Aider les écoliers à passer la 6e

Un élève sur cinq, soit 150 000 jeunes, quitte chaque année le système scolaire sans le moindre diplôme. Parmi eux, certains étaient déjà en difficulté au CP ou à leur entrée en 6e. La deuxième Journée du refus de l'échec scolaire, qui a lieu aujourd'hui, est l'occasion pour les organisateurs, comme l'Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev), d'attirer l'attention sur la difficile transition entre le primaire et le collège.

A l'école primaire, environ 20% des enfants passent de justesse dans la classe supérieure. Et la proportion d'adolescents que le collège et le lycée voient disparaître parfois du jour au lendemain est identique. S'agit-il des mêmes élèves? Oui, à en croire le rapport 2007 du Haut Conseil de l'éducation, qui estime que «les élèves en difficulté à leur entrée au CP le sont toujours, dans leur quasi-totalité, par la suite». Philippe Meirieu, spécialiste en sciences de l'éducation, nuance cette prédisposition à l'échec. «Il arrive que certains élèves, très moyens au primaire, redémarrent au collège où ils étanchent leur soif d'autonomie et de liberté.»

Reste qu'il faut selon lui remplir plusieurs conditions pour qu'un enfant accumulant les mauvaises notes à l'école se ressaisisse, et puisse envisager de passer un jour son bac: «Il faut impérativement que les enseignants l'aident à mieux maîtriser la langue française, à s'organiser et à le réconcilier avec le savoir». Sans quoi, à l'approche des 16 ans et de la fin de la scolarité obligatoire, c'est le décrochage assuré.