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Un "cyber-Tiananmen" permanent sur Internet

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Un "cyber-Tiananmen" permanent sur Internet Empty Un "cyber-Tiananmen" permanent sur Internet

Message  livaste Mer 3 Juin - 20:23

Un "cyber-Tiananmen" permanent sur Internet

LE MONDE | 03.06.09 | 15h53 • Mis à jour le 03.06.09 | 20h28



PÉKIN CORRESPONDANCE

Depuis le matin du mercredi 3 juin, les forums de discussion en ligne chinois sont remplis de commentaires au sujet d'envahissants et pernicieux "crabes de rivière", surnom donné aux censeurs.
Pourquoi ? Car le mot, hexie, crabe de rivière en chinois, se prononce comme "harmonie", le concept cher au président Hu Jintao. Un concept que les internautes associent à la mise au pas implacable de l'Internet. Si l'alerte générale a été ainsi donnée, c'est que jamais l'Internet chinois n'aura été "harmonisé" si sauvagement.



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Twitter, le site de messagerie instantanée, qui était très populaire en Chine parce qu'il échappait jusqu'alors à la censure, a été rendu inaccessible ce matin. Flickr, site d'échange de photos, est également bloqué. Sur Xiaonei, l'équivalent chinois de Facebook, un message indique aux utilisateurs qui mettent en ligne des articles qu'il faut "attendre que votre texte soit examiné". Sur le moteur de recherche Baidu, dans la section consacrée aux babillards étudiants, les derniers messages datent du 26 mai et un avertissement prévient, en rouge, qu'il est "est actuellement impossible de mettre des messages en ligne".
Si les 20 ans de Tiananmen auraient pu passer inaperçu parmi les jeunes, tant l'omerta règne, la prolifération soudaine de "crabes de rivière" a probablement un effet inverse : les internautes ne peuvent que s'interroger sur ce qui épouvante à ce point leur gouvernement. Beaucoup répondent par le sarcasme et la satire : les caonima, lamas des hauts plateaux dont le nom chinois se prononce comme "nique ta mère", sont devenus des figures populaires sur la Toile. Les internautes les utilisent pour lancer des attaques et leur font chanter à tue-tête l'hymne national chinois sur des vidéos en ligne.
En réalité, la Toile est bien le lieu d'une repolitisation spectaculaire de la jeunesse ces dernières années : à la faveur de faits divers qui mettent en émoi des millions d'internautes, comme le cas récent de Deng Yujiao, jeune employée qui a tué un officiel qui tentait de la violer dans un salon de massage, les débats publics s'enroulent très vite autour des notions de "corruption", de "contre-pouvoir", de "nécessité de supervision citoyenne", de "liberté d'expression", de "censure" et de "presse libre".
L'internaute chinois passe à l'acte : des "enquêteurs du Net" se sont rendus sur place et des étudiantes ont organisé une pantomime pour raconter le cas Deng Yujiao. Les slogans en ligne dénoncent dans les pratiques politiques des autorités le même archaïsme qu'en 1989. Les mots-clés qui parsèment les millions d'interventions sur le Net sont les mêmes que ceux qui figuraient sur les dazibao des manifestants il y a vingt ans.
"CULTE DU SECRET"
Si tout sujet directement politique est rapidement nettoyé de l'Internet chinois, la Toile n'en est pas moins un relais efficace pour les idées démocratiques en Chine : la Charte 08, un appel à la démocratie lancé fin 2008, qui rassemble aujourd'hui 9 000 signataires, est, malgré la censure, bien plus connue dans le monde étudiant que ne l'était, en 1998, l'initiative d'une poignée de militants pour créer un parti démocratique.
Pour la première fois, le 10 mai, une vingtaine d'intellectuels chinois de renom, tels Zhang Boshu ou Xu Youyu, sont sortis de leur silence en se réunissant lors d'un séminaire secret pour commémorer les événements de Tiananmen. Ils ont ensuite publié sur Internet des photos de la réunion et des participants et mis en ligne les textes signés de leurs noms - certes vite bloqués.
Cui Weiping, professeur de cinéma et célèbre blogueuse, y déclare qu'il est temps de rompre le silence : "Le culte du secret a empoisonné l'environnement qui nous entoure et affecte nos vies et nos esprits. (...) Même si nous ne sommes pas responsables du crime sanglant d'il y a vingt ans, le fait est que, en étant restés silencieux toutes ces années pour quelque raison que ce soit, nous en sommes devenus les complices !" Les "crabes de rivière" n'ont qu'à bien se tenir.
Sur le Web, visiter le blog en chinois de Cui Weiping :
www.cuiweiping.net/blogs/cuiweiping.Brice Pedroletti
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