Ce n'est pas la cris à RFI !
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Ce n'est pas la cris à RFI !
Salaires des patrons : RFI dans la polémique
Par Augustin Scalbert | Rue89 | 26/03/2009 | 11H37
Une entreprise qui licencie, mais dont les patrons touchent des salaires mirobolants. Ça vous dit quelque chose ?
Non, il ne s'agit pas d'un groupe du CAC 40, mais d'un média du service public, Radio France Internationale (RFI).
En janvier, la direction de la radio, qui fait partie de la nouvelle holding de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) a annoncé un « plan de sauvegarde de l'emploi » (une procédure naguère appelée « plan social » ou « plan de licenciements ») de 206 suppressions de postes sur un millier.
Mais dans cette période de contestation des rémunérations patronales, la polémique pourrait enfler avec les dernières révélations de l'intersyndicale qui a dévoilé ce mercredi les salaires des deux dirigeants de RFI (et de l'AEF), le président de RFI Alain de Pouzilhac (ex-PDG de Havas) et la directrice générale Christine Ockrent.
Pas de jaloux, ils ont le même salaire : 310 000 euros annuels chacun. « C'est plus que Barack Obama, Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy, écrit l'intersyndicale dans un communiqué.
Ces 310 000 euros peuvent également être comparés avec les 130 000 euros de notre précédent PDG, Antoine Schwarz. »
Voici l'intégralité du communiqué publié ce mercredi par les syndicats FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI :
« Chez ces gens-là, Monsieur, on aime l'argent...
En plein scandale sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises qui licencient, où en sommes-nous à RFI ?
Notre curiosité aurait dû s'arrêter là où commence le secret d'Etat. Mais nous avons tout de même réussi à apprendre certaines choses.
Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent ont le même salaire : 310 000 euros annuels chacun. C'est plus que Barack Obama, Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy. Ces 310 000 euros peuvent également être comparés avec les 130 000 euros de notre précédent PDG, Antoine Schwarz.
Mais pour nos nouveaux patrons, il ne s'agit là que d'un salaire fixe minimum. Il semble qu'il faille encore au moins lui ajouter environ 70 000 euros de part variable faite de primes de résultat et de bonus pour les responsabilités du binôme à la tête de la holding.
On se souvient que Nicolas Sarkozy avait demandé il y a plus d'un mois aux dirigeants d'entreprises qui licencient de renoncer à leurs bonus. Nos dirigeants, eux, n'ont renoncé à rien. Et pourtant, ils sont payés par l'argent des contribuables.... pour nous licencier.
Il est vrai que donner l'exemple, assumer une part infime des sacrifices qu'ils veulent nous imposer, cela leur reviendrait encore trop cher. Car leurs salaires sont loin de leur suffire.
Une fracture sociale, culturelle et morale
Christine Ockrent continue imperturbablement ses « ménages ».
En décembre, elle avait vendu à Paris-Match « en exclusivité » une interview d'Ingrid Bétancourt pour 10 000 euros.
Le 5 mars, elle a animé une remise de prix pour la Fondation L 'Oréal. C'est illégal ? Non, mais c'est indécent. Car selon le code de déontologie, « un journaliste digne de ce nom » s'interdit d'utiliser sa notoriété à des fins commerciales.
Alain de Pouzilhac, lui, n'est pas journaliste, mais à la tête de l'AEF, il est censé défendre les valeurs de la France. Cela ne l'empêche pas d'avoir des responsabilités au Conseil d'administration de Joagroupe, une société de casinos. C'est interdit ? Non, mais c'est indécent.
Notre couple dirigeant s'estime dans son bon droit, ne voit là rien de choquant. A l'évidence, il prend le mot « valeurs » au premier degré. À nous cela coûte cher en réputation et en crédibilité.
Pour parler comme eux, en terme d'image : cela n'est pas bon pour la « marque RFI ».
« Je suis pour interdire d'interdire », déclare Alain de Pouzilhac à VSD. C'est vrai que ces gens-là ne s'interdisent rien.
Entre eux et nous, il y a désormais une fracture sociale, culturelle et morale. »
Par Augustin Scalbert | Rue89 | 26/03/2009 | 11H37
Une entreprise qui licencie, mais dont les patrons touchent des salaires mirobolants. Ça vous dit quelque chose ?
Non, il ne s'agit pas d'un groupe du CAC 40, mais d'un média du service public, Radio France Internationale (RFI).
En janvier, la direction de la radio, qui fait partie de la nouvelle holding de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF) a annoncé un « plan de sauvegarde de l'emploi » (une procédure naguère appelée « plan social » ou « plan de licenciements ») de 206 suppressions de postes sur un millier.
Mais dans cette période de contestation des rémunérations patronales, la polémique pourrait enfler avec les dernières révélations de l'intersyndicale qui a dévoilé ce mercredi les salaires des deux dirigeants de RFI (et de l'AEF), le président de RFI Alain de Pouzilhac (ex-PDG de Havas) et la directrice générale Christine Ockrent.
Pas de jaloux, ils ont le même salaire : 310 000 euros annuels chacun. « C'est plus que Barack Obama, Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy, écrit l'intersyndicale dans un communiqué.
Ces 310 000 euros peuvent également être comparés avec les 130 000 euros de notre précédent PDG, Antoine Schwarz. »
Voici l'intégralité du communiqué publié ce mercredi par les syndicats FO, SNJ, SNJ-CGT et SNRT-CGT de RFI :
« Chez ces gens-là, Monsieur, on aime l'argent...
En plein scandale sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises qui licencient, où en sommes-nous à RFI ?
Notre curiosité aurait dû s'arrêter là où commence le secret d'Etat. Mais nous avons tout de même réussi à apprendre certaines choses.
Alain de Pouzilhac et Christine Ockrent ont le même salaire : 310 000 euros annuels chacun. C'est plus que Barack Obama, Angela Merkel ou Nicolas Sarkozy. Ces 310 000 euros peuvent également être comparés avec les 130 000 euros de notre précédent PDG, Antoine Schwarz.
Mais pour nos nouveaux patrons, il ne s'agit là que d'un salaire fixe minimum. Il semble qu'il faille encore au moins lui ajouter environ 70 000 euros de part variable faite de primes de résultat et de bonus pour les responsabilités du binôme à la tête de la holding.
On se souvient que Nicolas Sarkozy avait demandé il y a plus d'un mois aux dirigeants d'entreprises qui licencient de renoncer à leurs bonus. Nos dirigeants, eux, n'ont renoncé à rien. Et pourtant, ils sont payés par l'argent des contribuables.... pour nous licencier.
Il est vrai que donner l'exemple, assumer une part infime des sacrifices qu'ils veulent nous imposer, cela leur reviendrait encore trop cher. Car leurs salaires sont loin de leur suffire.
Une fracture sociale, culturelle et morale
Christine Ockrent continue imperturbablement ses « ménages ».
En décembre, elle avait vendu à Paris-Match « en exclusivité » une interview d'Ingrid Bétancourt pour 10 000 euros.
Le 5 mars, elle a animé une remise de prix pour la Fondation L 'Oréal. C'est illégal ? Non, mais c'est indécent. Car selon le code de déontologie, « un journaliste digne de ce nom » s'interdit d'utiliser sa notoriété à des fins commerciales.
Alain de Pouzilhac, lui, n'est pas journaliste, mais à la tête de l'AEF, il est censé défendre les valeurs de la France. Cela ne l'empêche pas d'avoir des responsabilités au Conseil d'administration de Joagroupe, une société de casinos. C'est interdit ? Non, mais c'est indécent.
Notre couple dirigeant s'estime dans son bon droit, ne voit là rien de choquant. A l'évidence, il prend le mot « valeurs » au premier degré. À nous cela coûte cher en réputation et en crédibilité.
Pour parler comme eux, en terme d'image : cela n'est pas bon pour la « marque RFI ».
« Je suis pour interdire d'interdire », déclare Alain de Pouzilhac à VSD. C'est vrai que ces gens-là ne s'interdisent rien.
Entre eux et nous, il y a désormais une fracture sociale, culturelle et morale. »
Jeanclaude- Député
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