Ni "grand" remaniement, ni plan de rigueur, assure Sarkozy à 4 jours des municipales

Ni "grand" remaniement, ni plan de rigueur, assure Sarkozy à 4 jours des municipales


06 mars 00:11 - PARIS (AFP) - Grand absent de la campagne municipale, Nicolas Sarkozy a souligné sa volonté de garder le cap des réformes, assurant, à quatre jours de scrutins menaçants pour son camp, qu'il n'y aura ni grand remaniement, ni plan de rigueur après ce rendez-vous électoral.

Nicolas Sarkozy, le 5 mars 2008 au Sénat à Paris

AFP - Francois Mori

Dans une longue interview au Figaro jeudi, le chef de l'Etat assure qu'il ne bouleversera pas son gouvernement après les élections, déplorant "cette maladie française qui consiste à changer de ministres tous les six mois". Il lui paraît "peu indiqué de renouveler en profondeur le gouvernement avant la présidence française de l'UE" qui commence en juillet.


Il renouvelle sa confiance au Premier ministre, "le meilleur pour mettre en oeuvre ma politique" , alors que l'écart de popularité se creuse entre lui-même et François Fillon, qui est à 25 points devant lui -écart record- dans le dernier sondage IFOP-Paris Match.

De même, son bras droit Claude Guéant que certains disaient partant du secrétariat général de l'Elysée, garde sa "confiance" et son "amitié".

"Il n'y aura pas de plan de rigueur", répond Nicolas Sarkozy à ceux qui, dans l'opposition, assurent qu'un relèvement des prélèvements est inévitable pour rester dans les clous budgétaires fixés par l'UE.

"L'élévation du niveau de vie est l'objectif central de mon action", assure encore M. Sarkozy qui n'entend pas moduler le rythme des réformes en fonction du résultat des scrutins.

"Mon rendez-vous est clair: c'est la fin du quinquennat", martèle-t-il.

En s'exprimant à "quatre jours de l'impact", pour reprendre l'expression employée mercredi par Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, le chef de l'Etat rompt avec plusieurs semaines de quasi-silence sur les municipales.

M. Sarkozy avait pourtant dit le 8 janvier, lors de sa conférence de presse de rentrée, qu'il s'engagerait dans cette campagne car "le concept même d'élection dépolitisée est absurde".

"Bien sûr", commente le chef de l'Etat au Figaro, "les bons sondages facilitent les réformes et les mauvais les compliquent. Mais cela ne change pas mon cap. Je travaille à la modernisation de la France, sans me laisser distraire par les péripéties, même si je me dois d'être attentif à tout, y compris à l'humeur du moment", ajoute-t-il.

Depuis janvier, la cote de popularité de M. Sarkozy a chuté en continu, hormis un sondage mardi le donnant en hausse de deux points, à 41%.

Dans ce contexte, nombre de candidats de la majorité n'ont pas tenu à recevoir le soutien du président. Certains ont pris soin d'omettre le sigle UMP sur leurs tracts électoraux. "On va prendre une raclée", pronostiquait récemment le maire UMP d'une ville de la banlieue parisienne.

Tous veulent insister sur la dimension "locale" des élections alors que la gauche espère qu'elles serviront à sanctionner la politique du gouvernement.

Ragaillardis par la perspective de victoires, les socialistes tirent à boulets rouges sur l'exécutif. François Hollande, premier secrétaire, qui espère récupérer trente des quarante villes perdues en 2001, suggère aux électeurs d'adresser "le bulletin de vote comme bulletin de notes à Nicolas Sarkozy".

Face au silence du président et aux critiques de la gauche, Patrick Devedjian avait pressé mercredi le chef de l'Etat de s'exprimer.

"C'est le moment de cadrer les choses et un peu d'évacuer les fantasmes. Notre électorat attend ça", avait dit le patron de l'UMP.


2008 AFP
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