CAMPAGNE EUROPÉENNE -Pataquès entre Philippe de Villiers et France 5

Grosse crise de nerfs entre Philippe de Villiers et l'émission Ripostes sur France 5. Le président du Mouvement pour la France, qui réclame des débats depuis le début de la campagne européenne, a finalement décidé de snober celui auquel Serge Moati l'a convié ce dimanche (en fait, l'émission est enregistrée vendredi 29 mai). "Le casting des débatteurs ne nous va pas, explique Isabelle Muller, son attachée de presse. Et puis, on nous a informés d'un changement à la dernière minute." Ce que la chaîne dément. Philippe de Villiers juge, en effet, que ses interlocuteurs ne sont pas dignes de lui, en particulier Nicolas Dupont-Aignan qui, à ses yeux, "ne représente rien". Pas plus que Marie-George Buffet (PC), Henri Weber (PS), Eva Joly (Verts), Patrick Devedjian (UMP), Sabine Herold (Alternative libérale) ou Nathalie Artaud (Lutte ouvrière)... Sympa pour eux !

Philippe de Villiers ne s'est pas contenté d'annuler sa participation, il s'en est plaint auprès de Michel Boyon, président du CSA, dans le but de conserver une place toute chaude autour de la table de Moati pour un candidat de sa liste... Au-delà de l'anecdote, cette altercation démontre l'une des perversions du système des campagnes officielles avec temps de parole garanti par le CSA. De ce fait, les politiques peuvent ainsi contrôler leur présence sur une chaîne et décider, quand cela ne leur convient pas, de différer leur apparition, de choisir leurs contradicteurs, sachant que la chaîne sera contrainte de leur accorder plus tard du temps de parole... Que devient exactement le journalisme politique dans ces conditions ? Voilà qui devrait inspirer les sages du CSA dans leurs réflexions sur l'évolution du temps de parole politique à la télévision, promise pour septembre.

Prise de cours, France 5 a comblé l'absence de Philippe de Villiers par Frédéric Nihous, le leader de Chasse, pêche, nature et tradition, l'un des colistiers de la liste villieriste Libertas.