus rendre visite aux miens.»

«Personne ne veut en entendre parler. J'ai stoppé par hasard la dernière arnaque»

Bien souvent, les victimes d'usurpation se sentent incomprises et dépourvues de tout recours, à l'instar de Stépha2348, autre victime ayant visiblement agi par ses propres moyens. «J'ai été victime à deux reprises. J'ai porté plainte au commissariat mais j'avais plus l'impression d'être le fautif que la victime auprès des agents de police. Personne ne veut en entendre parler.» C'est finalement seul que Stépha2348 résoudra son litige en «stoppant par hasard la dernière arnaque», précise-t-il. «J'ai constaté le vol de courrier dans ma boîte aux lettres et laissé un message pour prévenir mes voisins. J'apprends que je ne suis pas le seul, nous sommes cinq dans le même immeuble.»

Incapable de désigner un responsable direct et ne connaissant pas de procédure de défense propre à l'usurpation d'identité, certains internautes tentent de comprendre et ouvrent d'autres débats. Entre autres,Papa4fois pense à la solution de la carte d'identité à puce «ça me rassurerait», justifie-t-il. Pour bleu10, résident des Emirats Arabes Unis, «c'est la seule solution. J'ai une carte d'identité locale avec puce qui sert de carte d'identité, permis de conduire et carte de sécurité sociale», explique-t-il, affirmant selon lui que le pays s'inscrit «parmi les plus sûrs au monde». Valable jusqu'à cinq ans, la CI à puce lui permet notamment de «voyager dans les pays du Golf, un peu comme en Europe.»