François Bayrou fait un pas vers la gauche

Le président du Mouvement démocrate (MoDem), François Bayrou, a «approuvé» l'idée d'une main tendue à la gauche, lors d'une conférence de presse à l'occasion de l'ouverture de l'université d'été de son parti à la Grande-Motte, dans l'Hérault. Une position proposée par l'eurodéputée Marielle de Sarnez, N°2 du Modem, mais qui ne convient pas en revanche à la co-fondatrice du Mouvement démocrate, Corinne Lepage.

Sortant d'un long silence après son échec aux élections européennes en juin dernier, le patron du mouvement centriste a déclaré ce vendredi : «J'approuve ceux qui veulent que les choses bougent et tout le monde sait que quand Marielle de Sarnez réfléchit, elle parle avec moi». «Si main tendue il y a eu, on a raison de tendre les mains parce qu'on ne peut pas continuer à être, dans la démocratie française, des forces politiques qui s'ignorent et se détruisent ou se combattent tout le temps», a-t-il ajouté.

Le leader du MoDem en dira plus dimanche

Sur l'éventualité d'une alliance électorale avec le PS, le leader du MoDem devrait en dire plus dans le discours de clôture. «C'est dimanche que j'ai l'intention, dans une réflexion d'ensemble, de dire où en sont aujourd'hui les problèmes du pays et les réponses que cela impose, y compris de notre part», a-t-il dit en précisant que la stratégie du MoDem pour les régionales serait arrêtée «début décembre» lors d'un «congrès programmatique et politique».

Le 22 août à Marseille, la vice-présidente du MoDem avait participé aux ateliers d'été de l'Espoir à gauche, le courant animé par l'eurodéputé Vincent Peillon. «Nous venons d'horizons divers mais si nous croyons qu'il y a de l'insupportable dans ce qui se fait aujourd'hui (...) alors ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise», avait lancé Marielle de Sarnez applaudie par des militants socialistes enthousiastes.

Réagissant à ce discours, la première secrétaire du parti socialiste Martine Aubry avait demandé à La Rochelle à François Bayrou «de la clarté» sur sa position estimant notamment que l'antisarkozysme ne suffisait pas «à bâtir ensemble un avenir». Ségolène Royal, dans l'interview qu'elle a accordée jeudi au Parisien-Aujourd'hui en France, a continué d'ouvrir la porte aux centristes: « Les convergences entre forces politiques se font d’abord sur la base d’un bilan et d’un projet», a-t-elle cependant précisé.

Corinne Lepage défend « la troisième voie»

Dans les rang du MoDem, une voix discordante s'est élevée contre l'éventuelle allaince avec le PS, celle de Corinne Lepage co-fondatrice du parti. «Je trouve que l'effort qu'a fait le MoDem pour conquérir son autonomie et ne pas être le supplétif de l'UMP ne doit pas le conduire à devenir le supplétif du PS», a-t-elle déclaré vendredi soir sur LCI.

«Le sens du combat du MoDem est celui d'une troisième voie. Si c'est pour revenir à une deuxième voie et un système binaire, très franchement on peut se poser des questions», a-t-elle déclaré comme elle était interrogée sur d'éventuelles alliances MoDem-PS aux régionales.

Le Parisien - 04/09/09