Le Conseil de l'Europe veut abolir la fessée

Le Conseil de l'Europe veut abolir la fessée

Agnès Leclair
17/06/2008 | Mise à jour : 13:06 | Commentaires 146 .

L'affiche de la campagne «Levez la main contre la fessée !», diffusée par l'institution européenne.
Les associations réagissent à cette campagne contre les châtiments corporels.
Alors que le non de l'Irlande au traité de Lisbonne déstabilise l'Union, le Conseil de l'Europe se penche sur un tout autre non. Le non à toute forme de châtiments corporels infligés aux enfants, de la simple claque au cinglant coup de martinet. Avec sa campagne «Levez la main contre la fessée !», l'institution européenne vise une réforme de la législation dans tous les pays membres du Conseil. Dix-huit d'entre eux (sur quarante-sept) ont d'ores et déjà choisi d'interdire tout châtiment physique, à l'école comme au sein même de la famille.

«Que l'Europe se mêle de ce qui la regarde», s'indigne l'Union des familles en Europe, qui déplore cette «intrusion» de l'institution strasbourgeoise dans la sphère intime. «Les familles françaises souhaitent être libres d'élever leurs enfants à leur idée, proteste l'association. Et ce qu'elles pratiquent ou non la fessée.» Elles seraient d'ailleurs nombreuses à le faire. Selon un récent sondage de l'Union des familles en Europe, 87 % de 856 parents interrogés avaient déjà levé la main sur l'arrière-train de leur progéniture.

Un geste qu'ils étaient loin de regretter car, pour 62 % des parents, ces fessées étaient méritées. «La majorité des parents se sont d'ailleurs prononcés contre une interdiction. Il ne sert à rien de les disqualifier dans leurs méthodes éducatives s'ils ne commettent pas d'abus, avance Dominique Marcilhacy, porte-parole de l'association. Pourquoi vouloir tout “normer” ? À chaque pays sa culture.»

et après nos connards de politiques s'étonnent qu'on ne veuille pas de cette europe !


«Méthodes plus positives»

Au Conseil de l'Europe, on préfère mettre en avant la nécessité de faire évoluer les mentalités. «Il s'agit avant tout de promouvoir des méthodes d'éducation plus positives», précise Maud de Boer-Buquicchio, la secrétaire générale adjointe de l'organisation. Une réforme de la législation ne veut pas dire que les parents qui donnent une fessée seraient traînés devant un tribunal, se défend le Conseil de l'Europe. «Mais taper sur un enfant, cela peut aussi être plus grave que de donner une petite fessée. Les droits de l'homme concernent tout le monde. Les enfants ne sont pas des minipersonnes avec des minidroits», souligne Maud de Boer-Buquicchio.

Un avis partagé par l'association «Ni claques ni fessées», selon laquelle ces châtiments bloquent les apprentissages et génèrent des maladies psychosomatiques. «Il y a mille manières de donner une fessée ou une gifle, tempère le pédopsychiatre Claude Allard. La claque lâchée par des parents dans un état d'exaspération ne va pas forcément traumatiser l'enfant, mais elle témoigne d'un échec éducatif. Je préconise plutôt de priver leurs enfants de sortie en cas de difficulté.»

Ah déjà vu ça quelquepart...

Ma position reste là-dessus reste la même:
-c'est de l'ingèrence législative dans la vie privée qui à ce point est ridicule
-une fessée occasionnelle n'a absolument rien de choquant tant qu'elle n'est pas donnée en public
-mais comment ont fait les générations antèrieures pour vivre et devenir des adultes sains sans qu'on leur explique comment vivre????

Les pédagogos au sein même du Conseil de l'Europe, je crois qu'on ne va pas s'en sortir!
J'aimerais rappeler à ces braves gens qu'une petite phrase assassine peut faire bien plus de mal à un enfant qu'une fessée raisonnable donnée en dernier recours....
Attention quand même à ne pas confondre le Conseil de l'Europe avec la Commission européenne, ce n'est pas la même chose...

c'est certain que ce n'est pas la même chose , mais l'un inspire l'autre !!!

Aurélie a écrit:Les pédagogos au sein même du Conseil de l'Europe, je crois qu'on ne va pas s'en sortir!
J'aimerais rappeler à ces braves gens qu'une petite phrase assassine peut faire bien plus de mal à un enfant qu'une fessée raisonnable donnée en dernier recours....
Attention quand même à ne pas confondre le Conseil de l'Europe avec la Commission européenne, ce n'est pas la même chose...

Tu as raison de dire que ce n'est pas la même chose même si les inspirateurs sont les mêmes. Pour le reste, on atteint des sommets de stupidité.

saco

Anna a écrit:Ah déjà vu ça quelquepart...

Ma position reste là-dessus reste la même:
-c'est de l'ingèrence législative dans la vie privée qui à ce point est ridicule
-une fessée occasionnelle n'a absolument rien de choquant tant qu'elle n'est pas donnée en public
-mais comment ont fait les générations antèrieures pour vivre et devenir des adultes sains sans qu'on leur explique comment vivre????

D'accord sauf sur la fin. Personnellement je ne suis pas emballé pour qu'on légifère sur ce genre d'acte relevant de la sphère privée, cependant je pense qu'on peut faire une bonne éducation sans avoir recours à la menace physique. D'un point de vue pratique, une bonne fessée ne fait pas si mal que ça, on est bien d'accord, ce n'est pas comme un coup de point ou autre. Mais c'est quand même une façon de montrer à son gosse que c'est la supériorité physique qui l'emporte toujours sur tout jugement raisonnable, en dernier recours. Ce n'est pas un exemple à donner à un gamin à mon avis.

Je précise que je n'ai pas d'enfant et donc que je ne peux raisonner qu'en termes abstraits. C'est aussi pour ça que je n'ai aps un avis trempé dans du béton armé sur la question. M'est avis que si on peut faire sans, autant faire sans.

Dans la théorie je suis d'accord, mais personnellement je vis avec mon cas familial.
Mon père était contre toute forme de violence, pour le dialogue, jamais il ne nous a donnés gifle ou fessée.
Seulement le dialogue et le raisonnement ça ne marche pas avec tout le monde, encore moins avec un gamin surdoué.
Alors ma mère a de temps en temps usé de la fessée avec mon plus jeune frère donc, et heureusement, même lui la remercie aujourd'hui.
Il avait très jeune compris comment dialoguer sans que ces dialogues n'aient prise sur lui.
De mon côté, je n'ai jamais reçu fessée, claque ou quoi que ce soit d'autre, et pourtant, nous avons les mêmes parents...

La fessée ne peut être érigée en système d'éducation mais c'est parfois la seule réponse pour stopper net le gamin qui se met en danger !( à moins que ce soit pour les parents , le moyen d'évacuer l'effroi faceà la mise en danger ) .

Tu vois , le gosse qui grimpe partout , perpétuellement en déséquilibre , la plaie pour les parents qui le voient déjà aux urgences !!!!

Oui je comprends bien ce que vous dites et c'est très sensé.Comme tu dis Livaste en cas de danger, pour créer une sorte de choc (quitte à dialoger après coup). Et Anna, pareil avec le neveu et la nièce de mon amie, même genre de cas où l'une ne comprenait que le dialogue et l'autre que les tartes dans la figure

Disons que ce qui ne me plait pas, c'est la fessée, pas nécessairement forte, qui remplace tout système d'éducation. D'un côté la fessée, de l'autre les cadeaux matériels. On forge des générations de cinglés en faisant ça. Et je ne suis pas dans la caricature, mon amie a côtoyé ce genre de parents d'élèves en maternelle, qui ont complètement démissionné de leur rôle de tuteur. Dans ce cas ce n'est pas de la maltraitance puisque les gosses ne souffrent pas, c'est juste que c'est une éducation totalement vide de sens, inepte.

Entre les deux, finalement, a chacun de trouver ce qui convient au contexte en fonction de l'enfant et des circonstances. Je crois que l'idée est surtout d'y aller à l'économie de moyen. Personnellement j'ai reçu très peu de tartes dans ma vie d'enfant, ce qui me faisait bien comprendre que quand j'en recevait une, c'est que j'étais vraiment allé TRES loin. Et je remercie aussi mes parents pour mon éducation (à posteriori bien sûr).