Bagarres entre bandes , ou guerilla urbaine ?
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Bagarres entre bandes , ou guerilla urbaine ?
Les bagarres entre bandes se multiplient
Jean-Marc Leclerc
20/04/2009 | Mise à jour : 21:58 |
Les heurts entre clans rivaux sont désormais quotidiens en France. Un rapport des ex-RG tire le signal d'alarme.
Jean-Marc Leclerc
20/04/2009 | Mise à jour : 21:58 |
Les heurts entre clans rivaux sont désormais quotidiens en France. Un rapport des ex-RG tire le signal d'alarme.
Les chiffres de la sous-direction de l'information générale (ex-RG) tombent à pic pour nourrir la «table ronde» que Nicolas Sarkozy présidera mardi à Nice sur le thème de la lutte contre les bandes : les rixes entre groupes de voyous ont dépassé, le mois dernier, selon les «grandes oreilles», le rythme moyen d'un affrontement par jour, avec 33 bagarres en mars contre 19 en février. «La police ne retient ici que les accrochages les plus graves», précise un expert de l'Observatoire national de la délinquance.
Les innombrables intimidations, les claques, les coups isolés sur la première victime qui passe ne figurent pas dans ce comptage. Mais au moins, ces statistiques permettent-elles de mesurer l'activité policière face à ce phénomène qui justifie un nouveau plan d'action réclamé par l'Élysée.
Il sera porté par une proposition de loi dont le député-maire de Nice, Christian Estrosi, sera le rapporteur. Un texte qui devra être déposé avant le 8 mai pour un examen en juin.
À la suite des 33 bagarres de mars, la police a procédé à 203 interpellations. «Ce qui nous inquiète, ce n'est pas tant le nombre d'affrontements que la violence dont sont aujourd'hui capables ces délinquants», affirme un représentant du Syndicat des commissaires. Car trois voyous sur quatre, parmi ceux interpellés lors de ces affrontements, étaient porteurs d'une arme. «Certains même les fabriquent, en soudant, par exemple, des clous sur un marteau pour réaliser une masse d'arme», confie, effaré, un officier de police des Hauts-de-Seine. À Paris, le préfet de police, Michel Gaudin, a engagé une action «arrondissement par arrondissement» pour endiguer la violence des bandes. La Région Ile-de-France concentre 80 % des incidents signalés. Dans la seule capitale, les services de police ont répertorié «69 points de fixation» où ces groupes, composés de 1 500 individus identifiés, se réunissent régulièrement.
«Le problème n'est pas nouveau et son traitement impose, évidemment, en complément des opérations de police, des actions de prévention, en partenariat avec la ville», estime un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur.
«Irresponsabilité collective»
Pour l'UMP Christian Estrosi, «il faudra, quoi qu'il en soit, en passer par la loi, car l'esprit de la bande aujourd'hui repose sur l'irresponsabilité collective». Sa solution phare ? Créer un délit de participation à une bande violente passible de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
Bruno Beschizza, le secrétaire général de Synergie-Officiers affirme que «cet outil répressif manque à la police». «Avec, dit-il, quand six encapuchonnés pulvériseront un pauvre gamin sous l'œil des caméras, il ne sera plus nécessaire de devoir prouver la responsabilité individuelle de chaque agresseur.» Ils seront jugés responsables de leurs actes collectivement. «C'est le seul système vraiment dissuasif», assure le policier, car, dit-il, «ces délinquants, intelligents, comprendront très vite le message». Et le syndicaliste d'ajouter : «Bien entendu, il faudra des contrôles».
La vidéo, notamment, permettra de vérifier les dires des policiers. Ce qui n'était pas possible au temps de la loi anticasseurs de 1970.
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