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Toutes ces idées fausses qui circulent sur la crise

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Message  Invité Lun 2 Mar - 21:09

Toutes ces idées fausses qui circulent sur la crise

"La crise ne sera pas aussi grave que celle de 1929", "l'automobile emploie 10% de la population active"... Des affirmations, parmi d'autres, répétées en boucle par les gouvernements, et que LEXPRESS.fr a décortiquées.


"La crise ne sera pas aussi grave que celle de 1929"

C'est vraisemblable, mais c'est tout de même un peu tôt pour le dire. En 1929, les autorités n'avaient pas su comment réagir... et n'avaient pas réagi, ou mal. "On a laissé les banques faire faillite, explique Günther Capelle-Blancard, professeur d'économie à l'université Paris 1, à LEXPRESS.fr, en pensant que la purge serait salutaire". Ce ne sera pas le cas, et le monde plongera dans la Grande Dépression. Mais pas tout de suite...

Il a fallu attendre 1933 pour que les Etats-Unis touchent le fond, comme le montre ce graphique, avec un PIB en baisse de 30% par rapport à 1929. Rien que sur 1930, la baisse avait été de 9%... Mais si l'on exclut les Etats-Unis, qui avaient été touchés violemment et rapidement en 1930, et que l'on compare les prévisions de récession pour les grandes économies en 2008 avec les performances observées en 1930, on s'aperçoit qu'elles ne sont pas si éloignées, comme en atteste le tableau ci-dessous. Certains pays, comme la Grande-Bretagne ou l"Allemagne, connaîtront même en 2009 un décrochage bien pire qu'en 1930...

1930 (OCDE) Prévisions 2009 (FMI)
Etats-Unis -8,9% -1,6%
France -2,9% -1,9%
Grande-Bretagne -0,7% -2,8%
Allemagne -1,4% -2,5%
Japon -7,3% -2,6%

Pour autant, l'Histoire ne se répètera pas forcément. La majorité de économistes estiment que la réaction rapide et massive des banques centrales, qui ont abreuvé les marchés de liquidités, et celle des Etats, qui ont multiplié les plans de relance, devrait permettre une - légère - reprise à partir de 2010.


"L'automobile emploie 10% de la population active"


Ces chiffres sont répétés en boucle par le gouvernement pour justifier l'urgence des aide accordées au secteur. L'automobile emploierait, de près ou de loin, 2,5 millions de personnes. Ces statistiques viennent en fait d'un rapport du Conseil économique et social, et ont été repris par le Comité des constructeurs français d'automobile.

De quoi jeter la suspicion, comme le souligne le blog Notes d'un Economiste qui décortique les chiffres. Il observe que "l'industrie automobile proprement dite n'emploie que 275 000 personnes". Et détaille les emplois "indirectement" concernés : assurance, expertise, crédit, sport, édition... Narquois, il assure : "Évidemment : l'éditeur de livres sur les voitures anciennes est directement menacé par la baisse des ventes de voitures neuves, voyons".

Une étude de l'OFCE va elle aussi dans le même sens et, sur la base de ses propres calculs, évalue à 737 000 le nombre d'emplois directs et indirects concernés par l'automobile, soit 3% des actifs. Elle explique le décalage avec les chiffres officiels par "la confusion entre les notions de stock et de flux dans cette filière, c'est-à-dire entre l'usage et la production d'automobile : On peut tout à fait utiliser des voitures sans en produire !".

"La part des salaires dans la valeur ajoutée diminue"


Pas exact. Les statistiques de l'Insee montrent que depuis 1988, la part de la rémunération du travail dans la valeur ajoutée est restée stable, autour de 65%, alors que 35% va à la rémunération du capital. Seulement, cet indicateur, qui correspond à la différence entre ce qu'une entreprise produit, et les biens et services qui ont été nécessaires pour assurer cette production, n'est peut-être pas le plus pertinent.

Surtout, ce n'est pas de la valeur ajoutée que parlait Nicolas Sarkozy quand il a évoqué sa règle des trois tiers, lançant ainsi le débat sur une meilleure répartition des profits, lors de son allocution télévisée début février. Le président de la République parlait de la distribution des bénéfices réalisés par l'entreprise, c'est à dire ce qui lui reste une fois payées toutes les charges. Il a évoqué le souhait qu'ils soient divisés à parts égales entre les actionnaires, les salariés et les investissements. Ce qui est loin d'être le cas, comme le montrent les calculs de l'Insee réalisés à la demande de L'Express. En 2006, les salariés n'ont recueilli qu'une faible part du gâteau, aux alentours de 6%. Ce débat là n'est donc pas près d'être terminé. A l'issue du sommet social, l'Elysée a d'ailleurs mis sur pied une commission pour réfléchir à cette question.

"La France est moins touchée que les autres pays par la crise"


On se souvient de Nicolas Sarkozy qui, lors de son interview télévisée, début février, assurait : "franchement quand on voit la situation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, on n'a pas envie de leur ressembler". Il avait provoqué la colère de Londres, mais il n'avait pas tout à fait tort. Au quatrième trimestre, le PIB de la France a lâché 1,2%, par rapport au précédent. C'est beaucoup, mais moins que les Etats-Unis, où le PIB a chuté de 6,2% et la Grande-Bretagne, où il a perdu 1,5%. En Allemagne la baisse est supérieure à de 2% et au Japon, à 3%.


http://www.lexpress.fr/actualite/economie/toutes-ces-idees-fausses-qui-circulent-sur-la-crise_744090.html

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