Toute la Droite
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G ...
Voir le deal
599 €

le commandement intégré de l'OTAN

Aller en bas

le commandement intégré de l'OTAN Empty le commandement intégré de l'OTAN

Message  Jeanclaude Lun 16 Fév - 20:41

Le "commandement intégré de l'Otan", c'est quoi ?

Par Pierre Haski - Rue89

La décision de Nicolas Sarkozy de faire réintégrer la France dans le commandement intégré de l'Otan divise jusque dans son propre camp. Le secrétaire général de l'organisation a d'ailleurs tenté de rassurer les députés français, assurant que la souveraineté nationale n'était pas menacée. Jaap de Hoop Cheffer a même témoigné de son "grand respect" pour le général de Gaulle, qui avait pourtant décidé la sortie de la structure militaire de l'Otan en 1966. Pour comprendre cette polémique, il faut faire un peu d'histoire.

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) a été fondée sous l'égide des Etats-Unis en 1949, alors que la guerre froide Est-Ouest divisait l'Europe en deux camps rivaux. Une organisation politico-militaire disposant même d'une Assemblée parlementaire (dont le président actuel est le portugais Jose Lello, qui a succédé à... l'UMP Pierre Lellouche).

En face, côté communiste, l'Union soviétique alignait en 1955 le Pacte de Varsovie avec ses satellites d'Europe centrale et orientale. Mais en 1966, coup de tonnerre, le général de Gaulle décidait de sortir la France des structures militaires de l'Otan, tout en restant au sein de l'Alliance politique.

Pour Frédéric Bozo, auteur de "La Politique étrangère de la France depuis 1945" (La Découverte) :
"La France ne peut accepter l'évolution de l'Otan dans le sens d'une plus grande intégration voulue par les alliés. (...)
La décision du Général de Gaulle arque avant tout le retour de la France à une indépendance que de Gaulle a toujours considérée comme entravée par l'intégration atlantique, une situation incompatible avec l'autonomie de décision indispensable à une puissance nucléaire."

Le départ du Shape pour Mons

Conséquence de cette rupture: le "grand quartier général des forces alliées en Europe" (Shape) quittait Rocquencourt, près de Paris (qui se souvient qu'il y avait une présence militaire américaine en France jusqu'aux années 60!), et allait s'installer à Mons, en Belgique.

Les officiers quittaient les structures militaires intégrées de l'alliance, et l'armée française reprenait son autonomie, en particulier sur le plan de sa défense nucléaire.

La France occupa alors une place à part dans le conflit Est-Ouest: dans l'Alliance atlantique, mais pas totalement dedans, ni réellement dehors. Peu de temps après sa décision, de Gaulle effectue d'ailleurs une visite triomphale à... Moscou, signe de ce statut spécial de la France.

Cette rupture n'empêcha pas la France de demeurer un allié fidèle de l'Alliance, et surtout d'amorcer un rapprochement militaire qui s'accéléra dans les années 90. L'armée française devint de plus en plus "Otan-compatible" dans ses modes opératoires, ce qui devenait indispensable à mesure que le rôle militaire de l'Otan se développait. Comme le souligne Frédéric Bozo:

"Face à l'impuissance européenne, la France de François Mitterrand conduit un rapprochement pragmatique avec l'Otan dans laquelle elle se retrouve de facto de plus en plus impliquée en ex-Yougoslavie.
Revenant partiellement sur sa participation à certains organes alliés comme le comité militaire et se ralliant, au sommet de Bruxelles de janvier 1994, au concept de groupes interarmées multinationales (GFIM), la France, sans remettre en cause le dogme de la non-intégration militaire, modifie par petites touches sa position dans l'Alliance atlantique."

L'Otan, combien de divisions ?

Cette situation ambiguë est rendue possible par le fait que la structure militaire intégrée de l'Otan est en fait largement une coquille vide: c'est un état major dirigé depuis sa fondation par un général américain (le Commandant suprême des forces alliées en Europe, le " Saceur" , actuellement le général John Bullock), des capacités de planification et un Comité militaire, mais pas de troupes.

Les forces de l'Otan sont des unités nationales des 26 pays membres qui sont mises à la disposition de l'Alliance. Il suffit donc aux Français d'être prêts à l'"interopérabilité" avec les autres armées de l'Otan pour pouvoir s'intégrer immédiatement à une mission.

Car, paradoxalement, l'Otan, qui n'a jamais eu à tirer un seul coup de feu entre sa fondation et la disparition de son ennemi d'origine, l'URSS, a connu une poussée d'activisme depuis la fin de la guerre froide, faisant également éclater la notion de zone d'intervention, précédemment limitée au " théâtre d'opération européen".
L'Afghanistan est actuellement la plus emblématique de ces nouvelles missions de l'Alliance, dans laquelle la France est totalement intégrée, y compris à des postes de commandement.

Voilà pourquoi un retour de la France dans le Commandement militaire de l'Otan ne changera pas grand chose à la situation.

Voilà pourquoi cette décision est " plus politique que militaire", comme l'estimait François Hollande en avril 2008. Quant à savoir si elle est justifiée ou pas, c'est une autre histoire: retour au débat que nous avons eu avec Justin Vaïsse pour peser le pour et le contre d'une réintégration totale de l'Otan.

Jeanclaude
Député
Député

Masculin Nombre de messages : 7476
Age : 77
Date d'inscription : 26/09/2008

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum