La diversité, nouvel opium du peuple ?

franline a écrit:en même temps que cela a enrichi les plus aisés , il faut reconnaitre que ça a aussi contribué a enrichir aussi certaines minorités .... et du medef noir en guadeloupe par exemple représenté par un black métissé...la donne ne change pas ; les salaires restent bas malgré tout.

sarkonaute a écrit:Walter Benn Michaels, professeur de littérature à l’université de l’Illinois à Chicago, signe un pamphlet décapant. Ce petit livre nous met en garde contre l’adoption d’un modèle qui, séduisant en apparence, porterait en lui la destruction d’une valeur centrale : l’égalité.(…)

Pour lui, les inégalités sociales “résultent du capitalisme et du libéralisme économique et non du racisme et du sexisme”.

Nouvel opium du peuple, la dévotion pour la “diversité” permettrait d’évacuer la question sociale et faciliterait la soumission à l’ordre inégalitaire établi. Masquant les différences de classe, elle constituerait un piège pour une gauche en mal de valeurs spécifiques. A l’appui de sa démonstration, il souligne que le succès de la “diversité” aux Etats-unis a coïncidé avec une augmentation vertigineuse des inégalités de richesse depuis les années 1980.(…)

Ainsi, la diversité serait une sorte de “gauchisme des classes supérieures”, un moyen pour les riches de faire oublier leurs privilèges et de se libérer de toute culpabilité. La religion du “respect” des pauvres transfigurés en personnes “différentes” ou perçues à travers la couleur de leur peau justifierait le maintien du statu quo social. “Tant que les affrontements concernent l’identité plutôt que la richesse, peu importe qui les gagne.” Quant à la notion de “race”, anéantie par la biologie, elle est réhabilitée sous le couvert, là encore, de respect des identités. Michaels mitraille méthodiquement les piliers du politiquement correct américain. “Exprimer ses regrets pour l’esclavage, le colonialisme, la Shoah, manifester son respect pour les gens (…), assène-t-il, revient bien moins cher que leur verser un salaire décent.” (…)

http://www.lemonde.fr/livres/article/2009/03/14/la-diversite-nouvel-opium-du-peuple_1167970_3260.html
Walter Benn Michaels : "La diversité contre l'égalité" (Raisons d'agir, février 2009)

franline a écrit:Pourquoi le filou ? n'a t-il plus le droit d'après le gaucho David de coller un SUJET FORT INTERRESSANT mais interdit à gauche pour cause de "mauvaise pensée" ?

Racistes ou antisémites, les préjugés ont la vie dure. D’après le sondage CSA que nous publions en exclusivité, près de la moitié des Français (48 %) pensent que « les étrangers savent mieux profiter du système de protection sociale que les autres ». Ils sont aussi plus d’un sur trois (38 %) à considérer que les « juifs ont plus d’influence que les autres dans la finance et les médias ».

Autant d’idées reçues que l’Union des étudiants juifs de France et SOS Racisme analyseront aujourd’hui au cours des premières Assises nationales de la lutte contre les préjugés que ces associations organisent à Paris*.

Contre les statistiques

Un des outils de ce combat doit-il être la mise en place de statistiques ethniques dans le cadre du recensement général de la population ? La réponse, telle qu’elle ressort du sondage, est sans appel : 55 % des Français estiment que cette méthode ne serait « pas efficace » pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations.
C’est pourtant l’une des propositions que Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité, devrait remettre vendredi à Nicolas Sarkozy dans le cadre de son plan d’action pour l’égalité des chances. Favorable à l’idée que les statisticiens puissent interroger les citoyens sur la base du volontariat et de l’anonymat sur leur sentiment d’« appartenance à une communauté », Yazid Sabeg souhaite soumettre au Parlement un projet de loi « visant à rendre licite la mesure de la diversité ». Pour cela, le commissaire à la Diversité a nommé François Héran, directeur général de l’Institut national d’études démographiques (Ined), à la tête d’un comité de réflexion qui présentera ses recommandations avant l’été.
Pourtant, l’idée de recenser les uns et les autres selon leur sentiment d’« appartenance à une communauté » divise les Français, à droite comme à gauche. Et au sein même du gouvernement. Certains envisagent ces statistiques comme un outil nécessaire pour lutter contre les discriminations. C’est ce qu’avait exprimé le chef de l’Etat lors de la nomination de Yazid Sabeg le 17 décembre dernier. Beaucoup d’autres s’y opposent au nom du principe d’égalité inscrit dans la Constitution et par rejet du communautarisme. Dans nos colonnes, le 6 février, Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, se disait ainsi « totalement contre les statistiques ethniques ». « Il ne faut pas définir les gens par rapport à une communauté, je n’aime pas cette idée », renchérit le président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), Louis Schweitzer. Le débat ne fait que commencer…