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Délocalisations: - 117.000 emplois en 6 ans en Europe de l'Ouest

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Message  Invité Jeu 1 Oct - 9:14

Délocalisations: - 117.000 emplois en 6 ans en Europe de l'Ouest


On en parle mais on y met rarement un chiffre dessus. La délocalisation de l'industrie automobile est plus qu'une angoisse, c'est une réalité. Ainsi, selon une étude d'Euler Hermes relayée par Autoactu, les chiffres sont les suivants:

Depuis 2000, soit 6 ans, les emplois perdus en Europe sont au nombre de 117.000. Les prévisions font état de 100.000 nouvelles disparitions de postes d'ici à 2009.




Point besoin de chercher d'explications fumeuses, la technique des vases communicants est avérée. Elle laisse toutefois apparaitre quelques 'fuites' dans le transfert d'emplois puisque ce sont "seulement" 90.000 emplois qui ont été créés dans le même temps dans l'Est de l'Europe (République Tchèque, Bulgarie, Hongrie, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie). Les chiffres montrent une augmentation significative du flux en 2004 puisque 60% des créations d'emplois à l'Est se sont faites à partir de cette date. Le nombre total d'emplois automobiles dans ces 7 pays est passé de 310 à 400.000. Il faut dire que le coût horaire moyen du travail y est 5 fois plus faible. 6,2 euros pour la Slovaquie, 6,4 euros pour la Tchéquie et 11,5 euros pour la Slovénie tandis que le chiffre est de 28,6 euros pour l'Allemagne et 30,3 euros pour la France.

En Europe de l'Ouest (les 15 pays d'avant les 27 !), la tendance est rigoureusement inverse et depuis 2004, 70.000 emplois se sont évanouis.

Selon Euler Hermes, société d'assurances crédits, la tendance va de pair avec la baisse de la marge opérationnelle. L'objectif des constructeurs étant d'arriver à un taux de 6% alors qu'ils stagnent en moyenne autour de 2.5%, le mouvement n'est pas prêt de s'estomper. De plus, les équipementiers ont précédé les constructeurs dans cette tendance et tous provisionnent encore aujourd'hui des charges de restructuration de 0.5 à 1% de leur chiffre d'affaire.

Les pays ayant le plus souffert de ce mouvement vers l'Est sont la Grande Bretagne (-46.000 emplois en 6 ans), la Belgique (-10.000 emplois) et le Portugal (-7200 emplois).

La France qui a tout de même perdu 21.300 emplois en 6 ans (dont 9000 en 2006) est dans la moyenne si l'on tient compte du pourcentage de l'effectif global (-6.8% de 290.000 emplois au total dans la branche).

L'Allemagne était jusqu'à présent restée stable. Nous savons que le phénomène devrait la toucher rapidement.


En comparaison, les Etats Unis (constructeurs et équipementiers) vont supprimer plus de 285.000 emplois entre 2005 et 2009. Si le Japon reste épargné par la baisse de la marge opérationnelle, ils doivent remercier leur monnaie qui ne cesse de se dévaloriser face à l'Euro et au dollar.

Bref, l'avenir de l'industrie automobile en Europe de l'Ouest n'est pas des plus reluisantes.

http://news.caradisiac.com/Delocalisations-117-000-emplois-en-6-ans-en-Europe-de-l-Ouest-672

une étude qui date de mars 2007 .... je serais curieuse de connaître les chiffres d'une étude similaire après crise .... et comparer!
Suspect

Invité
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Message  Invité Jeu 1 Oct - 13:27

Économie
Délocalisations : le véritable impact






Dès qu’il s’agit des délocalisations industrielles, principal problème de la France d’aujourd’hui, la désinformation économique bat son plein. Les rapports tendant à minimiser le problème sont légion : il n’y aurait selon l’INSEE qu’environ 13 500 emplois délocalisés de France par an, soit 95 000 de 1995 à 2001 [1]. Par rapport à une population active de 27,5 millions de personnes [2], c’est évidemment bien peu. C’est peu aussi par rapport à 4,2 millions d’emplois industriels.

Ceux-ci diminuent il est vrai à grande vitesse mais pour d’autres raisons, disent les experts, que les délocalisations : rationalisation, évolution de la demande, etc.

Ces chiffres ne prennent en compte qu’une petite partie de la réalité. Car tout emploi productif perdu entraîne avec lui un certain nombre d’autres emplois dits induits, en nombre variable, ce que les économistes appellent le « multiplicateur ».

Prenons un exemple : une petite ville de 10 000 habitants (5000 emplois) — que pour la commodité de l’exposé on supposera en autarcie —, sous la réserve que 500 salariés (soit 10 % de la population active) y travaillent pour l’exportation et font entrer dans la ville 1000 € (profits et frais de structure exclus, le siège de l’entreprise et ses actionnaires se trouvant à l’extérieur de la ville). Dans l’exemple choisi, il ne s’agit que d’exportation hors de la ville mais comme c’est la vie de tout un pays que l’on veut figurer, on doit penser en fait exportations hors du pays.

Ces salariés dépensent leurs 1000 € mais ils ne consacrent que 100 € à acheter des produits « importés » par la ville — au prix de gros puisque la marge du détaillant reste dans la ville. Le reste du salaire sera dépensé de la manière suivante : 100 € pour le commerce local : marge des détaillants, transport, etc.
100 € pour les médecins, l’hôpital, la maison de retraite des parents âgés (on suppose que les cotisations sociales correspondantes restent sur place) ;
200 € pour les services locaux : coiffeur, salle de gymnastique, cinéma, café, restaurant (matière première importée en moins), avocat etc. ; on peut y inclure les services municipaux même si leur financement se fait par l’impôt et non par un paiement direct ;
200 € pour financer l’enseignement (là aussi en oubliant le détour par l’État) ;
200 € de construction (d’une maison par exemple dont le paiement est étalé sur plusieurs années), travaux publics, services d’artisans : plombier, électricien, etc.
100 € de loyers versés aux propriétaires, habitant la ville, et services divers.Avec les produits importés, le total fait 1000 (on suppose qu’il n’y a pas d’épargne, sauf le paiement étalé des maisons).

Est-ce tout ? Non car les commerçants, les enseignants, les médecins, les ouvriers du bâtiment et autres, qui perçoivent 90 % du revenu «extérieur », à leur tour le dépensent et en importent le dixième, soit 9 % et redistribuent le reste à leurs concitoyens. On recommence donc pour les 90 % des 90 % des gains ainsi générés, etc.
On arrive au bout du raisonnement à ce que : au total, la ville importe 1000, soit ce qu’elle a exporté même si les salariés de l’usine eux-mêmes n’ont importé que 100 ;
la « production » totale de la ville, services locaux compris, est de 10 000 et non pas de 1000 ;
les 500 emplois de départ en ont généré 4500, soit 5000 au total.Effet multiplicateur

Comme l’ « importation » de certains biens est une nécessité absolue, que l’homme ne peut pas vivre seulement de services locaux (coiffeur, médecins, etc.), on conçoit que si l’usine ferme, c’est toute l’économie locale qui va dépérir. Sans doute, dans les cas concrets de délocalisation, des revenus de substitution (subventions, préretraites, allocations de chômage) permettent de tempérer l’effondrement. Mais on observe aussi que dans toutes les petites villes où des usines ferment, la population diminue au cours des années qui suivent. Et on imagine ce qui arriverait si tout le pays était frappé.

Il est donc absurde de réduire l’impact des délocalisations aux seuls emplois délocalisés. Il faut leur affecter un « multiplicateur » variable, qui dans notre exemple est de 10, pour mesurer l’emploi total. Si l’on se réfère aux chiffres de l’INSEE, ce ne sont donc pas 90 000 emplois qui ont été perdus de 1995 à 2001 mais 900 000. Et sans doute autant plus depuis. Il est extraordinaire que des rapports officiels sur les délocalisations ne mentionnent même pas le phénomène du multiplicateur !

Ce phénomène explique l’extrême sensibilité de l’ensemble de l’économie à la variable du taux de change extérieur, laquelle détermine largement la capacité d’exportation.

Le multiplicateur est-il de 10 ? Il est peut-être que de 5 ou de 15 ; tout dépend de la structure de consommation des Français, mais il tend à s’élever : dans une économie de services (dont notre exemple montre cependant quelle ne peut pas être que de services) les produits proprement dits, surtout si on les évalue au prix de gros, pèsent de moins en moins dans le budget des ménages.


On ajoutera pour être complet que l’argent « extérieur » à la ville, dont on a vu qu’il était nécessaire au circuit économique, peut s’obtenir autrement que par la production manufacturière. Il peut être apporté par exemple par les touristes. Dans le cas des États-Unis, en raison du privilège du dollar, monnaie mondiale, la possibilité de pouvoir émettre de l’argent sans contrepartie productive et donc de vivre en déficit chronique, suffit à amorcer la pompe d’une économie de services intérieurs prospère : les Américains étant de grands procéduriers, il suffit qu’ils dépensent de plus en plus pour payer leurs avocats pour que le produit intérieur augmente, sans accroissement des exportations.

Un pays comme la France n’a pas ce privilège [3]. Il ne saurait non plus se résigner à n’être qu’un parc à touristes (même si le tourisme contribue beaucoup à notre balance des paiements). Il est donc impératif qu’il défende son appareil productif.


[1] On se référera par exemple au chapitre « Délocalisations et réductions d’effectifs dans l’industrie française » du rapport INSEE 2005 ou encore à la note de Laurence Bloch « Impact et mesure des délocalisations » (rapport CPCI – 2005) .
[2] Mais la population active ayant effectivement un emploi n’est que de 25 millions.
[3] Cependant l’économie de certaines collectivités d’outre-mer, dont les exportations sont faibles, ne fonctionne pas différemment de celle des Etats-Unis. Grâce aux transferts de la métropole et au multiplicateur, le PIB / habitant de la Polynésie française est ainsi supérieur à celui de la Nouvelle-Zélande mais on mesure combien cette situation est artificielle.

http://www.libertepolitique.com/liberte-economique-et-solidarite/1371-dcalisations--le-vtable-impact-

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Délocalisations : des craintes à relativiser ?





Dans l’édition 2007 de « L’économie française : comptes et dossiers », l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) consacre un chapitre aux flux de main-d’oeuvre et aux flux d’emplois dans un contexte d’internationalisation, ce qui inclut notamment l’étude des conséquences des délocalisations.

Selon l’Insee, 15 000 emplois industriels ont fait l’objet, chaque année durant la période 2000-2003, d’une stricte délocalisationDélocalisationTransfert de tout ou partie d’une activité à l’étranger afin de la réimporter, à moindre coût, sur le territoire national. (déplacement vers l’étranger d’une activité existant précédemment en France). En tenant compte des effets indirects (fournisseurs étrangers supplantant des fournisseurs français, produits étrangers consommés à la place de produits français,...) le nombre d’emplois perdus dans l’industrie du fait de la concurrence internationale serait compris entre 20 000 et 34 000 par an, chiffre auquel il faut souvent ajouter les emplois de service (les centres d’appel par exemple). Ces délocalisations, en augmentation régulière, se dirigent de plus en plus vers les pays émergents comme la Chine qui représente à elle seule près de la moitié du total.

L’Insee insiste pourtant sur la relative faiblesse de ces chiffres : si 1 million d’emplois disparaissent au total chaque année, ces pertes sont largement compensées par les créations avec un solde positif d’environ 200 000 emplois par an, dont 40 000 emplois créés en France par des entreprises étrangères.


http://www.vie-publique.fr/actualite/alaune/delocalisations-craintes-relativiser.html

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