Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
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Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Grève : Parisot s'en prend à
la «démagogie» des syndicats
Olivier Auguste
17/03/2009 | Mise à jour : 22:38
Sur le dossier des retraites complémentaires, la patronne des patrons estime que «les syndicats ont une approche particulièrement égoïste.» Crédits photo : SIPA
La présidente du Medef s'attaque notamment à l'attitude de la CGT.
Tout le monde il est mauvais ... sauf Parisot et sa bande !
la «démagogie» des syndicats
Olivier Auguste
17/03/2009 | Mise à jour : 22:38
Sur le dossier des retraites complémentaires, la patronne des patrons estime que «les syndicats ont une approche particulièrement égoïste.» Crédits photo : SIPA
La présidente du Medef s'attaque notamment à l'attitude de la CGT.
La grève de jeudi est «une facilité». Les syndicats sont «égoïstes» sur les retraites. La CGT «détruit des emplois», et son leader est «de mauvaise foi». À l'approche d'une nouvelle journée interprofessionnelle d'action, Laurence Parisot affiche son incompréhension des syndicats.
«S'il s'agit de dire à quel point nous sommes mécontents de ce qui se passe, inquiets de la situation, nous pouvons tous dire ça, les chefs d'entreprise aussi. Est-ce vraiment utile de le dire ainsi ?, s'est interrogée la présidente du Medef mardi. C'est une facilité, je ne crois pas que ce soit une réponse.» Et d'inviter à réfléchir au coût de cette «journée sans travail» et aux «illusions créées» par cette «démagogie».
Les critiques de la patronne des patrons ne s'arrêtent pas là. Sur un autre dossier brûlant (les retraites complémentaires), elle poursuit : «Les syndicats ont une approche particulièrement égoïste.» Leur reprochant de refuser d'allonger la durée de cotisation ou de repousser l'âge de départ après 60 ans, elle dénonce leur «indifférence» envers les prochaines générations.
«Mauvaise foi»
Visiblement agacée que le pouvoir tresse régulièrement, ces dernières semaines, des lauriers à la CGT - sur le mode «nous ne sommes pas d'accord avec eux mais ce sont des interlocuteurs responsables» -, Laurence Parisot voudrait «que l'on parle de sa responsabilité dans la disparition de certaines entreprises, et dans la destruction d'emplois, à Marseille notamment». «Merci la CGT !», ironise la présidente du Medef, dans une allusion à l'Union Naval Marseille, liquidée après une grève, laissant 130 personnes sur le carreau.
Ces charges ne l'empêchent pas de réitérer aux syndicats sa demande de dialogue sur le paritarisme et le marché du travail. «Il est temps de s'y mettre», lance Laurence Parisot, qui évoque la préservation de l'emploi, la sécurisation des parcours professionnels ou la reconversion des bassins touchés. Si la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC semblent partantes, la CGT craint qu'il ne s'agisse surtout d'assouplir les licenciements. Et refuse de «perdre du temps dans des discussions accessoires qui ne débouchent sur aucune mesure», redit Bernard Thibault dans Le Monde. «Mauvaise foi», rétorque Laurence Parisot, qui défend sa «délibération sociale» (établissement d'un diagnostic commun avant une éventuelle négociation) : «Elle a fait ses preuves, y compris au bénéfice de la CGT», sur la représentativité.
Enfin, Laurence Parisot juge «fondée et responsable» l'attitude de Total qui supprime 550 postes - sans licencier - pour s'adapter à son marché, mais investit et recrute dans de nouvelles activités. Elle impute le «désastre médiatique» aux règles du délit d'entrave, qui auraient empêché le groupe d'expliquer ces mesures, alors que les syndicats et le secrétaire d'État Laurent Wauquiez criaient déjà au scandale. Elle demande au comité d'éthique du Medef de réfléchir à la façon d'informer les salariés au plus tôt, sans enfreindre la loi.
Tout le monde il est mauvais ... sauf Parisot et sa bande !
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Laurence Parisot déclenche l'ire des syndicats
J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP et AP
18/03/2009 | Mise à jour : 11:38 |
Accusés de «démagogie» et d'«égoïsme», les syndicats reprochent à la présidente du Medef de jeter de l'huile sur le feu. Martine Aubry se dit «choquée».
J.B. (lefigaro.fr) Avec AFP et AP
18/03/2009 | Mise à jour : 11:38 |
Accusés de «démagogie» et d'«égoïsme», les syndicats reprochent à la présidente du Medef de jeter de l'huile sur le feu. Martine Aubry se dit «choquée».
La grève de jeudi est «une facilité», une «démagogie». Les syndicats sont «égoïstes» sur les retraites. La CGT «détruit des emplois», et son leader est «de mauvaise foi». Sans surprise, les propos de la présidente du Medef, Laurence Parisot, ont suscité une levée de boucliers de la part des syndicats, notamment la CGT, et du Parti socialiste.
Principale cible des attaques de la patronne des patrons qui a évoqué la responsabilité de la CGT «dans la disparition de certaines entreprises, et dans la destruction d'emplois», Bernard Thibault a répliqué sur Europe 1. Le secrétaire général de la CGT estime que «Mme Parisot est dans une extrême difficulté pour justifier ce qui se passe dans les entreprises, pour justifier les aides publiques dont bénéficient les grandes entreprises qui restructurent aujourd'hui, et tente pour s'en sortir de porter le discrédit sur le premier syndicat de salariés de notre pays». Alors que Laurence Parisot jugeait la CGT responsable de la fermeture d'une entreprise marseillaise liquidée après une grève, laissant 130 personnes sur le carreau, Thibaut explique : «si par là Mme Parisot (...) laisse entendre qu'il n'y a plus de place pour la revendication, je crois qu'elle va être déçue. Elle fait preuve d'un archaïsme d'un autre temps et elle contribue à sa manière à tendre un peu plus la situation». «Il ne faudra donc pas s'étonner que cela provoque un peu plus de participation encore dans les manifestations de jeudi avec singulièrement le Medef comme cible», a-t-il prévenu.
«La présidente du patronat dit aujourd'hui qu'exprimer ses difficultés (...), c'est de la démagogie. C'est insupportable ces propos-là», notamment «dans les oreilles des salariés licenciés», s'est pour sa part emporté le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, mercredi sur i-Télé.
Mercredi matin également, la première secrétaire du PS Martine Aubry s'est dite «excessivement choquée» par les propos de Parisot. «J'ai trouvé ses propos indécents et je dirais même peut-être indignes lorsqu'elle s'attaque à une organisation syndicale qui défend, soutenue par les Français, la situation actuelle, c'est-à-dire des Français inquiets face à l'arrivée massive des licenciements, face à un pouvoir d'achat qui baisse», a lancé la maire de Lille. «Aujourd'hui, nous n'avons que des patrons qui parlent finance à court terme et je n'entends pas de la part du patron des patrons, Mme Parisot, un autre discours», a répliqué Mme Aubry. Selon elle, Mme Parisot «n'aide pas notre pays à sortir de la crise». «Elle défend les grandes entreprises, les banques», a ajouté Mme Aubry jugeant qu'il serait plus conforme à la «morale» de réclamer «une loi qui limite les rémunérations des patrons, les stocks options et les parachutes dorés».
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Elle est en train de céder aux pressions internes du MEDEF .... pour sa réélections peu probable .... du coup elle rend service au gouvernement par sa virulence psycho-rigide pro-licenciements "facilités", anti-augmentation salaires en temps de croissance ..... elle démontre d'elle-même que négocier avec le MEDEF est quasi-impossible Etat ou non !
Invité- Invité
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Rémunérations des patrons : Parisot refuse tout "ultimatum"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 25.03.09 | 10h44 •
certains patrons , et parisot en tête , n'ont pas idée qu'ils sont en train de se suicider !
Ils devraient se réveiller , avec les médias dont le " bas peuple " dispose , plus rien ne peut être caché , et les excès du patronat , est aussitôt connu de l'ensemble de ssalariés , contribuables et chomeurs !
Messieurs dames du patronat , on n'est plus au 19 eme siècle où le salarié était corvéable à merci ! :
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 25.03.09 | 10h44 •
Alors que les scandales autour de la rémunération des patrons se multiplient, le conseiller spécial de l'Elysée, Henri Guaino, a rappelé mercredi que le patronat devait faire des propositions sur la rémunération des dirigeants d'entreprise avant le 31 mars, précisant que ce n'était "pas une invitation" du gouvernement mais "un ultimatum". Une mise en garde que la présidente du Medef, Laurence Parisot, a ignoré, réitérant son opposition à une loi et opposant une fin de non-recevoir à cet "ultimatum".
"Chacun doit prendre conscience de ses responsabilités morales, on ne peut pas tout traiter que par des lois, les lois elles viendront, les sanctions elles viendront si c'est nécessaire mais s'il n'y pas de civisme, s'il n'y a pas de morale, alors nous courons tous collectivement à la catastrophe", avait résumé dans la matinée M. Guaino sur France Inter. Le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, avait également prévenu qu'à "défaut de réponses claires et précises des organisations patronales, le gouvernement légiférera".
Face aux pressions du gouvernement, Mme Parisot a annoncé qu'elle répondrait par lettre "d'ici ce soir" à la ministre de l'économie, Christine Lagarde, et au ministre du travail, Brice Hortefeux, à propos de l'"ultimatum" de M. Guaino et du gouvernement sur les rémunérations.
"La question que j'ai envie de poser c'est : une loi sur quoi, sur quel aspect ?" a-t-elle demandé. "Il peut y avoir plein de choses qui à mes yeux ne méritent pas de législation parce qu'on a peur des effets pervers. Dans certains cas est-ce que c'est par la loi qu'on va pouvoir à l'avance repérer tous les abus possibles ?" s'est-elle interrogée.
"JE PENSE QUE LES STOCK-OPTIONS, C'EST FORMIDABLE"
"Le code sert beaucoup", a ensuite déclaré Laurence Parisot, faisant référence au "code de bonne conduite" adopté par le Medef et l'AFEP (Association française des entreprises privées) en octobre 2008. "Comptez sur moi pour contribuer à mettre chaque jour un peu plus d'éthique dans le monde des entreprises", a-t-elle affirmé.
La présidente du Medef s'est par ailleurs déclarée hostile à la suppression ou à la limitation des stock-options. "Je pense qu'il y aurait plus de dommages à les interdire ou même les limiter que d'avantages", a-t-elle affirmé. "Je pense que les stock-options, quand elles sont utilisées dans une logique qui est celle de la motivation et de l'attachement durable à l'entreprise, c'est formidable. Quand elles sont utilisées pour des start-ups, c'est absolument formidable", a-t-elle expliqué. Sur ce thème, l'ancien premier secrétaire socialiste François Hollande a estimé qu'il fallait les "interdire" dans les grandes entreprises et "plafonner les rémunérations" des dirigeants dans celles qui ont reçu une aide de l'Etat. Il rejoint ainsi une proposition formulée par le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi.
certains patrons , et parisot en tête , n'ont pas idée qu'ils sont en train de se suicider !
Ils devraient se réveiller , avec les médias dont le " bas peuple " dispose , plus rien ne peut être caché , et les excès du patronat , est aussitôt connu de l'ensemble de ssalariés , contribuables et chomeurs !
Messieurs dames du patronat , on n'est plus au 19 eme siècle où le salarié était corvéable à merci ! :
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Encore un effort et la mère Parisot réussira à devenir plus conne que le baron Seillière, ce qui n'est pas peu dire...
Invité- Invité
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Je l'ai rencontré il y a un an ... elle est toute ridée la pauvre mère Parisot !
Pour ce qui concerne les patrons je pense qu'ils n'ont pas trop à se plaindre si j'en crois l'article que j'ai trouvé et dont je vous fais part ci-dessous :
Pourquoi les grands patrons français sont si bien payés
Par Pascal Riché | Rue89 | 19/02/2008 | 12H45
(De nos archives). Ils seraient aujourd'hui les mieux payés d'Europe, une augmentation difficile à justifier économiquement. Décryptage.
La Tribune a dévoilé la semaine dernière (février 2007, ndlr) une étude du cabinet Hay Group selon laquelle les rémunérations des patrons auraient augmenté de 40% en 2007. Il faut prendre ce chiffre avec des pincettes (voire avec un bazooka), d'autant plus qu'une autre étude récente, de Proxinvest, évoque une tendance inverse.
Mais ce qui est certain, c'est que les grands patrons, ceux des 100 premières entreprises françaises, sont excessivement bien payés. Il y a quelques années, ils pleurnichaient parce qu'ils étaient bien moins rémunérés que leurs homologues européens. Ils se sont rattrapés depuis, merci, puisque qu'ils arrivent désormais en tête du palmarès.
Sont-ils trop payés ? A cette question, on peut apporter une réponse morale et une réponse économique.
Sur la première chacun est libre d'en penser ce qu'il veut. Pour ma part, il ne me semble pas très décent que des citoyens puissent gagner en un an autant que ce que toucherait un smicard s'il travaillait depuis l'Ancien Régime (et s'il était immortel).
Et pas très normal non plus que la France soit au top du palmarès européen des rémunérations de grands patrons, alors qu'elle n'est qu'au 14e rang si l'on compare les salaires médians.
La réponse économique est plus complexe. Il s'agit de savoir si le fait d'accorder des salaires extravagants à des patrons peut être bon pour l'entreprise et pour l'économie. Sur ce point, il y a débat.
Le travail, le risque ou la responsabilité peuvent-ils justifier ces rémunérations ?
Les patrons du CAC 40 gagnent 100 fois plus que les patrons de petites entreprises. Travaillent-ils 100 fois plus ? Non. Prennent-ils 100 fois plus de risques ? Non. Ils en prennent plutôt moins. A la tête d'un grand groupe, vous êtes entourés de conseillers ; vous avez donc moins de risques de mettre la BNP dans le mur qu'une PME...
Ont-ils 100 fois plus de responsabilités ? Certains plaident que oui, puisque les effectifs sont bien plus importants. Mais dans ce cas, il faudrait également payer beaucoup plus l'ensemble des cadres, voir l'ensemble des salariés situés à des postes clés pour l'entreprise...
A lire, sur le sujet, cet article de Daniel Cohen dans Le Monde, à la fois lumineux et polémique. Il écrivait ainsi :
« Est-ce que le salaire des patrons récompense leur diligence, leur peine et le risque encouru ? Il y a plusieurs manières de comprendre cette question. S'il s'agit de savoir si leur diligence serait atténuée s'ils gagnaient, disons, dix fois moins, la réponse est clairement négative. Le patron d'une petite entreprise ne travaille pas moins que celui d'une grande et le risque qu'il encourt n'est pas moindre » .
Un patron mieux payé épouse-t-il plus facilement les conceptions de l'actionnaire ?
C'est un argument que l'on trouve à la fois sous la plume de ceux qui dénoncent le système et sous celle de ceux qui le défendent.
Autrefois, les patrons étaient des salariés. Ils partageaient les préoccupations des autres salariés de l'entreprise. Simplement, leur salaire était cinq ou dix fois plus élevé.
Aujourd'hui, l'essentiel de leur rémunération est constitué par des stock options, liées au cours des actions.
Tout se passe comme si une nouvelle alliance avait été passée entre actionnaires et managers, le but de cette alliance étant de se donner toutes les chances de faire grimper le cours des actions de l'entreprise. A « créer de la valeur » comment disent, dans un bel euphémisme, les financiers.
Cela a-t-il fonctionné ? Très difficile à dire.
La hausse des cours des actions dépend de bien des facteurs : la mondialisation, la hausse des taux d'intérêt, la croissance générale, la confiance en l'avenir... Et s'il fallait mettre en place un mécanisme de rémunération des performances, le mieux serait de mesurer l'écart entre les résultats de l'entreprise et ceux des concurrents directs.
Les très hauts salaires reflètent-ils la rareté des très bons patrons ?
C'est l'explication la plus satisfaisante intellectuellement. La concurrence sur le marché des patrons serait aussi forte que sur celui des stars du football.
L'idée, c'est qu'il serait toujours rentable d'engager un patron légèrement meilleur qu'un autre, quelles que soient ses prétentions financières. Pourquoi ? Parce que même un très léger surcroît de compétence a des conséquences financières énormes pour l'entreprise.
Les économistes Xavier Gabaix et Augustin Landier ont tenté de mesurer l'impact du talent des chefs d'entreprise sur la valeur de celles-ci ( « Why has CEO pay increased so much ? » , MIT, janvier 2006). Selon eux, si vous mettez à la tête de la première entreprise le patron de la 250e entreprise, cela se traduira par une perte de valeur de 0,014% !
Cela peut sembler minime mais, appliqué aux valeurs boursières des grands groupes, cela justifie de payer très cher le patron. Pour un groupe valant en Bourse 50 milliards d'euros, cela représente 7 millions. Cette étude a fait couler beaucoup d'encre ( il est assez facile de constater que les hauts revenus ne sont pas corrélés aux meilleures performances), mais admettons que telle soit la logique qui conduise à fixer de très fortes rémunérations.
Dans ce cas, il y a clairement un problème de pénurie. Sur le marché du PDG, l'offre est trop faible. La question est de savoir si cette pénurie n'est pas organisée. Ce sont en effet les conseils d'administration des grands groupes qui nomment leur patron, et ce sont d'autres grands patrons qui siègent aux conseils d'administration...
Pour résoudre le problème, il faudrait améliorer la détection de “ super-managers” et la diversité de leurs parcours. Il y a peu, la plupart des grandes banques étaient dirigées par des énarques.
Les hautes rémunérations alimentent la défiance (pas la croissance)
Certains jeunes économistes se sont emparés de questions touchant à la culture profonde de la France.
Selon eux, les principaux freins à notre croissance ne sont pas forcément ceux que l'on désigne habituellement ( rigidités sur le marché de l'emploi, charges trop élevées, impôts trop lourds...). Ces freins tiennent aussi à des habitudes héritées du passé, et qui poussent les agents économiques à faire de mauvais choix, à se défier les uns des autres, à faire preuve d'incivisme. Lire par exemple “ Le capitalisme d'héritiers” , de Thomas Philippon, ou “ La société de défiance” , de Pierre Cahuc et Yann Algan.
Selon ces derniers, la “ défiance” qui gangrène notre économie a des sources diverses : étatisme, corporatisme, clientélisme...
Les Français ont l'impression que les autres citoyens ont des privilèges, des passe-droits. Dans ce contexte, l'existence de très hautes rémunérations, qui ne sont pas corrélées au risque ou aux performances, ne peut qu'accentuer ce malaise, cette défiance, au sein des entreprises et de la société, et au final nuire à la croissance. C'est ce que nous explique Yann Algan :
« A la différence des pays anglosaxons ou scandinaves, un Français sur deux a l'impression qu'il est impossible de devenir riche sans contourner les règles. Alors qu'on leur demande des efforts, l'affichage de rémunérations astronomiques ne peut donc qu'accroître la défiance, le sentiment que les sacrifices ne sont pas partagés, et rendre plus difficile des réformes qui devraient être consensuelles »
De ce point de vue, le télescopage de l'enquête de Hay group et du scandale de la Société Générale n'a pas été du meilleur effet.
Que faire ?
Les plus modérés proposent de muscler les procédures et les contrôles internes, et d'assurer une transparence totale des critères de rémunération.
Des comités de rémunération ont ainsi été créés par le ministre des Finances Thierry Breton en 2005. Mais de telles politiques, fussent-elles nécessaires, ne modifieront pas profondément la donne.
Ces mécanismes de transparence existent depuis longtemps aux Etats-Unis, ce qui ne les empêche pas d'être le pays où les patrons sont les mieux payés au monde...
La solution la plus simple, c'est donc de démanteler le bouclier fiscal, de mieux réguler l'attribution de stock-options et de taxer davantage les gros revenus.
Le risque qui est agité est celui d'une fuite des grands patrons à l'étranger !
Mais comme le remarque ici Thierry Aimar, maître de conférences en sciences économiques à l'Université de Paris-I : « Empiriquement, il y a peu de demande étrangère pour des dirigeants français... » .
Pour ce qui concerne les patrons je pense qu'ils n'ont pas trop à se plaindre si j'en crois l'article que j'ai trouvé et dont je vous fais part ci-dessous :
Pourquoi les grands patrons français sont si bien payés
Par Pascal Riché | Rue89 | 19/02/2008 | 12H45
(De nos archives). Ils seraient aujourd'hui les mieux payés d'Europe, une augmentation difficile à justifier économiquement. Décryptage.
La Tribune a dévoilé la semaine dernière (février 2007, ndlr) une étude du cabinet Hay Group selon laquelle les rémunérations des patrons auraient augmenté de 40% en 2007. Il faut prendre ce chiffre avec des pincettes (voire avec un bazooka), d'autant plus qu'une autre étude récente, de Proxinvest, évoque une tendance inverse.
Mais ce qui est certain, c'est que les grands patrons, ceux des 100 premières entreprises françaises, sont excessivement bien payés. Il y a quelques années, ils pleurnichaient parce qu'ils étaient bien moins rémunérés que leurs homologues européens. Ils se sont rattrapés depuis, merci, puisque qu'ils arrivent désormais en tête du palmarès.
Sont-ils trop payés ? A cette question, on peut apporter une réponse morale et une réponse économique.
Sur la première chacun est libre d'en penser ce qu'il veut. Pour ma part, il ne me semble pas très décent que des citoyens puissent gagner en un an autant que ce que toucherait un smicard s'il travaillait depuis l'Ancien Régime (et s'il était immortel).
Et pas très normal non plus que la France soit au top du palmarès européen des rémunérations de grands patrons, alors qu'elle n'est qu'au 14e rang si l'on compare les salaires médians.
La réponse économique est plus complexe. Il s'agit de savoir si le fait d'accorder des salaires extravagants à des patrons peut être bon pour l'entreprise et pour l'économie. Sur ce point, il y a débat.
Le travail, le risque ou la responsabilité peuvent-ils justifier ces rémunérations ?
Les patrons du CAC 40 gagnent 100 fois plus que les patrons de petites entreprises. Travaillent-ils 100 fois plus ? Non. Prennent-ils 100 fois plus de risques ? Non. Ils en prennent plutôt moins. A la tête d'un grand groupe, vous êtes entourés de conseillers ; vous avez donc moins de risques de mettre la BNP dans le mur qu'une PME...
Ont-ils 100 fois plus de responsabilités ? Certains plaident que oui, puisque les effectifs sont bien plus importants. Mais dans ce cas, il faudrait également payer beaucoup plus l'ensemble des cadres, voir l'ensemble des salariés situés à des postes clés pour l'entreprise...
A lire, sur le sujet, cet article de Daniel Cohen dans Le Monde, à la fois lumineux et polémique. Il écrivait ainsi :
« Est-ce que le salaire des patrons récompense leur diligence, leur peine et le risque encouru ? Il y a plusieurs manières de comprendre cette question. S'il s'agit de savoir si leur diligence serait atténuée s'ils gagnaient, disons, dix fois moins, la réponse est clairement négative. Le patron d'une petite entreprise ne travaille pas moins que celui d'une grande et le risque qu'il encourt n'est pas moindre » .
Un patron mieux payé épouse-t-il plus facilement les conceptions de l'actionnaire ?
C'est un argument que l'on trouve à la fois sous la plume de ceux qui dénoncent le système et sous celle de ceux qui le défendent.
Autrefois, les patrons étaient des salariés. Ils partageaient les préoccupations des autres salariés de l'entreprise. Simplement, leur salaire était cinq ou dix fois plus élevé.
Aujourd'hui, l'essentiel de leur rémunération est constitué par des stock options, liées au cours des actions.
Tout se passe comme si une nouvelle alliance avait été passée entre actionnaires et managers, le but de cette alliance étant de se donner toutes les chances de faire grimper le cours des actions de l'entreprise. A « créer de la valeur » comment disent, dans un bel euphémisme, les financiers.
Cela a-t-il fonctionné ? Très difficile à dire.
La hausse des cours des actions dépend de bien des facteurs : la mondialisation, la hausse des taux d'intérêt, la croissance générale, la confiance en l'avenir... Et s'il fallait mettre en place un mécanisme de rémunération des performances, le mieux serait de mesurer l'écart entre les résultats de l'entreprise et ceux des concurrents directs.
Les très hauts salaires reflètent-ils la rareté des très bons patrons ?
C'est l'explication la plus satisfaisante intellectuellement. La concurrence sur le marché des patrons serait aussi forte que sur celui des stars du football.
L'idée, c'est qu'il serait toujours rentable d'engager un patron légèrement meilleur qu'un autre, quelles que soient ses prétentions financières. Pourquoi ? Parce que même un très léger surcroît de compétence a des conséquences financières énormes pour l'entreprise.
Les économistes Xavier Gabaix et Augustin Landier ont tenté de mesurer l'impact du talent des chefs d'entreprise sur la valeur de celles-ci ( « Why has CEO pay increased so much ? » , MIT, janvier 2006). Selon eux, si vous mettez à la tête de la première entreprise le patron de la 250e entreprise, cela se traduira par une perte de valeur de 0,014% !
Cela peut sembler minime mais, appliqué aux valeurs boursières des grands groupes, cela justifie de payer très cher le patron. Pour un groupe valant en Bourse 50 milliards d'euros, cela représente 7 millions. Cette étude a fait couler beaucoup d'encre ( il est assez facile de constater que les hauts revenus ne sont pas corrélés aux meilleures performances), mais admettons que telle soit la logique qui conduise à fixer de très fortes rémunérations.
Dans ce cas, il y a clairement un problème de pénurie. Sur le marché du PDG, l'offre est trop faible. La question est de savoir si cette pénurie n'est pas organisée. Ce sont en effet les conseils d'administration des grands groupes qui nomment leur patron, et ce sont d'autres grands patrons qui siègent aux conseils d'administration...
Pour résoudre le problème, il faudrait améliorer la détection de “ super-managers” et la diversité de leurs parcours. Il y a peu, la plupart des grandes banques étaient dirigées par des énarques.
Les hautes rémunérations alimentent la défiance (pas la croissance)
Certains jeunes économistes se sont emparés de questions touchant à la culture profonde de la France.
Selon eux, les principaux freins à notre croissance ne sont pas forcément ceux que l'on désigne habituellement ( rigidités sur le marché de l'emploi, charges trop élevées, impôts trop lourds...). Ces freins tiennent aussi à des habitudes héritées du passé, et qui poussent les agents économiques à faire de mauvais choix, à se défier les uns des autres, à faire preuve d'incivisme. Lire par exemple “ Le capitalisme d'héritiers” , de Thomas Philippon, ou “ La société de défiance” , de Pierre Cahuc et Yann Algan.
Selon ces derniers, la “ défiance” qui gangrène notre économie a des sources diverses : étatisme, corporatisme, clientélisme...
Les Français ont l'impression que les autres citoyens ont des privilèges, des passe-droits. Dans ce contexte, l'existence de très hautes rémunérations, qui ne sont pas corrélées au risque ou aux performances, ne peut qu'accentuer ce malaise, cette défiance, au sein des entreprises et de la société, et au final nuire à la croissance. C'est ce que nous explique Yann Algan :
« A la différence des pays anglosaxons ou scandinaves, un Français sur deux a l'impression qu'il est impossible de devenir riche sans contourner les règles. Alors qu'on leur demande des efforts, l'affichage de rémunérations astronomiques ne peut donc qu'accroître la défiance, le sentiment que les sacrifices ne sont pas partagés, et rendre plus difficile des réformes qui devraient être consensuelles »
De ce point de vue, le télescopage de l'enquête de Hay group et du scandale de la Société Générale n'a pas été du meilleur effet.
Que faire ?
Les plus modérés proposent de muscler les procédures et les contrôles internes, et d'assurer une transparence totale des critères de rémunération.
Des comités de rémunération ont ainsi été créés par le ministre des Finances Thierry Breton en 2005. Mais de telles politiques, fussent-elles nécessaires, ne modifieront pas profondément la donne.
Ces mécanismes de transparence existent depuis longtemps aux Etats-Unis, ce qui ne les empêche pas d'être le pays où les patrons sont les mieux payés au monde...
La solution la plus simple, c'est donc de démanteler le bouclier fiscal, de mieux réguler l'attribution de stock-options et de taxer davantage les gros revenus.
Le risque qui est agité est celui d'une fuite des grands patrons à l'étranger !
Mais comme le remarque ici Thierry Aimar, maître de conférences en sciences économiques à l'Université de Paris-I : « Empiriquement, il y a peu de demande étrangère pour des dirigeants français... » .
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
les salaires et autres privilèges en France sont moindre comparés a ceux des PDG américains ....
Invité- Invité
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
pour moi , les grands patrons , ceux des plus grandes entreprises prennent moins de risques que le patron de pme.
Ce dernier c'est son entreprise qu'il risque , et ses capitaux , alors que le grands patrons , ne risquent que l'argent des autres , et le travail des autres quand ils se sont plantés .Leurs salaires , on l'a vu , demeurent inchangés alors même que l'entreprise est au bord du gouffre , tout au plus risquent ils d'être débarqués avec récompenses sonnantes et trébuchantes !
Ce dernier c'est son entreprise qu'il risque , et ses capitaux , alors que le grands patrons , ne risquent que l'argent des autres , et le travail des autres quand ils se sont plantés .Leurs salaires , on l'a vu , demeurent inchangés alors même que l'entreprise est au bord du gouffre , tout au plus risquent ils d'être débarqués avec récompenses sonnantes et trébuchantes !
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
livaste a écrit:pour moi , les grands patrons , ceux des plus grandes entreprises prennent moins de risques que le patron de pme.
Ce dernier c'est son entreprise qu'il risque , et ses capitaux , alors que le grands patrons , ne risquent que l'argent des autres , et le travail des autres quand ils se sont plantés .Leurs salaires , on l'a vu , demeurent inchangés alors même que l'entreprise est au bord du gouffre , tout au plus risquent ils d'être débarqués avec récompenses sonnantes et trébuchantes !
Tout à fait d'accord et le patron de PME ne perçoit pas de "parachute doré" s'il se plante dans la gestion de son entreprise et ses biens personnels parfois !
D'ailleurs la mère PARISOT n'est pas la président du syndicat de ces gens !
Ils ont leur propre syndicat : la CGPME ou le CJD !
Mais eux travaillent et on ne les entend pas. ils sont plus soucieux pour leur propre entreprise que les grands patrons qui se foutent semble-t-il royalement de l'entreprise qu'ils ont en charge et des familles qui la fait vivre !
Jeanclaude- Député
- Nombre de messages : 7476
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Date d'inscription : 26/09/2008
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
je ne pense pas qu'elle parle au nom des patrons véritables créateurs d'entreprises..... mais juste au nom de ceux qui se rincent sans scrupule !
Invité- Invité
Re: Madame Parisot , les syndicats et le gouvernement .;
Il ne faut , en effet, pas faire l'amalgame entre petits patrons et Grands patrons du CAC40.franline a écrit:je ne pense pas qu'elle parle au nom des patrons véritables créateurs d'entreprises..... mais juste au nom de ceux qui se rincent sans scrupule !
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